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RÉSULTATS

Pièce-maîtresse des Nuggets, Nikola Jokic sait aussi faire briller ses coéquipiers

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Passeur ou marqueur quand le jeu le commande, facilitateur quelles que soient les circonstances, Nikola Jokic est l'incontournable pièce maîtresse des Nuggets, opposés à Miami en finale de la NBA, au centre de toutes les attentions, surtout celles des adversaires, pour mieux faire briller les autres.

Au-delà de l'allitération évidente avec son patronyme, son surnom de Joker n'est pas usurpé. Car le double joueur par excellence (2021, 2022), comme la carte en question, est l'atout majeur de l'équipe de Denver capable d'endosser offensivement n'importe quel rôle : tour de contrôle par lequel tous les ballons transitent, maître à jouer aux choix inspirés et presque toujours justes, et finisseur, si besoin, quand l'heure du dernier quart sonne pour porter le coup de grâce.

Et cette polyvalence, qu'il fait rimer avec excellence, se reflète dans l'attaque des Nuggets, redoutable, protéiforme, efficace dans les mains de ses coéquipiers. Tant et si bien que les paniers peuvent pleuvoir de tous les côtés.

Ce constat est encore apparu criant jeudi lors de la victoire aux dépens de Miami (104-93) pour le premier match de la finale. D'abord par les chiffres, puisqu'il a encore réussi un triple-double (27 pts, 14 passes, 10 rbds), portant le record NBA à 9 dans ces séries, soit deux de mieux que l'ancienne marque référence de Wilt Chamberlain.

« La beauté de Nikola »

Ces statistiques reflètent surtout sa capacité à laisser le jeu venir à lui, sans se presser. En première demie, il n'a tenté que trois tirs, tous réussis, privilégiant alors les passes, au nombre de 10. Et, quand cela s'imposait, car le Heat venait de revenir à 10 unités après en avoir compté jusqu'à 24, il a joué les armes fatales pour tuer tout suspense, en plantant huit points dans les quatre dernières minutes.

« Je prends tout ce que le jeu me donne. Je ne force pas les choses, je ne l'ai jamais fait », a-t-il dit après la rencontre, comme quelque peu ennuyé sinon désintéressé de devoir expliquer ses aptitudes donnant l'impression d'une facilité confondante, autrement que par le côté naturel des choses.

Son entraîneur Michael Malone s'est en revanche montré bien plus disposé à mettre en avant ce qui caractérise son joueur.

« Il n'essaie jamais d'imposer sa volonté ou de forcer des choses qui ne sont pas là. Il va lire le jeu. Il va faire la bonne action. Et, le plus important, c'est qu'il va rendre chacun de ses coéquipiers meilleur. Je pense que c'est la beauté de Nikola », a-t-il dit.

« Il y a autre chose : il prend beaucoup de plaisir à jouer pour les autres », a renchéri Malone. « C'est vraiment le cas. Je pense que c'est ce qui le rend le plus heureux. Je ne pense pas qu'il se préoccupe de savoir s'il a marqué 27 points ou non. Ce qui l'intéresse, c'est que nous menions 1-0. »

Naturel désarmant

Le Heat, pâtissant un déficit de taille, a été débordé d'abord à l'intérieur, subissant l'agressivité d'Aaron Gordon (16 pts à 7/10) et de Michael Porter Jr (14 pts, 12 rbds), puis par le rendement offensif de Jamal Murray (26 pts, 10 passes). Tous ont été mis en position favorable par le Serbe, par ses écrans ou sa distribution de caviars quand il faisait l'objet de prises à deux.  

« C'est sa façon de jouer, a abondé Murray. Et c'est comme ça qu'on joue au basket. Si tout le monde marque, il n'y a pas besoin de forcer. Il laisse le jeu venir à lui. Et c'est ce qui fait, je crois, la beauté de notre équipe. Nous avons tellement d'armes différentes et de styles de jeu différents. »

Juste après le match, au micro de NBA TV, Jokic, invité à citer quel joueur a inspiré sa façon de jouer quand il était gamin, a répondu « je pense que c'est Shaq » dans un éclat de rire, face à l'intéressé présent en face de lui, pour le moins surpris. Et pour cause sa puissance dévastatrice sur les terrains étaient aux antipodes de la finesse et de l'adresse qui caractérisent le Serbe.

Une autre façon de sortir le « joker », pour ce blagueur, qui était là encore peu disposé à s'étendre, mais dont le naturel semble en effet aussi désarmant que son basket.