Il y a beaucoup d'incertitude concernant le Canadien de Montréal. La grande question est de savoir si George Gillett, qui a besoin de liquidité, sera en mesure de conserver l'équipe, mais une chose est certaine, le Canadien est une entreprise très rentable.

RDS a mis la main sur des documents privilégiés qui ont été remis aux acheteurs potentiels du Tricolore. Les chiffres sont révélateurs et démontrent clairement que le Tricolore est une équipe rentable.

Les revenus de l'équipe sont impressionnants : 288 M$ lors de l'exercice financier qui se terminait en juin 2008. Les profits sont de 45 millions de dollars.

Il faut dire que le Centre Bell fait salle comble depuis 2005 et les revenus par match sont de près de deux millions de dollars. Le Canadien est deuxième à ce chapitre dans la LNH.

Il n'y a pas que le hockey qui est rentable, puisque le Groupe Spectacles Gillett est en pleine progression. Les revenus sont en hausse de 22% depuis 2002 et on s'attend à des revenus de 100 M$ en 2009.

Évidemment, personne ne va confirmer de telles données et le président de BMO Groupe financier, Jacques Ménard, n'a pas voulu faire de commentaire dans cette affaire. Toutefois, le ministre des Finances du Québec a donné quelques détails sur la suite des événements.

"Les groupes ont reçu les documents et ils sont actuellement en train d'examiner les données, a confirmé Raymond Bachand. Ça va prendre encore quelques semaines avant qu'on voit plus clair dans le dossier. Jaques Ménard me tient informé régulièrement pour voir le type de montage financier que la SGF ou Investissements Québec pourraient faire dans ce dossier."

Pour ce qui est de Jacques Ménard, il a déjà connu l'aventure des Expos et a quand même voulu commenter des affirmations à l'effet que la valeur du Canadien est moins bonne en raison de ses performances sur la glace. Du folklore, dit-il.

"Ces institutions sont, aux yeux d'une communauté donnée ou d'un éventuel propriétaire, un bien qu'ils vont détenir et une fiducie qu'ils vont soutenir pendant longtemps dans leur vie. Alors les performances à court terme n'ont pas, à mon avis, d'impact sur la motivation de base d'un individu ou d'une entreprise à s'intéresser à une équipe sportive."

La grande question est maintenant de savoir combien vaut le Canadien. Certains acheteurs l'évaluent à 350 M$, mais la réalité est que George Gillett sera sûrement en mesure d'obtenir 450 M$ pour le Canadien, le Centre Bell et le Groupe Spectacles Gillett.

Québec est prêt à aider

Le gouvernement de Jean Charest, par le biais d'un de ses bras financiers, est prêt à consentir une débenture pouvant aller jusqu'à 100 millions $ pour aider un groupe québécois à faire l'acquisition du Canadien de Montréal.

C'est ce qu'a indiqué M. Bachand en marge d'une conférence de presse au siège social de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

M. Bachand a d'abord indiqué qu'il n'avait pas l'intention de dire à la Caisse "quoi faire" dans le dossier du Canadien.

Mais du même souffle, le ministre a révélé qu'il avait fait une proposition à Jacques Ménard, président québécois de BMO Groupe financier, dont la banque d'investissement conseille George Gillett, au sujet d'une vente éventuelle du club de hockey.

M. Bachand a dit avoir avisé M. Ménard qu'Investissement Québec ou la Société générale de financement pourrait fournir une débenture (titre de dette non garanti) d'un montant "modeste comme 100 millions $".

La facilité de crédit serait offerte à tous les acheteurs potentiels originaires du Québec, a dit le ministre, ajoutant que des gens d'affaires avaient déjà contacté le gouvernement au sujet d'une aide financière.

M. Bachand a rappelé que la Caisse avait prêté 140 millions $ à M. Gillett en 2001 pour l'aider à financer l'achat de sa participation majoritaire dans le Canadien.

*D'après un reportage de Renaud Lavoie et un texte de la Presse Canadienne.