MONTRÉAL - Le Canadien n'avait pas que l'égo meurtri, vendredi, au lendemain de la dégelée de 6-1 qu'il a encaissée à Boston, il était également amoché physiquement. Blessé, le défenseur Mike Komisarek va manquer le rendez-vous contre les Flyers de Philadelphie au Centre Bell, samedi. Et la participation au match de l'ailier droit Sergei Kostitsyn demeure incertaine.

Komisarek a la main droite endolorie, résultat du combat qu'il a livré à Milan Lucic, des Bruins, jeudi, au moment où le score était 5-1 en troisième période. On craint que le défenseur américain ait subi une fracture, c'est la raison pour laquelle il devait se soumettre à d'autres radiographies, vendredi après-midi.

"On va en savoir davantage samedi, a indiqué l'entraîneur du Tricolore, Guy Carbonneau. Il ne sera pas de la partie, samedi, c'est sûr. Pourrait-il accompagner l'équipe à St. Louis dimanche? Je n'en sais rien."

Pour ce qui est de Kostitsyn, on croit qu'il est blessé à l'épaule droite après avoir reçu une dure mise en échec de Lucic et on ne devrait en avoir le coeur net que quelques heures avant le match. A lire entre les lignes toutefois, les possibilités sont minces qu'il puisse jouer.

"On le répète depuis la saison dernière : nous avons été chanceux d'avoir été épargnés par les blessures. Ce sera à des joueurs comme Steve Bégin, Patrice Brisebois, Francis Bouillon et Guillaume Latendresse de prendre la relève."

L'entraîneur a en quelque sorte confirmé que Bégin va renouer avec l'action, après avoir été laissé de côté dans quatre matchs de suite. Il a en tout cas parlé du "feu dans les yeux" qu'il ne perçoit pas chez ses troupiers, et Bégin peut assurément s'avérer l'étincelle.

Jaroslav Halak va défendre le filet, et Carbo a laissé la porte ouverte au Slovaque pour qu'il dispute les deux rencontres de la fin de semaine, s'il livrait la marchandise samedi.

Manque de passion

Faisant remarquer que les joueurs se serraient davantage les coudes la saison dernière parce qu'ils avaient des choses à prouver, Carbonneau a attribué en partie leur passivité cette saison à la présence du dur à cuire Georges Laraque.

"Peut-être qu'on attend trop de voir ce que Georges va faire", a-t-il laissé tomber, en ajoutant lorsque questionné sur le sujet que Laraque "fait ce qu'il a à faire, mais qu'il pourrait en faire davantage à l'image de tout le monde dans l'équipe".

Des observateurs ont reproché à Laraque de ne pas avoir réglé le cas de Lucic, à la place de Komisarek.

"Moi, je n'ai aucun problème à ce que Mike ait laissé tomber les gants, a commenté Carbonneau. Les risques de blessure font partie du jeu. Mike était écoeuré de la façon qu'on jouait. Il a décidé de poser un geste. Lucic frappait tout le monde depuis le début de la soirée."

Komisarek a goûté à la médecine du jeune joueur des Bruins qui l'a tabassé, en plus de se blesser.

Laraque s'est défendu en disant que Lucic a décliné les invitations de se mesurer au bout du poing qu'il lui a lancées sur la patinoire.

"Je trouve regrettable qu'un gars comme lui ne réponde pas de ses actes en homme. Moi, je dois respecter les règlements. S'il ne veut pas (se battre), je n'y peux rien. C'est vrai que Komo (Komisarek) ne devrait pas avoir à se battre, mais ça arrive dans le feu de l'action. Lucic a préféré y aller avec Komo qu'avec moi."

Laraque a dit que le métier de redresseur de torts dans la LNH est plus difficile à exercer qu'à ses débuts dans la LNH parce que des agitateurs comme Jarkko Ruutu, des Sénateurs d'Ottawa, bénéficient "d'une meilleure protection".

"Maintenant, pour se battre dans la Ligue nationale on doit envoyer un 'fax' à son adversaire, si on ne veut pas être suspendu, a-t-il imagé. Et si moi je donne un coup de coude à un rival, comme l'a fait Ruutu à Maxim Lapierre, je vais écoper une suspension minimum de cinq à 10 matchs parce que je peux faire très mal."