Un ancien de la NBA aide au Soudan
Basketball lundi, 23 mars 2009. 12:59 vendredi, 13 déc. 2024. 11:51
JUBA - Manute Bol, le plus grand (2,31 m) basketteur de l'histoire de la NBA, a perdu 250 membres de sa famille pendant la guerre civile du Sud-Soudan, mais le géant soudanais a préféré la réconciliation à la vengeance.
"Mon rêve est de construire des écoles à travers le Sud-Soudan, parce que grâce à l'éducation on peut avoir une vie décente, trouver un emploi et s'améliorer", souffle Manute Bol en cherchant l'ombre sous un arbre de Juba, capitale du Sud-Soudan.
"Mais nous devons aussi soutenir la population du Darfour, parce que comme nous ils souffrent", ajoute l'ancien joueur âgé de 46 ans. À la retraite depuis 1995, il a réalisé une carrière de rêve qui l'a mené d'un petit village du Sud-Soudan au firmament du sport professionnel américain.
Après une dizaine d'années à fouler les parquets de la NBA, Bol, remarqué par un entraîneur américain de passage au Soudan, met aujourd'hui une partie de sa fortune et de son prestige au service de son pays.
Le Sud-Soudan sort d'une guerre civile ayant provoqué la mort de deux millions de personnes de 1983 à 2005, opposant les rebelles sudistes à l'armée centrale soudanaise qui a notamment recruté des combattants auprès de la population du Darfour, dans le nord-ouest soudanais.
Or, le Darfour est aujourd'hui le théâtre d'une guerre civile entre une myriade de mouvements rebelles et les forces soudanaises. "Ce qui s'est produit avec nous au sud, c'est ce qui arrive aujourd'hui aux gens du Darfour", estime Bol.
"J'avais peur qu'ils me détestent"
Des milliers de personnes ont fui les violences du Darfour pour le Sud-Soudan, d'où le besoin pressant de réconciliation entre Sudistes et Darfouris, estime Bol, aidé par l'organisation américaine "Sudan Sunrise".
"Nous pensons qu'une réconciliation à la base est primordiale pour l'avenir du Soudan, estime Tom Prichard, directeur de l'organisation. Il y a actuellement une ouverture qui n'était pas présente dans le passé. Nous devons saisir cette chance pour établir de bonnes relations entre les sudistes et les nordistes."
L'organisation a recruté des bénévoles du Darfour parmi les étudiants de l'université de Juba, afin de reconstruire des écoles détruites par la guerre.
"La réaction a été extraordinaire. Plusieurs étudiants darfouris sont venus immédiatement pour s'impliquer", assure M. Prichard.
"J'avais peur qu'ils me détestent, qu'ils haïssent ce que nous avions fait pendant la guerre", lance Rudwan Yaqoub Dawod, 25 ans, un étudiant du Darfour.
"Mais je me suis excusé au nom de tous les Darfouris, en disant qu'à l'époque nous ne comprenions pas, mais qu'aujourd'hui nous connaissons les dommages causés, et ils m'ont accepté", dit-il.
Manute Bol n'est jamais allé à l'école et a passé sa jeunesse à élever des bovins jusqu'au jour où son talent a été remarqué. Seulement 2% des enfants ont terminé l'école primaire au Sud-Soudan, selon les données de l'ONU.
"Les enfants sont l'avenir du Soudan, peu importe la région d'où ils viennent", conclut le géant soudanais.
"Mon rêve est de construire des écoles à travers le Sud-Soudan, parce que grâce à l'éducation on peut avoir une vie décente, trouver un emploi et s'améliorer", souffle Manute Bol en cherchant l'ombre sous un arbre de Juba, capitale du Sud-Soudan.
"Mais nous devons aussi soutenir la population du Darfour, parce que comme nous ils souffrent", ajoute l'ancien joueur âgé de 46 ans. À la retraite depuis 1995, il a réalisé une carrière de rêve qui l'a mené d'un petit village du Sud-Soudan au firmament du sport professionnel américain.
Après une dizaine d'années à fouler les parquets de la NBA, Bol, remarqué par un entraîneur américain de passage au Soudan, met aujourd'hui une partie de sa fortune et de son prestige au service de son pays.
Le Sud-Soudan sort d'une guerre civile ayant provoqué la mort de deux millions de personnes de 1983 à 2005, opposant les rebelles sudistes à l'armée centrale soudanaise qui a notamment recruté des combattants auprès de la population du Darfour, dans le nord-ouest soudanais.
Or, le Darfour est aujourd'hui le théâtre d'une guerre civile entre une myriade de mouvements rebelles et les forces soudanaises. "Ce qui s'est produit avec nous au sud, c'est ce qui arrive aujourd'hui aux gens du Darfour", estime Bol.
"J'avais peur qu'ils me détestent"
Des milliers de personnes ont fui les violences du Darfour pour le Sud-Soudan, d'où le besoin pressant de réconciliation entre Sudistes et Darfouris, estime Bol, aidé par l'organisation américaine "Sudan Sunrise".
"Nous pensons qu'une réconciliation à la base est primordiale pour l'avenir du Soudan, estime Tom Prichard, directeur de l'organisation. Il y a actuellement une ouverture qui n'était pas présente dans le passé. Nous devons saisir cette chance pour établir de bonnes relations entre les sudistes et les nordistes."
L'organisation a recruté des bénévoles du Darfour parmi les étudiants de l'université de Juba, afin de reconstruire des écoles détruites par la guerre.
"La réaction a été extraordinaire. Plusieurs étudiants darfouris sont venus immédiatement pour s'impliquer", assure M. Prichard.
"J'avais peur qu'ils me détestent, qu'ils haïssent ce que nous avions fait pendant la guerre", lance Rudwan Yaqoub Dawod, 25 ans, un étudiant du Darfour.
"Mais je me suis excusé au nom de tous les Darfouris, en disant qu'à l'époque nous ne comprenions pas, mais qu'aujourd'hui nous connaissons les dommages causés, et ils m'ont accepté", dit-il.
Manute Bol n'est jamais allé à l'école et a passé sa jeunesse à élever des bovins jusqu'au jour où son talent a été remarqué. Seulement 2% des enfants ont terminé l'école primaire au Sud-Soudan, selon les données de l'ONU.
"Les enfants sont l'avenir du Soudan, peu importe la région d'où ils viennent", conclut le géant soudanais.