LOS ANGELES - Malgré le retour de Kobe Bryant, les Lakers de Los Angeles affichent déjà un bilan catastrophique et vont sans doute mesurer vendredi contre les Spurs de San Antonio la distance désormais astronomique qui les sépare du sommet de la NBA.

À eux deux, les Lakers et les Spurs ont remporté dix des seize derniers titres NBA : mais si San Antonio vise cette année un deuxième titre consécutif, la mythique franchise californienne devra, elle, se montrer très patiente avant de récupérer le trophée de champion qu'elle a remporté pour la dernière fois en 2010.

Avec sept défaites pour une seule victoire, les Lakers occupent en effet la 15e et dernière place de l'Association Ouest.

Et personne, les supporteurs des Lakers en tête, n'est vraiment surpris : la 2e franchise la plus titrée de l'histoire de la NBA (16 sacres) est dans le creux de la vague après une saison 2013-2014 déjà historiquement mauvaise (25 victoires pour 57 défaites).

Les Lakers ont certes récupéré leur vedette Kobe Bryant, mais ils ont perdu cet été Pau Gasol, parti à Chicago, et ont constaté qu'ils n'étaient plus une destination de choix après avoir été snobé notamment par Carmelo Anthony.

Pourtant, Bryant fait toujours son spectacle : à 36 ans et après une saison quasi blanche (six matchs) à cause de blessures, il est en tête du classement des marqueurs avec une moyenne de 27,5 points par match.

« C'est fantastique de le revoir à ce niveau. C'est ce genre de joueurs qui rendent notre Championnat excitant: Kobe est une icône, c'est l'un des plus grands dans l'histoire », admire Gregg Popovich.

L'entraîneur des Spurs a beau avoir remporté cinq titres NBA, dont le dernier, il éprouve un petit regret : « Je n'ai pas eu la chance de diriger Kobe », avoue-t-il.

Une somme de 30 M de dollars

Pop a eu la chance d'avoir sous ses ordres Tim Duncan, alias Timmy, moins spectaculaire que Bryant mais tout aussi inusable et capital. « Ils ont en commun ce même professionnalisme, cette rage de vaincre saison après saison, cette passion pour le basket », souligne le coach des Spurs.

L'un et l'autre ont remporté cinq titres NBA et se rapprochent de la fin de leur carrière. Mais Bryant est désormais présenté par certains comme le principal problème des Lakers à cause de son ego sur-dimensionné et de son salaire (30 millions de dollars en 2014) quand Duncan, 38 ans, est cité en modèle de modestie et d'altruisme.

Vendredi, Bryant et Duncan vont se retrouver face à face pour la 78e fois de leur carrière avec un bilan presque à l'équilibre (39 victoires pour Duncan, 38 pour Bryant), mais Kobe « jalouse un peu » son rival, a-t-il expliqué cette semaine au quotidien USA Today.

« Les Spurs ont un noyau dur, de la constance, le même entraîneur, le même système de jeu depuis des années, alors que nous avons eu des hauts et des bas, tant d'entraîneurs et de systèmes de jeu différents, c'est fou », a-t-il rappelé.

Sans oublier une grosse dose de malchance: avant même le coup d'envoi de la saison, Steve Nash, le meneur-vétéran (40 ans!) des Lakers a fait une croix sur 2014-15 en raison de douleurs au dos.

Le grand espoir Julius Randle s'est ensuite fracturé une jambe lors du premier match de la saison.

« En ce moment, nos problèmes viennent du fait qu'on réfléchisse trop au lieu de simplement réagir à ce qui se passe sur le parquet », a résumé Byron Scott, cinquième entraîneur des Lakers depuis 2012.

Et contre les Spurs (4 v-3 d), même loin de leur niveau stratosphèrique de la finale 2014, cela risque de se payer cher...