Un roi et son royaume
NBA vendredi, 19 avr. 2013. 13:10 vendredi, 13 déc. 2024. 17:54Les séries éliminatoires de la NBA s'amorcent le 20 avril et pour se mettre dans l’ambiance, le RDS.ca vous propose un avant-goût des affrontements du premier tour vers l’obtention du précieux trophée Larry O’Brien, remporté par le Heat de Miami en 2012.
Voici les quatre affrontements de l’Association Est pour la première ronde.
Heat de Miami (1) c. Bucks de Milwaukee (8)
- Le Heat a remporté trois des quatre matchs entre les deux équipes cette saison.
LeBron James et le Heat de Miami amorcent officiellement la défense de leur championnat de l’an passé et, à moins d’une surprise monumentale, les Bucks ne représenteront pas une menace pour les champions en titre.
Depuis quelques années déjà, LeBron James est le meilleur joueur de la planète et il ne ralentit absolument pas la cadence, même s’il a virtuellement tout remporté l’an dernier. Il ne fait aucun doute qu’il se méritera un quatrième titre de joueur par excellence de la saison régulière et n’importe quoi d’autre qu’un deuxième championnat serait une déception à la suite de la dominante saison qu’il vient de vivre avec ses frères d’armes Dwyane Wade et Chris Bosh. L’addition de Ray Allen l'été dernier n’a fait que solidifier la formation déjà dangereuse pour la reconquête de cette saison.
Les Bucks, sur une note positive, peuvent se féliciter d’être en séries et de sortir de la loterie d’un repêchage plutôt ordinaire. Par contre, la parité n’est pas une réalité dans la NBA et les derniers classés sont essentiellement toujours les premiers en vacances. Les progrès des Bucks ne sont pas suffisamment considérables pour s’inscrire dans les hautes sphères de l’Est, l’écart étant considérable entre le top-3 et les équipes médianes.
Duel à surveiller : Les Bucks utiliseront un comité pour freiner les ardeurs de LeBron James, c’est donc à la pointe qu’il sera intéressant de voir comment les négligés pourront trouver un avantage dans cette série. Brandon Jennings est un meneur de jeu dynamique qui est capable du meilleur comme du pire, mais il est le diapason de l’offensive des Bucks. Mario Chalmers devra user d’une défensive attentive et soutenue pour empêcher Jennings de trouver son rythme et d’insuffler une inspiration à son équipe. Si Jennings s’impose tôt dans la série, ça pourrait être plus enlevant que prévu. Inversement, si Chalmers évacue Jennings de l’équation, le Heat naviguera sans trouble vers la prochaine ronde, bien que même une performance légendaire de Jennings ne devrait pas suffir à ralentir le Heat qui s'impose avec l'offensive en transition la plus dominante des dernières années dans la NBA.
Prédiction : Le Heat ne devrait pas faire durer le suspense ici et un balayage est plus que possible compte tenu de la disparité évidente entre les deux équipes. Un match de première ronde pour les favoris, c’est une belle séance d’échauffement pour la ronde suivante. Miami en 4
Knicks de New York (2) c. Celtics de Boston (7)
- Les Knicks ont remporté trois des quatre matchs entre les deux équipes cette saison.
Quelle belle saison pour les Knicks et Carmelo Anthony. Plusieurs doutes planaient au début de la campagne, notamment autour d’Amar’e Stoudemire et de son contrat albatros, mais l’équipe s’est éloignée des distractions pour afficher le deuxième meilleur dossier dans l’Est avec une fin de saison très convaincante.
Anthony s’est d’ailleurs emparé du championnat des marqueurs cette saison, mettant ainsi fin au règne de Kevin Durant qui visait une quatrième couronne consécutive. Après des saisons plus discrètes, Anthony est redevenu le marqueur dangereux et créatif qui a fait sa marque dans la NCAA et dans la NBA avec les Nuggets de Denver avant son déménagement à New York. Maintenant que les Knicks possèdent une identité bien définie, ils peuvent aspirer aux grands honneurs dans l’Est derrière l’inspiration d’Anthony qui trouve les cordages à répétitions.
Le hic, c’est qu’ils affrontent les Celtics en première ronde. Le septième rang au classement n’est pas représentatif du talent des Celtics qui ont connu une saison compliquée et parsemée de blessures, surtout depuis la perte de Rajon Rondo pour la saison. Pour les séries, Kevin Garnett sera de retour en pleine forme et un meneur expérimenté comme Paul Pierce n’est jamais à négliger quand les bancs sont raccourcis et que la deuxième saison s’amorce. Qui plus est, il s’agit peut-être d’un chant du cygne pour Garnett qui sera définitivement une source de motivation additionnelle pour les Celtics. Le système particulier de Doc Rivers cause toujours des ennuis en éliminatoires, quand tout est sur la table et que Pierce peut faire la différence avec ses tirs des grandes occasions.
Si vous n’avez qu’une série à suivre dans l’Est, c’est celle-ci. La rivalité Boston contre New York est bien vivante, et ce, depuis plus de soixante ans. Les partisans des deux équipes sont éduqués et l’ambiance sera tout à fait électrisante à tous les matchs. Un mélange savoureux d’expérience et de soif de découvrir de nouveaux sommets pour des Knicks qui vivent des années creuses depuis la retraite de Patrick Ewing.
Duel à surveiller : Carmelo Anthony et Paul Pierce vont jouer directement l’un contre l’autre, pour notre grand plaisir. Pierce n’est plus une jeunesse sur les parquets, mais il sait encore faire briller ses espadrilles pour les grandes occasions et Anthony devra composer avec un vétéran déterminé qui se donne dans les deux sens du jeu, contrairement à Anthony qui prend parfois des pauses en défensives. Si Garnett est le feu qui alimente la locomotive des Celtics, Pierce est le conducteur et le succès de l’équipe sera entre ses mains. Les deux joueurs peuvent voler des matchs durant cette série, reste à savoir lequel aura le dernier mot dans un duel qui fera beaucoup de vagues.
Prédiction : Normalement, les duels deux contre sept ne sont pas très corsés, celui-ci sera l’exception qui confirmera la règle. Les Knicks se sont imposés cette saison contre Boston, mais les séries c’est une bête particulière. Sept matchs seront nécessaires avant de voir les Knicks passer à la ronde suivante. Knicks en 7
Pacers d’Indiana (3) c. Hawks d’Atlanta (6)
- Les Pacers et les Hawks se sont partagés les victoires 2-2 cette saison.
Les Pacers avaient un plan au début de la campagne et on peut affirmer sans se tromper qu’ils ont accompli ce qu’ils souhaitaient accomplir. Avec une défensive punitive et des jeunes loups créatifs en offensive, les Pacers ont comblé la perte de Danny Granger, blessé durant la saison, pour devenir l’une des forces constantes dans l’Est. Paul Gorge a poursuivi sa progression fulgurante, devenant le principal marqueur de l’équipe. On parle ici d’une formation bien balancée qui a pris les commandes de la division centrale, devant les Bulls qui ne sont pourtant pas à prendre à la légère. La cadence a ralenti un peu à la fin de la saison, mais rien de très alarmant au pays de Larry Bird qui tentera de rétablir une culture gagnante chez les Pacers qui souffrent depuis les malencontreux évènements entourant le tristement célèbre « Malice at the Palace » en 2004.
Ils devront écarter les Hawks pour retrouver du succès en éliminatoires et c’est un duel franchement nébuleux. D’un côté, les Hawks sont capables d’éteindre n’importe quelle défensive avec une offensive en transition menée à un train d’enfer par Josh Smith. De l’autre, le même Smith peu complètement bousiller le rythme offensif avec son choix de tirs douteux et sa tendance à ne pas se donner à tous les jeux et à mal distribuer le ballon quand la situation se corse. Prédire l’issue d’un match des Hawks est ardu dans la mesure où les variables sont très nombreuses. D’ailleurs, on pourrait mettre en doute la motivation des Hawks qui n’ont pas tout donné en fin de saison, possiblement pour glisser derrière les Bulls au classement et éviter un éventuel affrontement contre le Heat en deuxième ronde. Cette théorie est difficile à prouver, mais le doute est là.
Qui plus est, les deux victoires des Hawks contre Indiana se sont produites avant la blessure à Lou Williams. Sans l’explosif joueur de pointe, les Hawks manquent atrocement de profondeur, surtout contre une équipe complète comme les Pacers.
Duel à surveiller : Josh Smith sera le joueur à surveiller pour les Hawks, mais je crois que la série se remportera sous les paniers alors qu’Al Horford devra opposer sa finesse à la force plus brute de Roy Hibbert des Pacers. Horford est l’un des centres les plus sous-estimés de la NBA et il entretient une sublime réputation depuis ses deux championnats de la NCAA consécutifs avec les Gators de la Floride (en 2006 et 2007). Horford n’a fait que progresser depuis son passage chez les pros et sa constance explique en grande partie la bonne saison des Hawks, eux qui étaient pourtant pressentis à une saison de transition avec le départ de Joe Johnson. La finesse d’Horford sera un beau défi pour Hibbert qui ne connait pas la saison que l’on espérait de lui à la suite de la signature de son gros contrat, mais qui demeure tout de même une imposante présence défensive et un facilitateur pour les autres joueurs des Pacers dans les zones courtes. Tout l’espace qu’occupe Hibbert est grandement bénéfique à David West et Paul George, entre autres. Ça va donc jouer du coude sous les paniers entre Horford et Hibbert, donnant le rythme à une série moins attirante sur papier que d'autres dans l'Est.
Prédiction : Les Hawks entrent à reculons dans les séries et la profondeur des Pacers devrait effectuer un travail efficace pour l’Indiana. Il y aura de bons matchs, chaudement disputés, mais la menace ne devrait pas trop faire broncher les Pacers qui aspirent à beaucoup plus qu’un passage éclair en série. Pacers en 5
Nets de Brooklyn (4) c. Bulls de Chicago (5)
- Les Bulls ont remporté trois des quatre matchs entre les deux équipes cette saison.
Première saison très concluante à Brooklyn pour les Nets et leur excentrique propriétaire Mikhail Prokhorov qui a sorti son chéquier l’été dernier pour s’assurer que le baptême du Barkleys Center soit grandiose. Le « big 3 » improvisé de Deron Williams, Joe Johnson et Gerald Wallace n’a pas révolutionné la NBA, comme le promettait Prokhorov en août, mais les résultats sont satisfaisants pour la renaissance de l’équipe à Brooklyn. L’avantage du terrain s’est d’ailleurs mérité à la toute fin de la saison avec une victoire contre les Pacers, notamment.
Par contre, les Nets devront négocier avec l’hermétique défensive des Bulls qui, même sans leur meneur Derrick Rose, est toujours aussi compétitive. Des éléments imprévus comme Jimmy Butler et Nate Robinson se sont taillés une place de choix dans la rotation de Tom Thibodeau et c’est difficile de ne pas prévoir du succès à cette équipe tissée très serrée.
On parle de deux formations complémentaires qui s’affrontent et les forces de chacune exposeront les faiblesses de l’autre. Sur papier, tout est possible, mais ça pourrait vite devenir un concours de circonstances et le rythme fera foi de tout dans cette série.
Duel à surveiller : Le gros de la bataille se jouera sur les périmètres alors que la super paire de gardes des Nets, Deron Williams et Joe Johnson, devra trouver des failles dans le système défensif des Bulls dirigé par Luol Deng et ses acolytes. Deng ne s’aventure pas trop loin des zones médianes, mais les Bulls devront ajuster leur pression pour permettre à Noah et Boozer de bloquer adéquatement les allées vers le panier. C’est peu orthodoxe comme duel, mais les Nets ont des forces que les Bulls vont difficilement pouvoir contrer dans un système conventionnel. Inversement, l’intensité de Noah et la touche offensive de Boozer causeront des problèmes à la défensive plutôt fragile sous les paniers des Nets. Brook Lopez est un centre offensif tandis que Gerald Wallace n’a plus l’explosion d’antan. Ce ne sera pas une série pour les puristes.
Prédiction : Les Nets n’ont pas encore assez de rodage pour offrir une performance soutenue en éliminatoires. Williams devrait voler un ou deux matchs, mais la défensive de Thibodeau en a vu d’autres et même sans un retour de Derrick Rose, les Bulls seront très dangereux. Bulls en 7