La ville de Toronto vibre au rythme du basket
NBA jeudi, 19 avr. 2018. 07:48 mercredi, 11 déc. 2024. 13:29
Oui, les Maple Leafs de Toronto sont normalement rois et maîtres dans la Ville Reine, mais depuis le début des séries éliminatoires, tant celles de la NBA que de la LNH, on constate un engouement marqué, qui frise la folie, pour les Raptors. On pourrait même dire que la ville est davantage basket que hockey. Surprenant, direz-vous? Peut-être, mais comme le disait si bien un chauffeur de taxi avec qui j’ai longuement discuté du paysage sportif torontois pendant une course plus longue que prévue (merci à Dame Nature, qui a compliqué les déplacements en voiture à Toronto ce week-end) : « J’ai l’impression que la ville va se ranger derrière l’équipe qui va gagner un titre en premier. » Et objectivement, les Raptors représentent l’équipe qui a le plus de chances de remporter un championnat cette saison.
Avant d’aller plus loin, laissez-moi vous faire une petite confidence : j’aime le basketball. Que dis-je? J’adore le basketball. Lorsque la NBA a quitté les ondes de RDS en 1998, jamais je n’aurais pensé avoir la chance de couvrir ou de décrire des matchs de la NBA à la télé. Difficile de définir le moment exact du début de cette passion, mais mon souvenir le plus lointain remonte au milieu des années 90. C’était l’hiver. Jouais au basketball dans le sous-sol avec un panier en plastique bon marché du magasin à un dollar (oui, celui en plastique avec des ventouses qui décollent du mur à tout bout de champ et le ballon en plastique dur, qui ne rebondit évidemment pas). Je jouais en écoutant Luc Lebel et Robert Comeau (Bob C.) qui décrivait les matchs, en français, à RDS. J’étais heureux. Lorsque je me suis retrouvé, en direct à la télévision, sur le parquet du Centre Air Canada avant le premier match de la série Raptors-Wizards, vendredi dernier, c’est un véritable rêve qui se réalisait. J’étais heureux. Fin de la parenthèse... ou presque.
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Vous savez quoi? J'adore les émotions que procure le sport. Pour moi, le basketball est dans une classe à part dans cette catégorie. Il y a tant à célébrer : que ce soit un troisième panier consécutif bon pour trois points de votre équipe préférée, un «dunk» retentissant ou un contre, qui propulse le ballon chez les spectateurs. Vous pouvez littéralement passer une bonne partie du match debout tellement les occasions de célébrer sont nombreuses. Mieux encore, j’adore les hauts et les bas que me fait vivre un match de basketball. Votre équipe préférée tire de l’arrière par 10 points? Qu’à cela ne tienne, elle peut revenir de l’arrière en un instant à la suite de quelques séquences fructueuses à l’attaque. Chaque fois, l’intensité de la foule augmente d’un cran, pour finalement exploser lorsque l’équipe locale reprend les devants. On peut également passer par toute la gamme des émotions lors d’un seul et même jeu. Prenez par exemple l’incroyable séquence amorcée par Delon Wright lors du quatrième quart du match numéro 2 de la série. Non seulement les Raptors ont arrêté les Wizards à l’attaque, mais le jeu s’est terminé de l’autre côté, avec un alley-oop qui a fait vibrer le Centre Air Canada.
Soulevés par l’énergie de leurs partisans lors des deux premiers matchs, les Raptors ont pris les devants 2 à 0 dans leur série les opposant aux Wizards. Il faut préciser que la formation torontoise a maintenu la meilleure fiche de la NBA à domicile cette saison (34 victoires et sept défaites), à égalité avec les Rockets de Houston. Si les Raptors espèrent faire un long bout de chemin en séries, ils devront continuer à se laisser transporter par la foule du Centre Air Canada.
PROUVEZ-LEUR
Même s’ils ont terminé la saison régulière au 1er rang de l’Est, les Raptors n’obtiennent pas le respect dont ils méritent, surtout chez nos voisins du sud. « Équipe qui n’a pas encore appris à gagner en séries », « joueurs vedettes qui manquent de constance » et carrément « équipe pas assez talentueuse » : tout a été dit sur les Raptors pour tenter d’expliquer pourquoi ils ne seront pas en mesure de se rendre jusqu’au bout (ou même remporter le championnat dans l’Est).
Le slogan des Raptors lors des séries 2018 est très simple, mais également fort de sens : « Prouvez-leur ». Prouvez-leur que vous pouvez mettre fin à une séquence de 10 défaites consécutives lors du 1er match d’une série : c’est fait. Prouvez-leur que vous pouvez remporter les deux premiers matchs d’une série pour la première fois de votre histoire : mission accomplie.
Je sais, je sais, vous vous dites que les Raptors n’ont pas accompli grand-chose en prenant les devants 2 à 0 dans leur série les opposant aux Wizards. Vous avez probablement raison. Kyle Lowry et DeMar DeRozan sont parfaitement d’accord avec vous et ils nous répètent jour après jour qu’il n’y a pas de quoi célébrer et qu’il est normal pour une équipe de remporter ses matchs à domicile. Non seulement cela, DeRozan a mentionné qu’une saison sans championnat serait une saison perdue.
Cela dit, les joueurs des Raptors sont en train de surmonter les obstacles un à un, des obstacles qui, sans l’avouer ouvertement, se trouvaient peut-être davantage entre leurs deux oreilles. On sait tous quel pourrait être le prochain obstacle mental pour les Raptors dans les séries 2018 : LeBron James. « Prouvez-leur que vous pouvez battre LeBron James et les Cavaliers en séries ». Mais une chose à la fois. Il faut tout d’abord que les deux équipes passent au second tour.
EXPÉRIENCE CLIENT
Ceux qui me connaissent savent que je suis exécrable en dessin, mais laissez-moi vous tracer le portait d’une soirée de match au Centre Air Canada et ce qui fait du basketball le sport qui, à mon avis, vous offre la meilleure expérience client (merci à Geoff Molson d’avoir remis ce terme au goût du jour).
Oubliez l’orgue (quoi que je n’aie rien contre) : vous êtes accueilli au rythme de la musique de DJ 4Korners, qui vous met d’ores et déjà, dans une ambiance de fête. Puis, quelques minutes avant le début du match, les lumières se ferment. Place au moment qui me donne des frissons à tous coups : la présentation des joueurs. Le sentiment qui m’habite, à quelques minutes du match, est difficile à décrire. Je peux simplement vous dire Mark Strong (Strizzzy pour les intimes), a tout ce qu'il faut pour faire monter le niveau d’énergie de la foule avec sa présentation des joueurs.
On pourrait également ajouter à cela les valeurs ajoutées que représentent la musique qui joue en plein match ainsi que la troupe de danse des Raptors (Dance Pak), qui divertit les partisans lors des arrêts de jeu. Il faut toutefois ajouter l'un des éléments les plus importants et celui dans lequel le basketball ne peut pas être battu en ce qui a trait à l'expérience client : l'effet de proximité. Si vous avez de l'argent, vous pouvez être assis directement sur le plancher. Il n’y a pas de baie vitrée ni de clôture : vous êtes dans l’action. Si vous êtes chanceux, vous pourriez peut-être même être assis près du rappeur, Drake : le partisan le plus célèbre des Raptors. En y pensant bien, je ne sais pas si on peut appeler ça de la chance puisqu'il risque de vous cacher pendant tout le match tellement il prend de la place sur les lignes de côté. Blague à part, les Raptors attirent beaucoup de vedettes. Tout le monde veut être vu aux matchs des Raptors. Normal, puisqu'il s'agit de l'événement sportif le plus spectaculaire en ville.
PROCHAINS RENDEZ-VOUS
Voici maintenant les choix qui s’offrent à vous lors des prochains jours : vous rendre à Washington pour vivre des émotions fortes en personne ou syntoniser RDS2, ce vendredi à 20 heures (match no 3) et dimanche à 18 heures (match no 4) pour vivre ces émotions en notre compagnie.