Leonard : la séquence finale décortiquée
NBA lundi, 13 mai 2019. 15:11 samedi, 14 déc. 2024. 09:55La dernière fois que les Raptors de Toronto ont disputé un match no 7, ils l'avaient emporté confortablement par 27 points d'écart face au Heat de Miami, s'offrant ainsi une première présence en finale d'association dans leur histoire.
La rencontre décisive de dimanche face aux 76ers de Philadelphie a été ô combien plus serrée.
Le tir en suspension de Kawhi Leonard dans les derniers dixièmes de seconde du quatrième quart a rebondi quatre fois sur l'anneau avant de pénétrer dans le panier, délivrant les Raptors avec une victoire in extremis de 92-90.
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Leonard et quelques autres acteurs de ce dénouement épique ont partagé leur vision des événements :
Avec 10,8 secondes à faire, Kawhi Leonard rate le deuxième lancer franc de sa séquence, lequel aurait procuré une avance de trois points (91-88) aux siens.
Leonard : « J'étais déçu d'avoir manqué ce lancer franc. J'étais fâché contre moi-même. »
Les Sixers récupèrent le rebond et créent l'égalité avec 4,2 secondes au cadran, sur un panier de Jimmy Butler marqué à la vitesse de l'éclair en transition.
L'entraîneur-chef des Raptors Nick Nurse appelle un temps mort et un dernier jeu est désigné
Leonard : « J'aurais dû courir et venir aider en défense sur le panier de Butler. Mais après ça, je me suis dit que peu importe la stratégie choisie, je devais prendre ce dernier tir avec confiance. »
Nurse : « On fait courir Kyle (Lowry) comme première option. Puis, Kawhi passe par là et reçoit le ballon dans le haut de la zone. À partir de là, c'est à lui de décider ce qu'il doit faire. On a opté pour ça quelques fois cette année. »
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Leonard :« On a appelé un jeu similaire durant la série précédente, face au Magic. Cette fois-là, il restait environ trois secondes. Je savais donc qu'avec quatre secondes, j'avais le temps de dribler, me donner de l'espace et même de faire une feinte de tir. »
Leonard saisit le relais de Marc Gasol en provenance des lignes de côté. La pression exercée par Ben Simmons l'amène près de la mi-terrain, puis Leonard se dirige vers le coin droit. Joel Embiid a délaissé sa couverture de Pascal Siakam pour suivre Leonard.
Le no 2 des Raptors drible une dernière fois en direction de la ligne des trois points avant de se retourner et de décocher un lancer d'une distance de 21 pieds par-dessus la tentative de contre d'Embiid.
Leonard : « Embiid me suivait. Il est plus grand et possède une longue portée. J'ai trouvé un endroit d'où j'aime lancer sur le terrain. Je savais que mon tir devait avoir une trajectoire haute. Quelques possesssions plus tôt, j'avais tenté un tir à trois points d'un endroit similaire et j'avais manqué de force. Il fallait lui donner plus de hauteur. »
J.J. Redick, joueur des 76ers : « Le lancer semblait à court. Et il y a énormément d'émotions qui vous habitent quand le ballon commence à sautiller autour de l'anneau. »
Butler : « Il a réussi un tir qui est difficile à faire. On doit lui lever notre chapeau. Il est un joueur exceptionnel. On le sait tous, et il n'y a pas grand-chose d'autre à dire. »
Brett Brown, ent.-chef des 76ers : « J'ai vraiment eu l'impression dès que le ballon a touché à l'anneau qu'il allait finir par entrer. Quand ça frappe avec un tel angle, une telle hauteur, le tir tend à pénétrer. Bien sûr, je ne peux pas prédire plus qu'un autre, mais je vous dirai que je n'était pas étonné que le ballon entre. »
Nicholas Prasad, gardien de sécurité du Scotiabank Arena : « Quand le ballon est rentrée, j'ai grimpé de trois marches. Je suis passé près de trébucher à deux reprises dans la cohue. J'ai vu Masai Ujiri (NDLR : le DG des Raptors) qui pleurait. Plusieurs partisans pleuraient de joie. Tout le monde était sous le choc, mais aussi fou de joie. »
Nurse : « Je crois qu'on a été malchanceux sur plusieurs séquences dans ce match no 7. C'était le retour du balancier, en quelque sorte. »
Embiid : « Match no 7. Perdre de cette façon. Le dernier tir, après un match âprement disputé. Plusieurs choses te passent par la tête. C'est dommage. Je ne peux vraiment l'expliquer. C'est juste vraiment dommage. »
Lowry : « Kawhi est une super-vedette. En 2001, ça n'avait pas tombé pour Vince Carter. En 2019, ce fut le cas pour Kawhi. »