Si les entraîneurs ne peuvent plus blairer Alex Kovalev comme l'a déclaré vendredi notre collègue Jacques Demers à l'émission L'Antichambre, le Canadien se retrouve dans une situation difficile.

La déclaration de monsieur Demers, en qui j'ai une très grande confiance, est lourde de sens parce que ça veut dire que le plan A du Canadien ne fonctionne pas. Mais le Tricolore devra vivre avec le #27 d'ici la fin de la saison. Ça fait cinq ans qu'on le connaît, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il change.

Si on se débarrasse de Kovalev, le meilleur ailier droit de l'équipe, on fait une croix sur le plan A. J'espère que le Canadien a un plan B parce que si Kovalev n'est plus dans le plan A, il y aura un gros trou en attaque. L'alternative à l'Artiste n'est pas Sergei Kostitsyn.

Si je l'échangeais, en plus de me nuire, j'aiderais une autre équipe. Il faut donc vivre avec lui. Ça serait ridicule de le laisser partir actuellement. Après la saison, ce sera une autre histoire mais là, on a besoin de lui. De toute façon, si on échange Kovalev, on n'obtiendra pas grand-chose en retour. En tout cas, pas un joueur de sa trempe.

C'était l'an dernier qu'il aurait fallu l'échanger alors que sa valeur était très haute parce qu'il connaissait une saison du tonnerre. Cette année, sa valeur est nettement moins élevée. Je suis convaincu toutefois que quelques équipes salivent à l'idée d'avoir Kovalev dans leur formation, lui qui coûterait moins d'un million d'ici la fin de la campagne. Kovalev serait donc une aubaine. Pensez-vous que les Capitals de Washington n'aimeraient pas voir Kovalev avec Alex Ovechkin et Nicklas Backstrom ou encore à Calgary ou chez les Penguins de Pittsburgh, où on parle d'un retour de Jaromir Jagr. On ne compterait pas sur lui pour transporter l'équipe parce qu'il y a déjà des vedettes en place.

À court terme, il n'y a personne pour prendre sa place à Montréal. Quand Cristobal Huet a été échangé à Washington l'an dernier, on savait qu'il y avait Carey Price pour faire le travail. Ce n'est pas le cas pour Kovalev.

Le vestiaire du Tricolore implose par les temps qui courent parce que tout ce qui craque, vient de l'intérieur.

*propos recueillis par Robert Latendresse