MONTREAL - Humble, Bob Gainey n'estime pas qu'il a été le précurseur du prototype d'attaquants à caractère défensif dans la LNH. Pas plus qu'il a été à la base de la création du trophée Frank-Selke, dont il a été le premier lauréat quatre fois de suite, de 1978 à 1981.

"Il y a eu des prédécesseurs, particulièrement chez le Canadien. Je pense à Claude Provost qui a été un joueur formidable. J'ai suivi sa voie et celle de Jim Roberts.

"Et quand je jouais, je n'ai pas été le seul. J'ai eu la chance d'évoluer en compagnie de Doug Jarvis et de Guy Carbonneau."

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Guy Carbonneau a admis qu'il sera envahi de grandes émotions en voyant le chandail numéro 23 être hissé dans les hauteurs du Centre Bell, samedi soir.

"Bob a exercé une grande influence sur moi, à mon arrivée chez le Canadien, a confié l'entraîneur. Il m'a montré comment jouer et comment me comporter à l'extérieur de la glace. Il a été le plus grand leader que j'ai côtoyé, mon co-chambreur sur la route. On a gagné la coupe Stanley ensemble.

"La cérémonie de samedi va être émotive pour moi. C'est la première fois qu'un joueur avec lequel j'ai été très proche voit son chandail être retiré."

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Le hasard fait drôlement les choses parfois. Bob Gainey va être honoré à l'occasion de la visite de l'entraîneur Ken Hitchcock, avec lequel il a remporté la coupe Stanley comme directeur général des Stars de Dallas, en 1999. Hitchcock dirige les Blue Jackets de Columbus depuis la saison dernière.

"C'est comme à la fermeture du Forum, en 1996, a rappelé Carbo. Bob (Gainey) et moi avions eu la chance de vivre l'événement avec les Stars de Dallas."

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Patrice Brisebois sera toujours reconnaissant pour ce que Bob Gainey a fait pour lui. Il y a quelques saisons, avant que le défenseur ne s'exile au Colorado, il avait vu Gainey faire une sortie publique afin de vilipender ses détracteurs qui s'acharnaient sur lui au Centre Bell.

"Quand ton patron se lève et te défend comme il l'a fait, ce n'est pas banal, a commenté Brisebois. Peut-être que seul Bob Gainey avait la crédibilité de faire ça. Il a posé un geste qui m'a touché, jamais je ne l'oublierai. La situation s'était améliorée par la suite et j'avais pu retrouver ma confiance."

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Patrice Brisebois n'a pas eu Bob Gainey comme coéquipier. Il s'est présenté à son premier camp du Canadien, l'année de la retraite de Gainey en 1989.

"C'est un très bel honneur que l'organisation lui fait en retirant son chandail, a-t-il commenté. Il le mérite amplement, il s'est donné corps et âme pour le Canadien. Il est un homme exemplaire, calme et réfléchi, un 'gentleman'."

Brisebois a ajouté que Gainey représente la principale raison pour laquelle il a accepté de revenir chez le Tricolore.

"Je suis heureux d'être revenu et je le remercie. J'ai un rôle moins important à jouer, mais je vis quand même de belles émotions. De voir l'équipe bien faire et les amateurs enthousiastes comme ils le sont, je ne regrette pas le choix que j'ai fait."

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Bob Gainey a dit qu'il est prêt à courir le risque de faire l'acquisition d'un joueur qui pourrait quitter aussiôt la saison terminée.

"Regardez ce qui est arrivé avec Alex Kovalev, il y a quelques années, a souligné le directeur général. On a appris à se connaître mutuellement et nous sommes encore ensemble."

Afin d'obtenir Kovalev, on avait cédé aux Rangers de New York Josef Balej et le deuxième choix au repêchage de l'équipe en 2004 (Bruce Graham).