LOS ANGELES - Donald Sterling, suspendu à vie par la NBA pour racisme, veut tout faire pour conserver les Clippers de Los Angeles, jusqu'à poursuivre la Ligue nord-américaine de basketball en justice, rapporte plusieurs médias américains.

Après avoir donné son accord pour la vente des Clippers, Donald Sterling veut désormais conserver son équipe de basketball au nom de sa liberté d'expression bafouée et de son inimitié pour le patron de la NBA.

Il y a moins d'une semaine, Sterling se disait satisfait de la vente des Clippers à l'ancien no 1 du géant de l'informatique Microsoft Steve Ballmer pour deux milliards de dollars.

« Je me sens fabuleusement bien, je me sens très bien », avait même déclaré le milliardaire de 80 ans à une chaîne de télévision locale.

Changement radical de ton mardi avec la publication d'une lettre ouverte où il s'en prend sans ménagement à la NBA « à la conduite répugnante » et à son patron Adam Silver, « incompétent, manquant d'expérience et en colère ».

« J'ai été éduqué avec l'idée que chaque citoyen américain a le droit au respect de sa vie privée et de sa liberté d'expression. En tant que citoyen et avocat, je suis choqué (mais pas surpris) que la NBA bafoue ces droits fondamentaux », écrit-il dans ce courrier adressé aux principaux médias américains.

« Pratiques discriminatoires »

« J'ai présenté mes excuses pour mes erreurs, mes excuses étaient sincères. Mais je veux que chaque Américain sache que je ne vais pas abandonner ma lutte pour la défense de ces droits », martèle-t-il.

Depuis le début de l'affaire Sterling en avril, les avocats de l'homme d'affaires avancent que la procédure de la NBA et les suspensions prononcées contre leur client (suspension à vie, amende de 2,5 millions de dollars, recommandation de vente forcée des Clippers), sont illégales.

Selon eux, elles reposent sur un document, l'enregistrement clandestin d'une conversation privée entre Sterling et son assistante à qui il reproche de « s'afficher avec des noirs », qui est irrécevable selon la loi californienne.

Sterling qui, selon un sondage, est l'homme le plus détesté des Américains, essaie de se présenter en victime d'une vendetta personnelle.

Il va même plus loin en assurant que la NBA est mal placé pour l'accuser de racisme : « son histoire recèle de pratiques discriminatoires », assure-t-il.

Interrogé à la mi-temps du match no 3 de la finale entre San Antonio et Miami, le commissaire de la NBA s'est refusé à répondre aux attaques personnelles de Sterling.

« Nous suivons ce rebondissement en spectateur : c'est désormais une affaire entre les Sterling », a rappelé M. Silver.

Un milliard de dollars de dommages

« S'il veut aller en justice, qu'il aille justice », a-t-il ajouté.

L'épouse de Donald Sterling a en effet saisi la Cour supérieure de Los Angeles pour que la vente des Clippers et que l'incapacité mentale de son époux à diriger la fondation familiale soient confirmées, rapportait mardi soir le Los Angeles Times.

Le tribunal pourrait rendre sa décision dès mercredi, selon le quotidien.

Shelly Sterling qui détient 50 % des Clippers, a obtenu en effet le contrôle de la fondation familiale en faisant déclarer son époux mentalement irresponsable.

Elle a signé fin mai un contrat de vente avec Ballmer et trouvé un accord avec la NBA pour que la Ligue abandonne la procédure de vente forcée.

Dans cet accord, la famille Sterling renonçait à toute poursuite et, en cas de procédure de Donald Sterling, s'engageait à dédommager la Ligue.

Sterling estime à un milliard de dollars les dommages et intérêts qu'il peut réclamer à la NBA.

« Il faut combattre ses monstres méprisables, c'est la raison pour laquelle je ne vendrais pas mon équipe », a conclu Sterling dans l'un de ses excès dont il est coutumier.