En 1910-11, le Canadien a terminé sa saison de 16 matchs avec une fiche de ,500. Presque 100 ans plus tard, le même uniforme autrefois arboré fièrement par Newsy Lalonde, Didier Pitre et Georges Vézina n'a pas aidé l'équipe à rejoindre ce modeste plateau.

Battus 1-0 par les Flames de Calgary mardi soir au Centre Bell, les hommes de Jacques Martin ne pourront certainement pas être critiqués pour leur manque d'effort. L'adversaire était coriace et intimidant, mais le classement de la Ligue nationale ne donne malheureusement pas encore de point pour les victoires morales.

"Comment définir l'effort?, a demandé un Michael Cammalleri un peu agacé qui ne se consolait visiblement pas d'avoir vu les siens limiter les dégâts. Est-ce que nous travaillons fort, est-ce que nous voulons gagner? Oui. Mais nous devons trouver une façon d'obtenir de meilleurs résultats."

"Ça veut entre autres dire plus de précision dans nos passes et plus d'opportunisme autour du filet adverse, a poursuivi Cammalleri. Contre une équipe grosse et rapide comme Calgary, qui se fait un devoir d'appliquer une pression constante sur le porteur du disque, nous devons être capables de leur compliquer la tâche."

"Défensivement, pas de doute qu'on a joué un bon match. La preuve, les chances de marquer sont 9-9, a analysé l'entraîneur avant de livrer la brique et le fanal. Mais offensivement, il faut se donner plus de chances."

"Il faut aussi donner crédit à la défensive des Flames, l'une des meilleures unités de la Ligue avec Phaneuf, Regehr et Bouwmeester. Ce sont trois joueurs de premier plan", a tenu à ajouter Martin.

Avec ce cinquième revers en sept matchs, un troisième de suite à domicile, le Tricolore montre désormais une fiche peu reluisante de huit victoires et dix défaites. Après avoir marqué neuf buts en deux matchs contre Toronto et Atlanta, il n'en a inscrit que deux en temps réglementaire à ses trois dernières sorties.

Les 25 lancers du Canadien ont été bloqués par Miikka Kiprusoff, qui a récolté une dixième victoire cette saison, une première par blanchissage.

"Évidemment, il faut donner le crédit à Kiprusoff, mais il y a de bonnes équipes et de bons gardiens dans cette ligue. Il faut trouver une façon de marquer pour gagner", a calculé Brian Gionta.

Avec une performance de 30 arrêts, Jaroslav Halak a été solide à son retour devant le filet.

"C'est difficile de perdre ce match à domicile, a commenté le Slovaque. Nous avons fait plusieurs bonnes choses, particulièrement en désavantage numérique. C'est dommage que nous n'ayons pu marquer."

"Il a fait plusieurs bons arrêts pour nous garder dans le match. Généralement, j'aime nos chances si vous me dites que nous n'allons accorder qu'un seul but", a déploré Cammalleri.

Jarome Iginla a été le seul marqueur du match. Le capitaine des Flames, une équipe sur une séquence de quatre victoires, a réussi cinq buts à ses quatre derniers matchs.

Les nouveaux trios déployés par Martin n'auront encore une fois rien révolutionné. Cammalleri, Gionta et Scott Gomez ont été réunis en troisième période dans l'espoir d'inscrire le précieux but égalisateur.

Guillaume Latendresse n'a joué que pendant 8:29, soit quelques secondes de plus seulement que Tom Pyatt et Max Pacioretty.

À son premier match avec le Canadien, le défenseur Jay Leach a passé un peu plus de 17 minutes sur la glace, complétant une paire avec Marc-André Bergeron. Utilisé pendant près de quatre minutes en désavantage numérique, l'arrière de 6 pieds 5 pouces n'a distribué aucune mises en échec.

Par ailleurs, Georges Laraque a recommencé à patiner et pourrait reprendre l'entraînement avec ses coéquipiers sous peu. Une décision sera prise mercredi pour déterminer s'il accompagnera ses coéquipiers à Phoenix et Nashville.

Un match pour hommes

On ne pourra au moins pas reprocher aux joueurs du Canadien de s'être laissé manger la laine sur le dos.

Travis Moen a engagé le combat avec le défenseur Adam Pardy, qu'il a renversé après quelques pas de danse à mi-chemin en première période. Pardy avait voulu prendre Pacioretty à partie après qu'il eut fait trébucher son partenaire Mark Giordano le long de la bande.

Pacioretty a d'ailleurs fait la connaissance de Phaneuf en première période. Le robuste défenseur a fait voler le jeune attaquant, qui a eu le malheur de tenter de sortir de son territoire la tête basse. Kostitsyn a aussi reçu la carte de visite de Phaneuf un peu plus tard.

Un autre combat, celui-ci impliquant la recrue Ryan White et Eric Nystrom, a éclaté après le but des Flames. White, qui a joué ses quatre saisons juniors à Calgary avec les Hitmen, s'est retrouvé sur le derrière en peu de temps.

Les locaux ont continué de se faire un point d'honneur de défendre leurs coéquipiers devant les tentatives d'intimidation des visiteurs au deuxième vingt.

Cloué au banc trois jours plus tôt contre le Lightning, Maxim Lapierre a fait preuve de courage quand il s'est rué sur Phaneuf après que celui-ci eut servi une violente mise en échec à Tomas Plekanec, qui s'est retrouvé les quatre fers en l'air après une bataille à un contre un perdue dans un coin de patinoire.

Quelques minutes plus tard, Plekanec a été la cible du colosse Brian McGrattan, qui a immédiatement reçu la visite de Paul Mara après avoir tenté de frapper sournoisement le numéro 14 du Canadien.

Le Canadien a terminé le match avec un avantage de 26-21 au chapitre des mises en échec.

Des chances ratées

Le Canadien a profité de ses meilleures chances du match lors de la séquence d'une séquence à quatre contre quatre en fin de deuxième période.

Gomez a d'abord profité d'un cadeau de Cory Sarich à la ligne bleue du Canadien pour s'échapper, mais il a perdu le disque à la toute fin de sa feinte alors qu'il avait déjoué Kiprusoff.

Peu de temps après, Gionta s'est fait fermer la porte sur un tir sur réception à bout portant. Bergeron a été incapable de profiter du retour à l'embouchure du filet.

Puis ce fut au tour de Glen Metropolit de faire une incursion en zone adverse, mais sa passe devant le filet ne s'est jamais rendue à Kostitsyn qui était fin seul.

En début de troisième période, Cammalleri a menacé grâce à deux feintes similaires servies en l'espace de quelques minutes, mais chaque fois il s'est fait fermer la porte.