MONTRÉAL - Après un exil de huit ans, Clément Jodoin est rentré au bercail vendredi afin de relever un nouveau défi, soit celui de développer les jeunes joueurs du Canadien en étant l'entraîneuf-chef des Bulldogs de Hamilton pour les deux prochaines saisons.

Les nominations de Randy Cunneyworth et de Randy Ladouceur aux postes d'adjoints à Jacques Martin vendredi matin ont entraîné une valse au sein de l'organisation montréalaise.

Jodoin, qui vient de compléter sa quatrième et dernière saison à titre d'entraîneur-chef de l'Océanic de Rimouski, en était donc à sa 10e comme entraîneur-chef dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Sous sa tutelle, l'Océanic a compilé un dossier de 140-112-8-5 en 265 matchs de saison régulière (,552).

«Vers la période des Fêtes l'an dernier, j'avais indiqué à la direction (de l'Océanic) que je voulais revenir dans le hockey professionnel, a confié Jodoin. Je ne voulais pas réécrire le livre des records, je voulais essayer quelque chose de nouveau.

«J'ai donc envoyé mon C.V. un peu partout, pour tâter le marché, et ensuite je suis parti en Europe, comme à tous les étés.»

C'est là qu'il y a reçu une première offre, soit celle de diriger la Lettonie dans le cadre du Championnat mondial de hockey, qui sera disputé en Suède et en Finlande l'an prochain, et au Championnat mondial des moins de 20 ans, qui aura lieu à Calgary durant la prochaine période des Fêtes.

Cherchant plutôt un travail au niveau professionnel, Jodoin a donc refusé l'offre mercredi dernier en ajoutant qu'il préférait attendre que d'autres offres se présentent à lui. C'est à ce moment que Gauthier a fait son entrée en scène.

«Pierre m'a appelé la semaine dernière, et donc je suis revenu d'Europe, et j'ai d'abord rencontré Jacques Martin mardi dernier, a relaté Jodoin, qui a précisé ne pas avoir eu de discussions avec d'autres équipes de la LNH. Ensuite j'ai vu Gauthier et le tout s'est décidé cette semaine.

«Je suis bien content de la tournure des événements, car je voulais un nouveau 'challenge', et c'est ce que j'ai obtenu.»

Invité à s'exprimer sur son «purgatoire» — la période passée dans la LHJMQ après avoir oeuvré au sein de la Sainte-Flanelle de 1997 à 2003 — Jodoin a plutôt indiqué qu'il s'agissait d'une réorientation de carrière.

«Ce n'était pas un purgatoire, parce que premièrement je voulais devenir entraîneur-chef, a expliqué l'homme originaire de Saint-Césaire. Et puis, le junior, c'est la meilleure université du hockey que tu ne peux pas avoir. C'est très compétitif, et les organisations sont excellentes.»

Les Bulldogs à la recherche d'un adjoint

Jodoin effectue donc un retour dans l'organisation du Canadien, avec qui il a occupé divers postes au sein de l'organigramme pendant six saisons. Il s'est d'abord joint au Canadien le 10 juin 1997 à titre d'entraîneur adjoint.

Puis, en 2000-2001, il a agit à titre de dépisteur professionnel, pour ensuite oeuvrer à titre de directeur du développement des joueurs. Il est revenu derrière le banc de l'équipe comme adjoint lors de la saison 2002-2003.

«Clément Jodoin a accepté de revenir dans l'organisation du Canadien et nous sommes très fiers de procéder à cette annonce aujourd'hui (vendredi), a déclaré par voie de communiqué le directeur général du Tricolore Pierre Gauthier. Clément compte près de 30 années d'expérience dans le monde du hockey, et sa réputation parle d'elle-même.

«Son bagage d'expérience et ses connaissances font de lui un homme de hockey extrêmement compétent. Clément a dirigé plusieurs jeunes joueurs au cours de sa carrière, et notre organisation est fière de pouvoir compter à nouveau sur son expertise», a conclu Gauthier.

Jodoin a conclu en indiquant qu'il laissait à la direction le soin de lui trouver un adjoint afin de combler le départ de Ladouceur, et a précisé qu'il n'avait aucune idée de l'identité des Bulldogs l'an prochain.

«Au camp d'entraînement du Canadien, je ne m'en vais pas avec les Bulldogs, parce que tous les joueurs sur la liste s'en vont au camp pour faire partie du Canadien. Donc en septembre, on ne parlera pas des Bulldogs, on parlera du Canadien.

«Après cela, on verra. J'y vais une journée, à la fois.»