MONTRÉAL - Andrei Markov, c'est connu, n'aime pas les entrevues. Homme de peu de mots, le défenseur du Canadien préfère aussi exprimer son leadership sur la glace plutôt que dans la chambre de l'équipe, ce qu'apprécie le directeur général et entraîneur Bob Gainey. Mais en raison de son jeu inspiré, Markov n'a pu échapper vendredi à la "torture" d'une entrevue menée par une douzaine de journalistes.

Jeudi contre le Lightning de Tampa Bay, Markov s'est fait complice de deux buts, devenant ainsi le premier défenseur de la Ligue nationale à atteindre le plateau des 50 passes. Et s'il maintient le même rythme, Markov deviendra le premier défenseur à terminer en tête des compteurs du Canadien dans l'histoire de l'équipe.

"Je dois beaucoup à mes coéquipiers, fait valoir le défenseur de 30 ans natif de Voskresensk. J'ai du plaisir dans cette équipe. Je travaille fort et je me concentre sur mon jeu."

Chez lui à Montréal

Gainey a vu juste il y a deux ans lorsqu'il a identifié Markov comme le prochain leader de l'équipe à la ligne bleue. Le DG lui a alors consenti un contrat de quatre ans de 23 millions $ US qui lui assure un salairede 5,75 millions $ par saison. Représenté par le réputé Don Meehan, Markov aurait pu obtenir davantage sur le marché des joueurs autonomes. Il a préféré demeurer à Montréal où il se sent chez lui.

"C'était un contrat juste pour les deux parties, a rappelé Gainey après une réunion d'équipe tenue vendredi au Complexe sportif Bell, à Brossard. Il y a deux ans, Markov se trouvait derrière Sheldon Souray et Craig Rivet. Ces deux joueurs sont partis et il a pu saisir sa chance. Depuis, il joue du très bon hockey."

Selon Gainey, Markov est de plus en plus à l'aise dans son rôle.

"Il est moins intimidé par le jeu robuste, surtout devant le filet. Il est à l'aise dans toutes les situations. Il a acquis de la maturité et il est plus fort physiquement.

"Il a aussi beaucoup de talent, poursuit Gainey. C'est un joueur intelligent qui se présente à chaque match."

Markov apprécie ce temps de l'année où chaque rencontre a son importance.

"C'est une belle période dans l'année, dit-il. Mon but est une participation aux séries."

Et les succès personnels?

"L'équipe passe toujours avant, assure-t-il. Obtenir 50 passes n'a jamais été un de mes objectifs. Le hockey est un jeu d'équipe. C'est pas comme le tennis où c'est chacun pour soi.

"Je ne regarde pas le classement et je n'y pense pas, ajoute-t-il. Je me préoccupe seulement de notre jeu."

Markov a répondu aux questions des journalistes pendant une bonne vingtaine de minutes. L'exercice l'aura épuisé, des gouttes de sueur lui perlant le front.

"Vous me rendez nerveux", a-t-il admis de son sourire timide.