Fais ton classement | Quiz : Connais-tu les Raptors?

Les gens qui me connaissent un peu savent deux choses de moi : j’aime le sport et j’aime faire des listes. Bon... j’ose croire que j’ai d’autres caractéristiques plus excitantes que ça à mon palmarès. Sinon, ce serait un peu déprimant. Mais on va se concentrer sur ces deux atouts pour l’exercice d’aujourd’hui.

Au cours des prochaines semaines, mes articles NBA seront axés sur des top-5 de tous genres. J’adore non seulement fouiller pour établir des palmarès, mais j’aime encore plus connaître les opinions d’autres passionnés comme moi. Personne ne dispose d’une réponse absolue et toute opinion le moindrement songée est valide et appréciée.

Et pour commencer ces décomptes, quoi de mieux qu’une liste mettant en valeur les champions en titre de la NBA. Ayant vu le jour en 1995, les Raptors disposent de plus en plus d’un historique qui gagne en richesse.

Je me/vous pose donc la question : qui sont les 5 plus grands joueurs de l’histoire des Raptors?

Avant toute chose, définissons adéquatement le mot « grands » aux fins de cette chronique. Pour moi, on parle ici de joueurs qui ont eu le plus grand impact sur la concession dans son ensemble. Il faut donc prendre en considération : exploits personnels, exploits collectifs, longévité, productivité, efficacité et influence sur la suite des choses. Ça ne veut donc pas dire que le joueur ayant évolué le plus longtemps dans la Ville Reine doit nécessairement aller en tête de liste. Et à l’inverse, une future mégavedette n’ayant fait que passer en Ontario en début de carrière sans se faire remarquer ne devrait pas être rehaussée non plus. C’est donc un peu subjectif comme exercice, mais j’espère que mes consignes vous guident un peu.

Voici donc les noms, en ordre alphabétique, qui ont surtout été considérés au final :

*Chris Bosh
*Jose Calderon
*Vince Carter
*Antonio Davis
*DeMar DeRozan
*Serge Ibaka
*Kawhi Leonard
*Kyle Lowry
*Tracy McGrady
*Morris Peterson
*Pascal Siakam
*Damon Stoudamire
*Jonas Valanciunas
*Fred VanVleet

J’ai commencé par exclure Tracy McGrady. « T-Mac » est assurément un des joueurs les plus talentueux à avoir joué à Toronto mais n’aura disputé que 192 matchs (en 3 ans) avec un dinosaure mauve sur son gilet. À l’époque, les règlements au sujet de l’autonomie étaient fort différents et McGrady était éligible pour changer d’adresse après sa troisième saison seulement dans le circuit. C’est donc à 21 ans, maintenant avec le Magic d’Orlando, que son ascension vers le statut d’étoile a débuté. Vraiment dommage tout ça, parce que le duo de cousins Carter/McGrady aurait pu faire des ravages au Canada pendant plusieurs saisons.

J’ai ensuite écarté Valanciunas, Ibaka et VanVleet.  Le grand centre lituanien a été entièrement développé par l’organisation des Raptors, totalisant 470 matchs au final. Il était constant et efficace. Un soldat irréprochable. Mais son style de jeu n’était pas particulièrement adapté à la NBA moderne et il a été logiquement sacrifié par Masai Ujiri pour faire l’acquisition de Marc Gasol en février 2019. Gasol marquait moins de points et récoltait moins de rebonds que JV en général. Mais son leadership, ses aptitudes de passeur et surtout sa défense auront fait de lui un atout incontournable en route vers le championnat de l’été dernier.

Quant à Ibaka et VanVleet, on peut les qualifier de pierres angulaires de la conquête historique et ils continuent d’être des atouts incontournables pour Nick Nurse. Mais avec 223 et 225 matchs chacun derrière la cravate dans la Ville Reine, ils ont encore quelques croûtes à manger pour gravir ce palmarès.

Les Raptors doivent de fières chandelles à Jose Calderon, Antonio Davis et Morris Peterson. Jusqu’à tout récemment, le garde espagnol était encore le meilleur passeur de l’histoire du club, disputant les 525 premiers matchs de sa carrière en Ontario. Davis aura été une présence physique imposante, respectée et cruciale pendant six saisons aux côtés de Vince Carter. Et celui que l’on surnommait « MoPete » aura de loin connu les meilleurs moments de sa carrière comme ailier au nord de la frontière. Sans oublier qu’il est à l’origine d’un des tirs les plus mémorables (pré-Kawhi) de la concession…

Mais au bout du compte, les trois joueurs n’auront pas suffisamment marqué l’imaginaire des partisans ni connu assez de succès en séries pour percer ce palmarès.

Mes deux dernières omissions n’étaient pas tout à fait aussi évidentes.

Commençons par Pascal Siakam, qui est en voie d’atteindre le top-5 s’il maintient la cadence pendant encore deux saisons environ. Tout ce qu’il lui manque à ce stade, c’est un peu de volume au niveau du bagage global, car il n’a accumulé que 269 matchs en saison régulière pour l’instant. L’ascension du sympathique  Camerounais est assez hallucinante au cas où vous l’ignorez encore. Sélectionné au 27e rang par Masai en 2016, peu de dépisteurs donnaient cher de sa peau. On le disait athlétique mais en grand manque de raffinement à tous les niveaux. De prétendre qu’il a ensuite travaillé d’arrache-pied pour construire sa carrière serait grandement insuffisant comme affirmation. On parle ici d’une courbe de progression hors de l’ordinaire. Moyenne de 15 minutes et 4 points en tant que recrue; 7 points et 21 minutes à sa deuxième saison; 17 points en 32 minutes l’an dernier. Et 24 points en 35 minutes en tant que vedette du club cette saison. De joueur de soutien dans l’ombre à joueur partant au match des étoiles en 4 ans, wow! Sans oublier qu’il était essentiellement le troisième joueur le plus important lors du championnat de 2019.

Quant à Damon Stoudamire, les plus jeunes à lire cet article ne savent probablement même pas de qui je parle. Il a été le tout premier choix au repêchage de l’histoire des Raptors en 1995. Meneur de jeu au petit gabarit, à 5 pieds 10 pouces, on le surnommait « Mighty Mouse » car il a faisait fi de sa petite taille pour se faire respecter dans la meilleure ligue au monde. Il disputera les 200 premiers matchs de sa carrière au Canada, et il s’agira de loin de ses trois meilleures années dans les rangs professionnels. En plus de maintenir une moyenne de près de 20 points par matchs, il aura été le premier joueur à apporter de la crédibilité à cette nouvelle concession qui faisait bien rire les Américains de par son look et son nom. Il sera le premier à vous dire que sa place dans l’histoire du club serait plus proéminente si Toronto ne l’avait pas échangé aux Trail Blazers en 1998.

Alors les 5 noms à s’être démarqués dans mon esprit sont connus. Reste maintenant à les placer dans l’ordre :

5) Chris Bosh -  7 saisons à Toronto – 509 matchs – moyenne de 20,2 points – 2 présences en séries

Sélectionné 4e au total en 2003, Chris Bosh aura été la première grande vedette de l’histoire de l’équipe. Il a participé 5 fois à la classique d’étoiles en tant que Raptor et on le qualifie de modèle d’excellence et de régularité pendant son séjour ontarien. Deux choses le bloquent ici au 5e rang :   il n’aura pas remporté une seule série d’après-saison et il aura quitté pour Miami dans la fleur de l’âge, à 26 ans seulement. Si l’organisation torontoise avait été plus solide à l’époque, capable de dénicher des meilleurs acteurs de soutien pour l’entourer, la suite aura pu s’avérer fort différente.

4) DeMar DeRozan – 9 saisons – 675 matchs – moyenne de 19,7 points – 5 présences en séries

Après une saison recrue très tranquille, l’énorme potentiel de DeRozan est devenu évident dès la saison 2010-2011, alors qu’il était âgé de 21 ans seulement. Il attaquait l’anneau avec rage et ne reculait devant personne, comme ce vieux souvenir à Detroit en 2018 (avec moins de 10 secondes à jouer et un déficit d’un point à combler) me l’a rappelé en fouillant le web ce matin :

Sa chimie et son amitié avec Kyle Lowry sont devenues le noyau et la fondation d’un club émergent. Ils ont mené l’équipe à la meilleure fiche dans l’Est en 2017-2018, aidant à bâtir une culture de gagnant petit à petit à Toronto. La plus grande tache sur son CV? Les ratés en séries d’après-saison alors que les réflecteurs semblaient toujours un peu trop chauds pour lui. Son sentiment d’appartenance au mouvement « We the North » était puissant et il aura été le plus dévasté du lot d’avoir à quitter le club pour faire place à un certain Kawhi à l’été 2018. Mais ses contributions globales ne peuvent pas être sous-estimées.

3) Vince Carter – 7 saisons – 403 matchs – moyenne de 23,4 points – 2 présences en séries

Comme vous pouvez le constater, le volume de jeu et la contribution statistique totale de Carter ne se comparent pas tout à fait à celles de DeRozan. Et dans les deux cas, ce ne sont pas les succès en séries d’après-saison qui permettent de compenser. Mais celui que l’on surnommait adéquatement « air Canada » nous aura tous fait voler et rêver avec lui, un prodigieux dunk à la fois. Il sera l’auteur d’un mouvement irrésistible de folie et de passion pour le basket en général au Canada, dès son arrivée en Ontario en 1998. Soudainement, les Raptors n’étaient plus l’étrange équipe colorée au nord de la frontière. Ils étaient l’équipe de Vince Carter. Half man – half amazing. Pour son talent, son charisme, son efficacité offensive et la vague de talent canadien qu’il a mis au monde, je le fais passer devant DeRozan.

2) Kawhi Leonard – 1 saison – 60 matchs réguliers et 24 matchs en séries – moy. de 26,6 pts – 1 titre

Le panier de Kawhi, un an plus tard!

Comment classer adéquatement un joueur qui n’aura fait que passer à Toronto comme une étoile filante pendant une seule saison ? Mais qui aura fait de cette saison une de plus mémorables et prolifiques dans l’histoire du sport professionnel canadien. Qui aura réussi en neuf petits mois à faire croire à tous ses coéquipiers qu’ils avaient l’étoffe d’un champion s’ils étaient prêts à suivre son exemple. Qui aura permis à ses milliers de fervents partisans d’oublier les échecs du passé et de croire en un futur rempli de gloire. Et qui aura réussi un des tirs les plus inoubliables de l’histoire de la NBA :

Voilà comment on le classe. On l’envoie deuxième, juste devant Vince Carter, et juste derrière son acolyte lors de la conquête de ce titre magique…..

1) Kyle Lowry – 8 saisons – 549 matchs – moyenne de 17,6 points – 6 présences en séries - 1 titre

Pour moi, Kyle Lowry est dorénavant connu sous le nom de « Monsieur Raptor»! Il démontre toutes les qualités recherchées : courageux, fier, imperturbable, acharné. Alors que Kawhi était l’acteur vedette invité le temps d’une grande fête, Lowry a toujours été 100 % investi dans le projet de A à Z. Il est arrivé de Houston en 2012 à l’âge de 26 ans, n’ayant pas encore atteint son plein potentiel. Exactement le contraire de la trajectoire torontoise des Bosh, Stoudamire, McGrady et Carter. Les Raptors allaient potentiellement bénéficier de ses meilleures années pro. Mais même son nouveau club ne réalisait pas tout à fait le diamant brut qu’il avait entre les mains. « K-Low » participera à son tout premier match d’étoiles en 2015, à l’aube de ses 29 ans, et n’a pas raté le rendez-vous depuis. Ses moyennes de points, d’aides et de charges offensives provoquées n’ont fait que s’améliorer chaque saison. Et le nombre de gros tirs réussis ne se compte plus sur les doigts d’une seule main :

Kyle Lowry est donc mon choix, pour l’ensemble de son œuvre torontoise qui se poursuit à ce jour.

Et vous?