Par Raphaël Gendron-Martin (Collaboration spéciale) - RDS vous a informé il y a quelques jours que l'ancien entraîneur, Marc Crawford, avait contacté Bob Gainey afin de lui faire connaître son intérêt pour le poste d'entraîneur-chef du Canadien de Montréal. Le principal intéressé a confirmé la nouvelle dans une entrevue exclusive accordée au RDS.ca, à Chicago.

Analyste pour Hockey Night in Canada lors des séries 2009, Marc Crawford suit présentement l'affrontement entre les Blackhawks de Chicago et les Canucks de Vancouver. Lors de l'entraînement matinal des deux équipes, au United Center de Chicago, il a gentiment accepté de répondre à nos questions, dans un français très acceptable. Un entretien de 20 minutes qui nous démontre à quel point cet ancien champion de la coupe Stanley pourrait être le candidat recherché par Bob Gainey.

Marc Crawford ne se défile aucunement à propos de la situation actuelle du Canadien. En fait, c'est même lui qui aborde le sujet lorsque nous lui demandons à quel point son français est bon.

"Si j'ai la chance de travailler à Montréal, je suis certain que je pourrai améliorer mon français."

Né à Belleville, en Ontario, Crawford a une mère francophone. "Une Duval de Chicoutimi!, souligne-t-il fièrement. Ma femme est une Franco-Ontarienne de Cornwall. Quand je retourne là l'été, j'ai l'occasion de parler en français avec mes oncles et mes tantes. Mais je parle bien moins souvent que lorsque j'étais à Québec."

Rappelons que Crawford s'avère le tout dernier entraîneur-chef de l'histoire des Nordiques de Québec. Arrivé dans la Vieille Capitale en 1995, il s'est efforcé d'apprendre rapidement la langue de Molière. "Ç'a été une très bonne année. J'y ai appris plusieurs choses sur le hockey et le français. C'est un bon souvenir pour moi."

Aujourd'hui, même s'il cherche davantage ses mots lorsqu'il s'adresse en français, Crawford démontre un attachement certain pour le Québec… et le Canadien.

Questionné à savoir son intérêt pour le poste d'entraîneur-chef du Tricolore, il répond sans hésiter : "Je suis très intéressé par ce travail. Pour moi, avoir la chance d'être un entraîneur dans la Ligue nationale, et spécialement avec une équipe qui possède une grande histoire comme le Canadien, c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup."

Lui qui en a vu d'autres, Crawford n'a pas peur de la pression médiatique que l'on retrouve dans la métropole.

"Il y a toujours de la pression pour un joueur ou un entraîneur dans la Ligue nationale. Si tu as peur de ça, ce n'est peut-être pas fait pour toi. J'ai été un entraîneur dans plusieurs grands marchés (Vancouver, Colorado et Québec). Je connais la pression et je suis prêt pour ça. À mon avis, le plus important est d'être un bon entraîneur."

Lorsqu'on sait que la durée de vie d'un entraîneur-chef à Montréal est passablement courte, n'est-ce pas un peu casse-cou et dangereux d'accepter un poste à cet endroit?

"Non, je trouve que chaque défi doit être envisagé avec passion. Il faut y aller en se disant qu'on est capable de faire une différence. Si tu affrontes un défi de cette façon, tu as de meilleures chances de réussir. Je ne m'inquiète pas avec la pression de Montréal. J'essaierais seulement de faire le meilleur travail possible."

Marc Crawford a évidemment entendu parler des déboires du Canadien, en cette saison du centenaire. Les problèmes sur et hors glace ne l'effraient pas.

"Il y a plusieurs raisons qui expliquent leurs problèmes en fin de saison, notamment leur inexpérience. Je trouve qu'il y a toujours plusieurs très bons jeunes joueurs à Montréal qui sauront tirer profit de tout ce qu'ils ont vécu cette année. La plupart des gens dans la Ligue croient toujours qu'ils ont un très bon groupe de jeunes joueurs. Le Canadien a eu beau s'effondrer en fin de saison, je trouve encore que cette équipe sera très bonne dans le futur."

Après deux saisons pour le moins ordinaires à la barre des Kings de Los Angeles, Marc Crawford s'est retrouvé sans emploi pour la saison 2008-09. Depuis, il a travaillé comme analyste pour la CBC, en plus de faire du recrutement pour différentes équipes.

"J'essaie d'améliorer mes connaissances de la Ligue. J'ai regardé jouer plusieurs équipes cette année et ç'a été une bonne chose. Je suis maintenant prêt à retourner dans la Ligue."

Visiblement, se retrouver derrière le banc d'une équipe lui manque grandement.

"Être entraîneur, c'est le meilleur travail, autre que joueur de hockey. L'action et l'émotion des matchs, ce sont pour moi les choses qui me manquent le plus."

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Raphaël Gendron-Martin à Chicago
Sylvain Leclerc à Vancouver