Quel gala de boxe! Il est difficile de sortir d'une telle soirée et de ne pas être satisfait. Ce qui me rend davantage heureux, c'est que près de 14 000 spectateurs se souviendront d'avoir assisté à ce combat historique au Centre Bell. C'est significatif.

J'ai beaucoup aimé cette confrontation classique qui mettait aux prises deux boxeurs au sommet de leu art. On avait vu ce dont les deux combattants étaient capables à l'entraînement et ça s'est reflété lors du combat. Les gens ont eu droit à de l'intensité à souhait : Adrian Diaconu était prêt comme jamais, tout comme Jean Pascal.

En aucun cas, on a pu dire qu'un boxeur a été plus faible que l'autre. Je suis persuadé que Jean a remporté la ceinture de champion du monde parce qu'il a été vraiment très bon. Un plan de match respecté à la lettre et une discipline irréprochable, ce fut la clé du succès de Jean Pascal.

Cette fameuse discipline s'est avérée primordiale puisqu'on sentait que le vent pouvait changer de côté à n'importe quel moment. Même si Jean a gagné huit des 12 rounds, Diaconu était constamment dangereux. En aucun temps, les deux boxeurs n'ont pu relaxer. La plus belle preuve, c'est quand Diaconu s'est retrouvé au plancher au 5e. Soudainement, on a senti Jean en pleine confiance; il a ouvert la machine avant de se faire sonner les cloches à son tour à la toute fin de ce même round.

Jean a alors réagi de belle façon : il fallait qu'il s'en tienne à son plan de match. Ça s'est passé comme les gens de coin l'avait prévu, tous ont bien travaillé.

Pascal a gagné en maturité

Plusieurs éléments font partie du processus d'apprentissage d'un boxeur. Après avoir livré des performances ordinaires contre Brian Norman et Omar Pittman, Pascal a essuyé de nombreuses critiques provenant du monde extérieur. Il a alors douté de lui. Puis, Quand Jean s'est battu contre Carl Froch, on a senti qu'il y avait un doute dans son esprit par rapport à ses coups, même s'il paraissait très confiant. À ce moment, il n'était plus certain de pouvoir encaisser un coup de poing des ligues majeures.

Au terme du combat contre Froch, Pascal a néanmoins appris une leçon. S'il était capable de tenir tête à un boxeur aussi solide, en territoire hostile de surcroît, il serait sans doute en mesure de faire mieux devant ses partisans. C'est exactement ce qui est arrivé.

Jean a donné une performance à la hauteur de son talent. En Angleterre, il avait démontré beaucoup de cœur et une bonne mâchoire. Vendredi, à Montréal, on a vu un boxeur habile, imaginatif et mobile : il a fait parler toutes ses habiletés.

Le duel contre Froch lui a donné ce qui lui manquait pour se révéler comme il s'est révélé vendredi au Centre Bell.

Le combat de l'année

Je suis rapidement allé faire le tour des différents sites Internet de boxe samedi matin. Sur Maxboxing.com notamment, on parle de cet affrontement comme étant l'un des meilleurs jusqu'à ce jour cette année.

Franchement, le Québec peut vraiment être fier de son champion.

Un plaisir de travailler avec Interbox

Il s'agissait de la première fois qu'on organisait un événement avec Interbox et je dois dire que ce fut très agréable. Je lève mon chapeau à Jean Bédard, Éric Lucas, David Messier et toute cette équipe. Ils ont fait preuve d'un grand professionnalisme ce qui fait qu'aucun problème n'a été rencontré.

Il aurait facile de se trouver des poux, mais les vieilles querelles ont fait place à de la courtoisie. J'en suis très heureux.

Propos recueillis par Nicolas Dupont