PARIS - Bernard Kouchner a nuancé sa position mercredi sur le boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin par tous les chefs d'États, la jugeant "irréaliste" même si ce n'était "pas une mauvaise idée".

Mardi soir, le ministre français des Affaires étrangères avait repoussé sur France-2 cette proposition de boycott qu'il avait pourtant jugée "intéressante" un peu plus tôt dans la journée. Lors d'un point de presse, le chef de la diplomatie française avait jugé que l'appel de Reporter Sans Frontière était une "position appréciable", ajoutant à propos de ce boycott proposé: "Considérons-le".

Sur France-2, M. Kouchner avait, dans tous les cas de figure, exclu un boycott de l'ensemble des JO. "Nous ne sommes pas pour le boycott. Je me souviens du boycott contre l'Union soviétique (JO d'été de 1980, NDLR)", a-t-il déclaré. "Ca n'a pas marché" et le "dalaï lama est contre le boycott", a rappelé M. Kouchner

En économie, la Chine "est un partenaire essentiel pour à peu près tous les pays du monde, de l'Afrique à Washington en passant par l'Europe", a été obligé de reconnaître le chef du Quai d'Orsay, interrogé sur BFMTV et RMC.

La proposition de boycotter la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin, "n'est pas une mauvaise idée" mais "ça paraît irréaliste. (...) nous verrons. Il y a des tas de bonne idées qui ne sont pas applicables", selon M. Kouchner.

Il a souligné la nécessité d'une "position européenne" à 27. "La semaine prochaine, nous en parlerons", a-t-il assuré, tout en reconnaissant que tout dépendra de "l'évolution" des événements au Tibet.

Si la répression continue "il faudrait être plus exigeant mais je ne le souhaite pas", a-t-il noté, invoquant un "réalisme élémentaire" des relations diplomatiques qui empêche d'envisager avec "sérieux" d'arrêter le commerce avec la Chine.

"Première chose pour le Tibet, il faut que les journalistes puissent s'y rendre", a toutefois exigé le ministre, estimant que "cette exigence peut être représenté de façon suffisamment objective pour que nos amis chinois le comprennent".

Bernard Kouchner a également plaidé pour que "le dalaï lama, qui est un homme de paix, (...) soit écouté, pas comme individu semeur de troubles mais comme le représentant authentique de son peuple".