À quelques reprises au cours de la saison régulière, l'entraîneur Guy Carbonneau a parlé de cette nécessité pour sa jeune équipe « d'apprendre à gagner », dans différentes circonstances. Voilà que ses joueurs viennent de passer avec succès une autre étape importante de ce processus d'apprentissage et les bénéfices pourraient s'étaler sur plusieurs années à venir!

Au cours des trois dernières rencontres de la série Canadiens-Bruins, Claude Julien a concocté un plan de match extrêmement efficace pour contrer la meilleure attaque de la Ligue nationale, le genre de plan de match étouffant qui force pratiquement l'adversaire, au bout d'efforts épuisants et de douloureuses mises en échec, à viser un gain de 1-0 ou 2-1. Or, au cours de cette séquence, le Canadien a remporté deux des trois rencontres et aurait très bien pu, en fin de compte, compléter un balayage.

En regardant la feuille de statistiques, immédiatement après le match de mardi à Boston, nous avons rapidement constaté, entre autres, que le Canadien avait répliqué coup pour coup aux mises en échec des Bruins. Fait intéressant, outre les sept données par Steve Bégin, le reste était fort bien réparti entre plusieurs joueurs. Il s'agit là d'un facteur qui a de quoi réjouir et rassurer la direction de l'équipe!

On savait déjà fort bien que le Canadien édition 2007-2008 pouvait étourdir plusieurs adversaires avec sa vitesse et sa créativité en attaque. On sait maintenant que cette formation peut gagner en séries éliminatoires, même contre des rivaux comme les Bruins.

La magie des séries

En saison régulière, les matchs de 1-0 sont généralement d'un ennui mortel. Il s'agit souvent de rencontres entre deux équipes de forces inégales, où l'adversaire désavantagé tente désespérément de s'accrocher à une mince chance de sauver sa peau, en espérant que l'autre formation tombe dans un sommeil profond…

Mais en séries, la réalité est bien différente. Une autre preuve nous a été donnée mardi alors que le Canadien et les Bruins se sont livrés un duel de très haute intensité. Dès la deuxième période, il était clair que nous allions vivre un dénouement d'un seul but. Il fallait alors nous aussi, comme les joueurs sur la patinoire, passer en « mode séries » et apprécier les efforts de tous et chacun pour gagner chaque centimètre de glace.

L'ajustement fait, nous avons pu alors apprécier à sa juste valeur la qualité du spectacle offert par les joueurs des deux équipes. Entre les trois périodes de la rencontre, tous les collègues qui se croisaient sur la galerie de presse disaient la même chose : « Quel match! ». Au son de la sirène annonçant la fin de la 3e période, nous avons tous eu besoin d'une inspiration ou deux pour retrouver notre souffle et faire redescendre nos pulsations. C'est ça, la magie des séries!

Arbitrage irréprochable

Les critiques sont souvent acerbes envers les arbitres de la LNH et force est d'admettre qu'elles sont souvent justifiées. Mais de façon générale, depuis le début des séries, le travail des officiels est irréprochable.

Mardi à Boston, Don VanMassenhoven et Mike Hasenfratz ont joué leur rôle à la perfection. Ils ont sifflé au moindre incident inacceptable, mais ils ont aussi établi une zone de tolérance parfaitement acceptable en séries éliminatoires. Qui plus est, ils ont été CONSTANTS tout au long de la rencontre et semblaient parfaitement s'entendre entre eux sur la façon d'agir. À leur manière, ils ont contribué à la qualité du spectacle et ont fait preuve du genre de discernement que l'on souhaite voir s'installer dans la LNH.