(PC) - Si le repêchage 2003 était à refaire avec les données d'aujourd'hui, il n'est pas certain qu'Andreï Kostitsyn serait réclamé au premier tour. C'est dire la déception que suscite Kostitsyn, le premier choix du Tricolore et le 10e joueur réclamé de tout le repêchage il y a deux ans.

Il n'y a rien de plus facile que de refaire l'histoire. Chaque année, toutes les équipes sans exception réalisent de mauvais choix. Mais avec le recul, on se rend compte que Kostitsyn ne progresse pas au même rythme que les autres.

Des noms? Jeff Carter, Dustin Brown, Brent Seabrook, Robert Nilsson, Zach Parise, Ryan Getzlaf, Brent Burns, Ryan Kesler, Mike Richards, Anthony Stewart, Corey Perry et Patrick Eaves. Tous ces joueurs ont été réclamés au premier tour après Kostitsyn et ils ont tous joué dans la Ligue nationale cette saison. Les autres sont dans la Ligue américaine et cognent à la porte du circuit Bettman.

A ces noms s'ajoutent ceux de Patrice Bergeron, Vojtech Polak, Jeremy Colliton et Maxim Lapierre, des joueurs réclamés au deuxième tour en 2003 et qui ont tous disputé au moins un match dans la LNH en 2005-2006.

Aucune progression

Après une première saison de 12 buts et 11 passes en 66 matchs à Hamilton, Kostitsyn affiche un rendement guère supérieur cette saison malgré une année d'expérience dans la Ligue américaine. Le Bélarusse a marqué quatre buts et récolté six passes en 21 rencontres tout en ayant maintenu un différentiel de moins-11, le plus élevé chez les Bulldogs.

"Il a amélioré son jeu défensif. Il était plutôt brouillon en début de saison. C'est ce qui explique son différentiel. Mais il a bien progressé depuis, raconte son entraîneur Don Lever. Son rendement offensif est par contre décevant. Il possède pourtant un lancer de la Ligue nationale. Sauf qu'il n'arrive pas à se démarquer pour bien l'exploiter."

Kostitsyn a la réputation d'être difficile à diriger. Ce n'est pas qu'il soit une forte tête. Mais il a de la difficulté à bien assimiler le concept d'équipe, d'autant plus qu'il ne maîtrise toujours pas la langue anglaise.

"Il s'agit d'un long processus dans son cas", laisse tomber Lever, qui cherche ses mots afin de ne pas paraître trop négatif.

"Andreï doit apprendre à mieux compléter le travail de ses compagnons de trio. Il a tendance à vouloir tout faire seul. Il doit aussi travailler davantage. Il croit qu'il en fait assez alors que ce n'est pas le cas.

"Le fait qu'il ne parle pas l'anglais ajoute aux difficultés, de poursuivre Lever. Lorsqu'on se rencontre, c'est davantage un monologue qu'un dialogue. C'est un sujet qu'on aborde souvent avec son agent.

"Son amie doit prendre des cours d'anglais et il devrait l'accompagner lorsqu'il est en ville. Il démontre enfin un peu d'initiative", de conclure l'entraîneur des Bulldogs.