WASHINGTON - Laissé de côté pour la troisième fois en quatre matchs et la 16e fois de la saison, mercredi, Steve Bégin n'a pas besoin qu'on lui fasse de dessin. Le fougueux attaquant, qui en est à sa dernière année contractuelle, sait pertinemment qu'il ne figure pas avantageusement dans les plans du Canadien.

Contre les Capitals de Washington, l'entraîneur Guy Carbonneau lui a préféré le jeune Gregory Stewart, qu'on a rappelé de l'équipe-école de Hamilton, mardi.

"C'est encore plus dur (à accepter), a avoué Bégin, qui était visiblement abattu au terme de la séance d'entraînement matinale de l'équipe. Je ne sais plus quoi dire. Je ne sais plus quoi faire. J'aimerais obtenir des réponses à mes questions."

Les explications que venaient de lui fournir le porteur de mauvaises nouvelles du personnel d'entraîneurs chez le Tricolore, Kirk Muller, au cours d'un long entretien animé sur la glace du Verizon Center, ne l'ont pas éclairé.

"Ce n'est pas à lui que je dois m'adresser, a-t-il souligné. Il va falloir que je retourne discuter avec Guy. Je n'ai pas le choix. Je ne veux pas que la situation perdure."

La pilule est plus difficile à avaler dans le contexte où l'équipe tente de secouer sa torpeur, en exigeant de la combativité et un effort soutenu de la part de tous les joueurs. À ce chapitre, on ne peut pas reprocher grand-chose à Bégin. En dépit qu'il ait conservé une fiche de moins-4 en défense dans les six derniers matchs auxquels il a pris part.

"On dirait que ce n'est pas suffisant", a rétorqué le Trifluvien âgé de 30 ans, peu loquace quant à son avenir à Montréal.

C'est pour lui un deuxième épisode difficile cette saison. Retranché de la formation dans neuf des 14 premières rencontres, il avait par la suite disputé les 25 matchs suivants, après avoir fait le point avec Carbonneau.

"Ç'a super bien été après qu'on se soit parlé. Je jouais, il n'a pas eu le choix en raison des blessures, ça allait bien. Dernièrement, c'est comme un retour à la case départ", a résumé Bégin, en ajoutant qu'il s'efforce de rester positif afin de ne pas nuire au groupe.

"J'en viens à ne plus trop savoir comment réagir quand je joue. Je ne laisse pas libre cours à mon instinct."

L'autre vétéran que Carbonneau a laissé de côté, mercredi, le vétéran défenseur Patrice Brisebois n'en menait également pas large.

Brisebois écope en raison de l'acquisition de Mathieu Schneider, des Thrashers d'Atlanta. Il pourrait être confiné à un rôle de réserviste d'ici à la fin de la saison. Il ne lui manque que six matchs afin d'atteindre le plateau des 1000 en carrière.