MADRID - La France, malgré un invraisemblable retour dans le dernier quart-temps inspiré par un Nicolas Batum démoniaque, s'est inclinée d'un fil face à la Serbie (85-90) en demi-finales de la Coupe du monde messieurs de basket, vendredi à Madrid.

La Serbie du divin meneur Milos Teodosic disputera sa première finale mondiale, en tant que nation indépendante, dimanche (21h00) contre les États-Unis, tenants du titre.

Leur magnifique exploit contre l'Espagne (65-52) en quarts de finale avait suscité d'immenses attentes. Mais les Bleus n'ont pu tout à fait évoluer au même niveau, surtout sur le plan défensif.

Quatrième du Mondial-2010, la Serbie retrouve les sommets après une éclipse de trois années. Mais l'or lui paraît très difficilement accessible, tant l'adversaire qui s'avance au-devant d'elle fait peur.

Les États-Unis, avec pourtant une équipe jeune et inexpérimentée, privée des plus grandes stars NBA, ont broyé tous leurs adversaires jusque-là (32,5 points d'écart en moyenne sur huit matches).

Quadruples champions du monde (1954, 1986, 1994, 2010), les États-Unis n'ont encore jamais réussi à conserver le titre mondial, ce que deux nations dans l'histoire seulement ont fait : le Brésil (1959, 1963), et la Yougoslavie (1998, 2002).

Pour la France, il s'agit maintenant de se remobiliser, pour décrocher la première médaille mondiale de son histoire. Son meilleur résultat jusqu'ici dans un Mondial est une 4e place en 1954.

Teodosic intenable

Elle affrontera samedi (18h00) dans le match pour la troisième place la Lituanie, qui avait sombré face aux États-Unis (68-96) en demi-finales, jeudi à Barcelone.

Les Baltes, déjà médaillés de bronze en 2010, auront certainement à coeur de laisser une meilleure image d'eux-mêmes. D'autant qu'ils restent sur une sèche défaite face aux Français en finale de l'Euro-2013 (66-80).

Dans un environnement assez atone, les Bleus sont apparus dès les premières secondes comme anesthésiés, incapables de mettre la même énergie défensive que contre l'Espagne.

Teodosic a très vite profité de cette léthargie, en étant le déclencheur d'un 11-0 en quatre minutes (20-10, 9e).

L'attaque serbe, qui avait déjà démoli la Grèce (90-72) en huitièmes, puis le Brésil en quarts (84-56), n'a pas baissé de pied.
Heureusement pour les Bleus, Batum et Boris Diaw ont répondu présents offensivement.

Portée par Teodosic (18 points à la pause, 24 au total) et une adresse générale hallucinante (71% à trois points après 20 minutes), la Serbie s'est envolée (43-25, 18e).

Sursaut tricolore

Vincent Collet a ensuite tenté le pari de jouer avec Diaw pour seul intérieur. Les Serbes, battus par la France en phase de poules (73-74), ont été un instant décontenancés.

Mais les Tricolores, trop maladroits hormis Batum, n'ont pas immédiatement tiré parti de ce temps faible (39-53, 27e). Deux tirs primés successifs de Batum et Evan Fournier ont cependant ranimé l'espoir dans le camp français (51-61, 31e).

Les Serbes ont alors donné l'impression de subir un peu la pression, à l'image de ce « air ball » de Stefan Markovic. Le vent a vraiment tourné quand Batum, Diaw et Fournier ont artillé avec succès à trois points.

De manière assez invraisemblable, alors que personne dans le Palacio de los Deportes n'y croyait plus, la France est revenue à -4 (61-65, 35e). Teodosic a cru donner la victoire aux siens sur un tir primé (77-68, 38e).

Batum, avec 17 points (35 au total) dans le dernier quart-temps, Diaw et Heurtel ont ramené la France à deux points (82-84, à 17 secondes de la fin).

Mais les Serbes ont réussi à garder leurs nerfs sur la ligne des lancers francs, malgré un un ultime trois points d'un Batum vivant sur une autre planète