Le retrait du chandail de Larry Robinson est sans contredit un moment formidable et inoubliable pour lui. Larry a joué 17 saisons pour le Canadien, gagné six coupes Stanley et ça faisait longtemps que l'organisation en parlait. C'était une question de temps avant que ça ne lui arrive.

D'abord, c'est un grand moment pour lui et pour sa famille. Larry est un homme de coeur pour qui la famille et les amis sont très importants. C'est d'ailleurs entouré de tous ces gens qu'il célèbre aujourd'hui.

Larry était un grand leader pour notre équipe. Pas le type extravagant, mais lorsque l'équipe allait mal ou semblait endormie, il pouvait se lever dans le vestiaire et parler aux joueurs. C'était un boute-en-train, assez relaxe et souriant, mais il savait nous secouer, en français comme en anglais. Sa maîtrise des deux langues l'a d'ailleurs beaucoup aidé.

Je connais Larry depuis de très nombreuses années. Je l'ai d'abord côtoyé à Halifax, le club-école de l'époque, et nous avons amorcé notre carrière avec le Canadien la même année. Nous étions tous les deux voisins à Lachine. Puis en 1973-1974, Larry, Bob Gainey et moi, nous nous sommes chacun achetés une maison à Kirkland, dans l'ouest de l'île de Montréal. Nous avons fait beaucoup de voyages et nous avons vécu de nombreux très bons moments ensemble.

Je me souviendrai toujours de ma première coupe Stanley en 1976 (en 1974, je n'avais pas joué durant les séries). Nous jouions contre les Flyers de Philadelphie et Larry avait fait sentir sa présence dans les quatre matchs. Il s'était levé dans le vestiaire et sa fameuse mise en échec contre Gary Dornhoefer, une vraie celle-là, nous avait donnés confiance.

Le plus complet du Big Three

Larry a dit que lorsqu'on le faisait fâcher, il devenait deux fois meilleur. C'était vrai. Peut-être pas deux fois meilleur, mais définitivement meilleur. Il faisait peur à ses adversaires et était le plus complet de nos défenseurs.

Malgré les talents incroyables de Serge Savard et Guy Lapointe, il avait peut-être une touche de plus que ses deux partenaires du fameux Big Three. on physique, son coup de patin, sa force, son lancer en plus de sa capacité à "tuer les punitions" et de jouer en avantage numérique lui permettaient de tout faire sur la patinoire.

Il faut respecter son choix

Comme Serge Savard l'a mentionné, il faut respecter Larry d'avoir choisi Lou Lamoriello pour faire son discours ce soir.

C'est certain qu'il a joué 17 ans à Montréal et que l'on célèbre ses exploits avec le Canadien, mais Lamoriello lui a permis d'avoir une après-carrière et de gagner deux autres coupes Stanley. Larry doit penser à ça aussi, il ne peut oublier ces moments.

Il sera sûrement critiqué et on peut se demander pourquoi pas telle ou telle personne, mais en fin de compte, c'est son choix et il faut le respecter. Je le comprends. De toute façon, ce sera à lui de vivre avec son choix.

*Propos recueillis par RDS.ca