TAMPA (PC) - Guy Carbonneau en a gros sur le coeur contre l'arbitrage et la bonne fiche du Canadien le retient d'effectuer une sortie en règle. L'entraîneur a quand même ajouté un peu d'huile sur le feu, mardi, au lendemain de la victoire de 6-3 des siens acquise à Ottawa.

"Je ne veux pas casser du sucre sur le dos des arbitres, mais j'ai vu sur vidéo les pénalités que Radek (Bonk) et Janne (Niinimaa) ont écopées en troisième période lundi, et c'est ridicule", a-t-il déclaré, après la séance d'entraînement facultative du Tricolore à Tampa.

"Pour ce qui est de la pénalité de Radek, je ne sais pas quoi dire. En ce qui a trait à celle à Janne, on voit des gestes du genre 100 fois par match."

Niinimaa a trop rouspété sur la séquence, ce qui lui a valu une pénalité additionnelle pour conduite anti-sportive.

En 16 matchs cette sasion, le Canadien a dû se défendre à court d'un joueur 23 fois de plus que ses rivaux, soit 102 fois. C'est donc dire qu'il n'a déployé que 79 jeux de puissance.

"Ça me fâche et je suis frustré, mais je serais plus frustré si notre dossier était de trois victoires et huit défaites", a-t-il affirmé.

Carbonneau s'explique mal ces chiffres et surtout que le Tricolore n'obtienne pas davantage d'occasions en supériorité numérique en troisième période.

"Il y a environ 700 joueurs dans la ligue. Je ne peux pas croire qu'il y a juste les nôtres qui accrochent ou qui retiennent", a-t-il laissé tomber.

Intense et émotif derrière le banc, le pilote recrue n'hésite pas à faire connaître son mécontentement aux arbitres dans le feu de l'action. Il n'a pas du tout l'intention de ralentir ses ardeurs, pas plus qu'il juge que son attitude cause du tort à l'équipe.

"N'essayer pas de me faire dire que c'est à cause de moi qu'on écope toutes ces pénalités", a lancé Carbonneau en haussant le ton.

"Je suis un gars émotif, mais je ne suis pas différent de la plupart des entraîneurs de la ligue. Vous avez vu Bryan Murray (l'entraîneur des Sénateurs d'Ottawa), lundi. Il est pire que moi. J'essaie de me retenir, mais à un moment donné j'en suis incapable."

Soulignant que le sentiment d'insatisfaction est répandu à travers la LNH, Carbonneau a néanmoins soutenu que les arbitres ne sont pas moins efficaces que la saison dernière.

"Le jeu est très rapide, ils ne veulent rien laisser passer. Dans le doute, ils vont sévir. Ils ne peuvent pas analyser les séquences sur vidéo comme on le fait nous. Et tout le monde a sa vision des choses. On va essayer de faire les ajustements nécessaires."

Cela dit, l'entraîneur n'a pas complètement excusé ses joueurs.

"On ne peut pas que blâmer les arbitres. On doit également jouer de façon plus intelligente, a-t-il avancé. Lundi, on s'est mis dans le trouble après avoir pris les devants 4-1. Ça n'arrive pas souvent qu'on compte quatre ou cinq buts dans un match, et on a connu un relâchement. On a permis aux Sénateurs d'exploiter leur vitesse en zone neutre. Nos défenseurs et nos attaquants en repli ont dû poser des gestes plus à risque d'être punis. On va tenter de corriger la situation."