Qu’ont en commun les Universités Indiana, Duke, Michigan et Louisville? Elles ont toutes subi la défaite alors qu’elles étaient classées 1re tête de série par l'Associated Press.

Cette saison, la folie ne s’est pas limitée au mois mars : elle s’est étendue sur la totalité du calendrier régulier. Pour vous donner une idée, dites-vous que 19 équipes non classées dans le top-25 ont réussi à battre des équipes du top-5.

Nous avons eu trois exemples du genre cette semaine : les Hoosiers de l’Université Indiana ont perdu un 3e match en tant qu’équipe numéro 1, en s’inclinant devant les Golden Gophers de l’Université Minnesota, les Blue Devils de Duke (no 3) se sont fait surprendre par les Cavaliers de Virginia et les Wolverines de Michigan (no 4) ont perdu contre Penn State (oui, oui la pire équipe du Big Ten, celle-là même qui avait une fiche de 0-14 dans les matchs d'association avant ce match).

On est donc bien loin de la stabilité de la saison 2011-2012, alors que les Wildcats de Kentucky et l’Orange de Syracuse sont demeurés au 1er et au 2e rang de la NCAA respectivement lors des huit dernières semaines d’activités menant au March Madness.

Avec aussi peu de stabilité au sommet, on devrait retrouver une 5e équipe différente au 1er rang du classement d’Associated Press dès lundi : les Bulldogs de Gonzaga.

Le cas particulier des Bulldogs

Rarement a-t-on vu une équipe provenant d’une plus petite association être classée au 1er rang. Les Minuteman de UMass du milieu des années 1990 et les Tigers de Memphis (2008) sont les deux premières équipes qui me viennent en tête.

Pourquoi y en a-t-il si peu? La raison est simple : ces équipes jouent dans des associations plus faibles, ce qui leur confère un calendrier plus facile et a moins de valeur aux yeux du panel.

Cela nous amène au cas de l’Université Gonzaga (WCC), qui pourrait être classée au 1er rang pour la première fois de son histoire. Comment ne peut-on pas lui souhaiter secrètement tout le succès du monde alors qu’elle est menée par les Canadiens Kevin Pangos et Kelly Olynyk (candidat au titre de joueur de l’année dans la NCAA)?

De façon objective, on est en droit de se demander si les Bulldogs méritent réellement d’être classés au 1er rang, d’autant plus qu’ils occupent la 71e position en ce qui a trait à la difficulté de leur calendrier. Ajoutons à cela le fait qu’ils ont une fiche de 1-2 contre des équipes du top-25. C’est donc dire que 28 de leurs 29 victoires sont survenues contre des équipes qui ne sont pas classées dans le top-25.

Comment la troupe de Mark Few pourrait-elle être nommée meilleure équipe de la NCAA? Parce qu’elle pointe malgré tout au 24e rang pour la difficulté de son calendrier dans les matchs hors association et au 9e rang en ce qui a trait au RPI.

Reste que sans rien vouloir leur enlever, je ne crois pas que les Bulldogs connaîtraient autant de succès dans une des six associations majeures. S’ils devaient jouer dans le Big Ten, par exemple, je les placerais 5es, au mieux, derrière Indiana, Michigan, Michigan State et Ohio State (on pourrait ajouter Wisconsin et peut-être même Illinois)! Voilà pourquoi autant d’analystes hésitent à leur donner l’une des quatre premières têtes de série disponibles pour le March Madness.

Laissez-les courir!

Rien pour moi ne représente davantage le basketball universitaire que de voir une horde de spectateurs envahir le terrain après une victoire importante ou après une victoire surprise. Le plus récent exemple remonte à jeudi dernier, lors de la victoire de 73-68 de Virginia contre Duke.

Au terme de la rencontre, l’entraîneur des Blue Devils, Mike Krzyzewski, a exprimé ses réserves concernant cette tradition, surtout en ce qui a trait à la sécurité des joueurs de l’équipe adverse. Il faut savoir que Coach K sait de quoi il parle lorsqu’il est question de voir les partisans envahir le terrain. C’est ce qui s’est produit lors de chacune des 4 défaites des Blue Devils sur la route cette saison (Miami, Maryland, North Carolina State et Virginia).

Après la défaite de son équipe contre Virginia, Krzyzewski s’est plaint du fait que la sécurité n’était pas suffisante pour permettre à ses joueurs de quitter le terrain en toute sécurité. Coach K soulève un point valide. Heureusement, aucun incident malheureux ne s’est produit, mais ça ne pourrait bien être qu’une question de temps avant qu’une poignée de partisans un peu trop enjoués s’en prennent aux joueurs de l’équipe adverse.

Faudrait-il étendre le système d’amendes de l'association SEC, qui interdit aux partisans de courir sur le terrain (5000 $ pour une première offense, 25 000 $ pour une deuxième et 50 000 $ pour une troisième? Absolument pas! Je crois qu’il faut d’abord commencer par augmenter la sécurité lors des matchs et surtout, avoir un plan d’évacuation en cas de victoires surprises. Il s’agit d’abord et avant tout d’une question de gros bon sens de la part des partisans.

La sécurité des partisans doit également être repensée, comme en témoigne cette histoire, survenue début janvier lors de la victoire de NC State contre Duke.

Un doublé pour l’Université McGill

On a souvent vanté l’Université McGill en tant que grande institution économique, mais cette semaine, je ne peux que saluer le championnat des Martlets et des Redmen de McGill en basketball universitaire. J’en profite pour souhaiter la meilleure des chances à notre collègue, Simon Bibeau et aux Redmen, qui partiront à la conquête du championnat canadien, à compter de vendredi. Ne manquez pas mon apparition à Sports 30 (le magazine) cette semaine, alors qu’il sera question du championnat universitaire canadien.