ATHENES (PC) - Le Canada a finalement secoué sa torpeur aux Jeux d'Athènes et les plongeuses Emilie Heymans et Blythe Hartley souhaitent que la médaille de bronze qu'elles ont décrochées, lundi soir, marque le début d'une série de succès pour la délégation canadienne.

"J'espère que ce sera une source d'inspiration pour les athlètes. Je sais que la pression est forte sur eux. Si ça les aide d'une quelconque façon, je suis la plus heureuse", a affirmé Hartley.

"Je pense que ça va rendre tout le monde de bonne humeur", a ajouté Heymans.

Septièmes au plongeon synchronisé au tremplin de trois mètres samedi, Heymans et Hartley ont réajusté le tir à la suite de leur contre-performance. Elles ont surtout modifié leur attitude. Souriantes et échangeant ensemble pendant la compétition, on aurait dit deux grandes complices. Tout un contraste avec les visages d'enterrement qu'elles ont affichés samedi. On aurait dit des ennemies.

"On a eu une réunion, a expliqué l'entraîneur Michel Larouche. On s'est parlé dans le blanc des yeux. Il y a eu des réactions positives. Les filles sont revenues plus fortes et confiantes, prêtes à compétitionner. L'approche était différente."

Heymans et Hartley, une athlète de l'Ouest qui s'est établie à Montréal il y a un an, ont saisi le message se présentant à la piscine avec une "énergie positive" et le désir "d'avoir du plaisir". Un fou rire entre les deux, au haut de la tour avant leur premier plongeon, a allégé l'atmosphère.

"J'ai presque atteint une personne en laissant tomber mon chamois en bas", a confié Heymans, qui a donc savouré une deuxième conquête olympique en synchro à la plate-forme. Aux Jeux de Sydney en 2000, Anne Montminy et elle avaient mis la main sur la médaille d'argent.

"Chaque médaille revêt son cachet particulier, a-t-elle souligné. Celle-ci est l'accomplissement des efforts qu'on a faits, Blythe et moi, depuis un an. C'est 'plate' quand ça va mal, mais c'est le 'fun' quand ça va bien."

Les juges sévères?

Les Chinoises étaient dans une classe à part, mais Larouche a argué que la médaille d'argent, qui est allée aux jeunes Russes, était à la portée des Canadiennes.

"C'est une question de politique. C'est un peu de notre faute parce qu'on n'a pas pris part à des compétitions internationales à la tour cette année. Je pense que les juges n'ont pas apprécié parce que les filles ont offert une belle qualité de plongeon", a-t-il glissé en souriant.

"C'était notre meilleure performance, a repris Heymans, mais tout n'a pas été parfait. On aurait pu faire mieux dans les deux derniers plongeons, mais on n'en demandera pas trop. C'est correct comme ça."

Accompagnée des membres de sa famille et de son ami en Grèce, la Belge d'origine a dû se soumettre à un deuxième test antidopage déjà depuis le début des JO.

"Bienvenue aux Jeux olympiques, a-t-elle lancé en riant. Je ne suis habituellement pas chanceuse dans les tirages, mais mon nom sort souvent pour les tests antidopages."

Alexandre Despatie, Philippe Comtois et quelques autres plongeurs de l'équipe canadienne ont quitté le village olympique afin de retourner à Patras, où l'équipe s'est entraînée avant les JO.

Heymans, elle, est restée à Athènes en compagnie de Larouche, comme Myriam Boileau et son entraîneur, parce que l'épreuve individuelle à la plate-forme commence vendredi.

"Emilie est en pleine forme à l'entraînement à la tour depuis quelque jours, a souligné Larouche à l'endroit de la championne mondiale en titre de l'épreuve. Elle est belle à voir aller."