Golden State avait déjà deux vedettes dans son effectif avec Stephen Curry et Klay Thompson, mais les champions de 2015 ont fait fort et cassé leur tirelire durant l'entre-saison en s'offrant Kevin Durant.

C'est peut-être la « super-team » ultime, l'équipe la plus redoutable jamais assemblée dans l'histoire.

Durant et Curry, francs-tireurs aux dribbles déroutants, sont les deux derniers MVP (meilleur joueur de la NBA), en 2014 pour le premier et en 2015 et 2016 pour le second. Klay Thompson, lui, n'a rien à envier à Curry à trois points et fait partie des meilleurs défenseurs de la NBA, tout comme l'imposant et féroce Draymond Green.

Ils ont pour point commun d'avoir participé au Match des étoiles de 2016, le match opposant chaque année les meilleurs joueurs du Championnat : jamais une équipe n'a aligné un cinq majeur comprenant quatre étoiles.

C'est paradoxalement parce que les Warriors ont implosé lors de la finale 2016 contre Cleveland et LeBron James (4-3) après avoir mené trois victoires à une, qu'ils ont séduit Durant.

« S'ils avaient remporté le titre, je suis sûr que je ne serais pas parti », a admis le quadruple meilleur marqueur de NBA qui tourne à une impressionnante moyenne de 27,4 points par match depuis ses débuts en 2007.

À 28 ans, Durant a tourné le dos à Oklahoma City, où il était révéré, et à son alter ego Russell Westbrook, très vexé, pour décrocher ce titre qui manque à son palmarès.

140 victoires en deux saisons

Car, depuis deux saisons, les Warriors font la loi sur la NBA : ils ont remporté 140 de leurs 164 derniers matchs de saison régulière et dépoussiéré certains records des grands Bulls de Chicago de Michael Jordan, dont celui de la meilleure raison régulière avec 73 victoires en 82 matchs en 2015-16.

Sans surprise, la franchise d'Oakland est le grandissime favori pour le titre 2017 : les directeurs généraux de la NBA l'ont plébiscité (69 %) dans leur traditionnel sondage d'avant-saison.

Curry, Durant et consorts font peur :  Je ne sais pas s'ils vont jouer beaucoup mieux pendant les 45 premières minutes d'un match. Ce que je sais, c'est qu'ils vont être encore plus forts dans les trois dernières minutes », a prédit Doc Rivers, l'entraîneur des Clippers.

Son homologue de Dallas Rick Carlisle est beaucoup plus réservé :  Est-ce que Golden State est une grande équipe? Sans doute. Mais est-ce que le titre ne sera qu'une formalité? Je ne suis pas prêt à aller jusque-là, ce n'est pas aussi simple que cela », a-t-il prévenu.

'Le titre, pas les records'

Même si les étoiles des Warriors ne sont pas des joueurs à l'égo surdimensionné, ils vont avoir besoin de temps pour ne pas se marcher sur les pieds, d'autant que pour pouvoir payer le salaire de Durant (20,1 M $ US), Golden State a dû se séparer de joueurs importants comme Andrew Bogut et Harrison Barnes, et de précieux remplaçants comme Leandro Barbosa et Festus Ezeli.

Être une « super-team » n'est par ailleurs pas gage de succès, comme l'ont montré les Rockets de Houston d'Hakeem Olajuwon et de Clyde Drexler renforcés par Charles Barley en 1996 ou les Lakers de Shaquille O'Neal et de Kobe Bryant qui ont accueilli Karl Malone et Gary Payton en 2003.

Même LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh ont mis une saison, en 2010-11 après la réunion des trois amis à MiaMI, pour trouver les bons réglages et enchaîner deux titres successifs (2012, 2013).

Autant de raisons qui incitent donc Steve Kerr à rester prudent : « Cette saison ne sera pas comme la saison dernière, elle sera même complétement différente, on a deux nouveaux joueurs dans notre cinq majeur et Kevin a joué dans un système complétement différent, nous devons apprendre à jouer avec lui et lui avec nous », a prévenu l'entraîneur des Warriors.

Mais il reste ambitieux : « Notre objectif est de gagner le titre, pas de battre des records », a-t-il conclu.