Le hockey est sans contredit notre sport national, encore à ce jour. Et cette affirmation s’applique tout autant même si on s’en limite au Québec. Nos parents et nos grands-parents ont grandi en adulant Maurice Richard, Jean Béliveau et Guy Lafleur. Et en étant témoins de conquêtes de la coupe Stanley chaque année ou deux. Le phénomène devenait donc incontournable sur le plan culturel et générationnel. On peut même avancer que le peuple québécois dans son ensemble a commencé à se sentir plus fier et confiant en raison des exploits du CH et des multiples joueurs de la Belle Province qui en étaient responsables.

Bon, la leçon de sociologie est terminée pour aujourd’hui. Tout ce paragraphe de mise en scène servait à illustrer ceci : les temps changent sur le plan sportif. C’est indéniable. Bien que le hockey préserve sa place de choix, les autres options sont dorénavant infinies. Ou presque. En raison des avancements technologiques et de la popularité accrue des chaînes spécialisées au fil des ans, le Québécois moyen et ses enfants ont été exposés à d’autres ligues ou compétitions des quatre coins de la planète. Conséquemment, les jeunes ont eu envie d’essayer tout plein de nouvelles disciplines. Le soccer est l’une de celles qui ont explosé depuis une trentaine d’années partout au Québec. Et l’autre qui émerge à vive allure : le basketball.  

Du 19 au 26 janvier inclusivement, le Tricolore est en congé. L’opportunité est donc rêvée pour se rincer l’œil autrement sur le plan sportif. Mis à part le tennis en Australie, avec son premier tournoi majeur de la saison, c’est vers la NBA que j’aimerais diriger votre attention. La saison 2018-2019 a évidemment été magique avec le parcours inédit des Raptors de Toronto et RDS a eu le plaisir d’être aux premières loges. Mais le but ultime n’était pas de vivre une telle aventure de façon isolée et de passer ensuite à autre chose. Le but était de s’en servir comme tremplin pour établir des fondations solides et durables.

Je vous invite donc à « tripper » avec nous en profitant de l’initiative unique mise en place du 20 au 24 janvier. Cinq matchs de basket en cinq soirs. Quatre à RDS et un sur RDS2. Des rencontres disputées un peu partout en Amérique. Les champions en titre y seront à deux reprises. Tout comme la meilleure équipe actuelle dans l’Ouest, les Lakers de Los Angeles. Deux rivalités seront renouvelées. Une de longue date et une récente. Vous aurez aussi droit à un meneur de jeu énigmatique au grand talent. Vous visiterez un amphithéâtre mythique qui s’ennuie de ses années de gloire. Sans oublier un duel opposant Kawhi Leonard et Luka Doncic. Le présent contre le futur.

Permettez-moi donc de vous offrir un aperçu des cinq chocs en question, question de se sucrer le bec un peu :

Lundi 19 h 30 sur RDS – TD Garden de Boston – Lakers de Los Angeles c. Celtics de Boston

On débute la semaine en force avec les deux clubs les plus titrés de l’histoire de la NBA, et de loin. Les Celtics ont soulevé l’ultime trophée à 17 reprises. Et les Lakers 16 fois. Après ça, le palmarès chute à 6. De plus, nos deux puissances ont croisé le fer pas moins de 11 fois en grande finale! Bref, les images d’archives seront faciles à trouver. Mais ce qui rend leur premier duel d’autant plus alléchant, c’est que les deux clubs ont retrouvé leur lustre d’antan cette saison. Lebron a déniché la fontaine de Jouvence, menant les siens à une convaincante avance au sommet dans l’Ouest. Alors que l’arrivée de Kemba Walker à Boston semble avoir fait instantanément oublier  le mélodrame généré par Kyrie Irving. Le King joue-t-il trop de minutes par match à mon goût? Oui. La profondeur des Lakers est-elle suffisante pour aller jusqu’au bout? Je continue d’en douter. Mais je suis forcé d’admettre que la barque a été redressée avec beaucoup plus d’aplomb que prévu cet été. Les deux clubs - surtout celui avec les uniformes dorés – peuvent définitivement aspirer aux grands honneurs dès cette année.

Mardi 20 h 30 sur RDS – American Airlines Center de Dallas – Clippers de Los Angeles c.  Mavericks de Dallas

Ça me fait encore un petit quelque chose à chaque fois que je vois des images de Kawhi qui excelle à Los Angeles. Y’a quelque chose qui cloche à mon sens. Le descripteur/reporter/partisan en moi l’assume pleinement et de façon égoïste : j’aurais pris au moins une autre saison de monsieur Leonard avec les Raptors. Question de défendre le titre de façon honorable. En général, les Clippers se débrouillent bien, même si la santé de Paul George sera le sujet sur toutes les lèvres en deuxième moitié de saison. Il a raté 17 des 43 premiers matchs et se trouve encore sur la touche. Si ça peut se stabiliser avant la fin de saison dans son cas, son club sera assurément parmi les sérieux prétendants.

Mardi soir au Texas, Kawhi y sera et son duel contre un certain Luka Doncic volera la vedette cette semaine. Statistiquement, Leonard a été très solide cette saison. Doncic a été encore meilleur. Même si Giannis Antetokounmpo et LeBron obtenaient mes deux premiers votes du joueur le plus utile du circuit présentement, la sensation slovène de 20 ans (!!!) arriverait tout juste troisième. Il est déjà doté d’un calme désarmant et de la faculté d’améliorer le niveau de jeu de tous ses coéquipiers.
 
Mercredi 19 h sur RDS2 – Scotiabank Arena de Toronto – 76ers de Philadelphie c. Raptors de Toronto

La dernière fois que RDS a eu le plaisir de vous présenter un duel Sixers/Raptors à Toronto, ceci s’est produit :

Bon, l’enjeu ne sera évidemment pas le même un 22 janvier. Kawhi est parti. Joel Embiid est blessé et sa présence est incertaine. Bref, les chances de revivre un tel moment sont plutôt faibles, disons. Mais la rivalité entre ces deux puissances de l’Est demeure à son paroxysme et j’ai comme le pressentiment que des retrouvailles en séries 2020 s’avèrent très possibles. Les Raptors ont retrouvé la santé depuis une semaine et semblent voués à une séquence très fructueuse. En fait, les Sixers représentent le seul club (sur 10) avec une fiche gagnante sur le chemin des Raps entre le 17 janvier et le 2 février.  Marc Gasol apparaît revigoré depuis son retour. Norman Powell a repris où il avait laissé avant ses troubles d’épaule. Pascal Siakam reprend graduellement ses aises. Et  Fred VanVleet a connu un de ses meilleurs matchs en carrière samedi au Minnesota.

Quant à Philly, ils ont beau être sixièmes dans l’Association présentement, on ne peut pas dire qu’ils jouent particulièrement mal. Ils se placent d’ailleurs à un seul match de Toronto en troisième position. Avec l’émergence inespérée du Heat de Miami et des Pacers de l’Indiana, l’Est est plus relevé que jamais et le positionnement en deuxième moitié de campagne sera crucial pour commencer les séries du bon pied.

Jeudi dès 19 h 30 sur RDS – Barclays Center de Brooklyn – Lakers de Los Angeles c. Nets de Brooklyn

Jeudi soir, cap sur Brooklyn où ce sera soir de retrouvailles. Pour offrir le seul titre de leur histoire aux partisans des Cavaliers de Cleveland, en 2016, LeBron et Kyrie ont joué du basket quasi parfait. Le King avait été couronné joueur le plus utile de la finale, ponctué par un bloc épique dans la dernière minute de jeu du 7e match à Golden State. Alors que Kyrie avait réussi un gigantesque tir de trois points qui avait fait la différence en fin de compte.

À l’époque, on se disait que si Kyrie devenait lui-même la pierre angulaire d’un club éventuellement, il pourrait faire des flammèches. On sait maintenant, après deux saisons rocambolesques à Boston et un début de séjour rocailleux à Brooklyn, qu’il est bel et bien capable d’allumer des feux, mais rarement en mesure de les éteindre. Son leadership est constamment remis en question et son attitude est apparemment « instable ». Vivement le retour au jeu de Kevin Durant la saison prochaine pour remettre les pendules à l’heure. Car Kyrie semble beaucoup plus à l’aise dans le rôle de Robin que celui de Batman. Les Nets devraient atteindre les séries cette saison, mais leur 8e rang actuel les place déjà 8 matchs et demi derrière le 6e rang.

Quant aux Lakers, il s’agira de leur troisième match en quatre soirs sur la côte Est. Personnellement, si j’étais l’entraîneur-chef des Lakers Frank Vogel, je limiterais les minutes de James pendant ce périple. Surtout en l’absence actuelle d’Anthony Davis. Pourquoi le surtaxer au mois de janvier? Il n’est jamais mauvais de garder l’œil sur l’objectif ultime à long terme. Parlez-en à Kawhi et aux dirigeants des Raptors. Mais le King semble en mission cette saison et du repos non souhaité semble hors de question. Ce qui est tant mieux pour nous en tant que spectateurs.

Vendredi 19 h 30 sur RDS – Madison Square Garden de New York – Raptors de Toronto c. Knicks de New York

En entrevue récemment à RDS, Bennedict Mathurin et Olivier-Maxence Prosper, deux des beaux espoirs du basket québécois, se sont fait demander dans quel amphithéâtre ils rêvaient le plus de jouer un jour. La réponse de chacun? Le Madison Square Garden. Ça en dit long sur l’aspect mythique de l’endroit et de la ville, considérant que les Knicks n’ont pas joué du basketball respectable depuis des lunes.

On aura donc le plaisir de constater le cachet de MSG lors de 5e et dernier match de la semaine. Si on s’avère chanceux, New York donnera un peu de fil à retordre à la troupe de Nick Nurse. Et souhaitons que R.J. Barrett puisse nous montrer son meilleur visage s’il est en mesure de jouer (entorse à une cheville). La recrue canadienne, troisième choix du dernier encan amateur, cherche encore ses repères dans les rangs professionnels à Gotham. Il totalise 13 matchs de 18 points ou plus. Mais il en a également disputé 14 sans atteindre la barre de 10 points. Inégal, mais quand même prometteur.

Alors voilà, vous savez maintenant comment meubler vos soirées en cas de doute cette semaine. Nous accueillerons également Maurice Joseph et Olivier Rioux (13 ans, 7 pieds 3 pouces) lors de nos mi-temps de mardi et mercredi. Sans oublier que Chris Boucher fera les frais de l’émission Hors-Jeu 2.0 mardi soir à 19 h (avec reprise durant notre mi-temps de jeudi).