Un calendrier trop exigeant dans la NBA?
Pilote des Warriors, Steve Kerr aimerait une saison écourtée. Vedette des Bucks, Giannis Antetokounmpo n'est pas d'accord. Commissaire de la NBA, Adam Silver n'est pas certain de quelle est la bonne réponse.
Voilà le dilemme de la gestion de la charge de travail - souvent une façon élégante de décrire du repos: optimiser la santé, la performance et la disponibilité des joueurs.
Durant la semaine dernière, l'Associated Press a demandé à 48 joueurs, entraîneurs, propriétaires et membres de la direction si la ligue devrait laisser tomber un calendrier de 82 matchs en 170 jours, en faveur de disputer moins de rencontres ou d'étirer la fin de la saison régulière, pour avoir plus de répit.
Les résultats: 40 % se fient au jugement de la NBA, 35 % veulent le statu quo et 25 % aimeraient du changement.
« Pour que le plus de joueurs soient disponibles le plus souvent, ça pourrait bénéficier à tout le monde d'avoir moins de matches, a dit l'entraîneur des Nuggets, Michael Malone. Mais ça voudrait aussi dire beaucoup moins de revenus, notamment avec la télé. N'oublions pas que ceci est une 'business'. »
À l'approche du dernier droit de la saison (à compter de jeudi), 19 joueurs ont disputé tous les matches de leur équipe.
Seulement cinq ont pris part à toutes les rencontres en 2021-22.
Onze joueurs ont participé aux 72 matches en 2020-21; la saison précédente 14 joueurs avaient ce statut, avant l'interruption en lien à la pandémie.
En 2012-13, pas moins de 28 joueurs ont disputé 82 matches.
Dix ans plus tôt, le total atteignait 46.
John Stockton a livré 16 saisons de 82 matches avec le Jazz; en 19 saisons, il n'a été absent que lors de 22 rencontres.
« Je trouve que 82 matchs, c'est parfait », a fait valoir Antetokounmpo.
Anthony Edwards, des T-Wolves, a dit que de voir des joueurs rater un match que pour du repos est ce qui lui déplaît le plus dans la NBA.
Il est d'avis que quelqu'un peut avoir acheté un billet pour ce match seulement, et que la personne peut être très déçue que son joueur préféré prenne une soirée de repos.
« Présentez-vous sur le terrain. Si vous êtes à 80 %, vous devez jouer, a dit Edwards, joueur étoile pour la première fois de sa carrière, à 21 ans. Je n'aime pas voir tous ces joueurs qui prennent du repos, qui ratent des matchs et tout ça. »
« Ça me rend fier d'essayer de jouer à tous les matchs, a t-il ajouté. Il peut y avoir un partisan qui ne m'a jamais vu jouer. »
Kerr aimerait 72 matchs. Il l'a indiqué de temps à autre cette saison, après des matchs où des athlètes comme Stephen Curry, Klay Thompson ou Draymond Green avaient un répit, au nom d'optimiser leur condition physique.
« Je me sens très mal pour les amateurs qui s'attendent à voir tel ou tel joueur, a dit Kerr. C'est un aspect cruel (de la réalité de la NBA). C'est pour ça que je continue de plaider en faveur de 10 matchs de moins. Ça veut dire moins d'argent mais rendu à un certain point, je trouve qu'il faut agir en fonction de certaines choses. »
Chris Finch, qui dirige les T-Wolves, est ouvert à l'idée d'une semaine de congé par club, comme dans la NFL et la LNH.
« Il faut enlever les barrières causant le fait que certains gars laissent passer des matchs, a dit Finch. Les cas de deux matches en deux soirs me semblent un gros problème. La NBA a fait du très beau travail ces dernières années pour en limiter le nombre. Il me semble qu'il est dans le domaine du possible de les éliminer, point. »
La NBA et la NBPA sont en pourparlers en vue d'une nouvelle convention collective, qui pourrait être réglée le mois prochain.