Quand la poussière sera retombée, les joueurs du Canadien seront sans doute en mesure de relever des points positifs de la visite des Capitals de Washington au Centre Bell.

Dans les circonstances, les points encourageants sont nombreux. Carey Price a encore une fois été à la hauteur et la formation décimée que Jacques Martin a envoyée au combat s'est battue de façon honorable contre l'une des puissances de l'Association Est.

Mais voilà des facteurs dont le tableau indicateur ne tient pas compte. Et ce qu'il faudra retenir, c'est qu'on pouvait y lire une défaite de 4-3 quand tout le monde est rentré à la maison samedi soir.

Le Canadien était pourtant à douze petites secondes de battre la bande d'Alex Ovechkin pour la deuxième fois en neuf jours, mais Eric Fehr en a décidé autrement. Il a marqué son deuxième but du match, son troisième de la saison contre Montréal, en glissant un retour de lancer entre les jambières de Price alors que son équipe profitait d'un avantage de deux joueurs.

Après une prolongation sans maître, Nicklas Backstrom a mis fin au match en marquant le seul but de la fusillade. Il a réussi où Tomas Fleischmann et Ovechkin venaient d'échouer.

À l'autre bout de la patinoire, Michael Cammalleri, Maxim Lapierre et Tomas Plekanec ont été incapables de déjouer Semyon Varlamov.

"Si on enlève les vingt dernières secondes du match, on peut dire qu'on a eu un très gros effort de notre équipe, a analysé Martin. On est revenu de l'arrière et on a bien contrôlé le match. Les Capitals n'ont presque pas eu de chances de marquer en troisième période. C'est décevant de perdre un point, mais pendant 59 minutes et 40 secondes, les gars ont très bien travaillé."

"Un point, ce n'est pas assez, il y a de quoi être en colère, concluait pour sa part un Cammalleri beaucoup moins satisfait. Je me fous que certaines personnes ne s'attendaient pas à ce qu'on récolte un point. Nous, on en voulait deux."

"Ça fait mal de donner deux points aux Capitals de cette façon, a renchéri Jaroslav Spacek, qui avait raté les deux premiers matchs de la semaine en raison d'une blessure à un pied. J'espère que ça ne viendra pas nous hanter à la fin de la saison. Il faut être capable de fermer les livres en fin de match."

Néanmoins, le Canadien conclut le mois de novembre avec une fiche de 5-5-2, un rendement qu'on peut considérer satisfaisant compte tenu de la vague de blessures qui a frappé l'équipe.

Il a récolté aussi récolté au moins un point dans cinq de ses six derniers matchs.

Une preuve de caractère

Pour un cinquième match consécutif, le Canadien s'est creusé un trou en première période et est entré au vestiaire en retard sur son adversaire.

C'est Fehr, la nouvelle bête noire du Canadien, qui a ouvert le pointage en faisant habilement dévier un tir de la pointe de Karl Alzner à 8:47. C'était la 16e fois de la saison que le Canadien accordait le premier but d'un match cette saison.

Blanchi lors du dernier rendez-vous entre les deux équipes, Ovechkin s'est assuré que ça ne se reproduise pas. Soixante-douze secondes plus tard, il a inscrit son 18e but de la saison en décochant un violent tir sur réception qui est passé comme une balle du côté du bloqueur de Price. Le début de match chancelant a incité l'entraîneur à demander un temps d'arrêt pour secouer ses troupes.

Battu deux fois sur quatre lancers en première période, le gardien du Canadien a lancé un message à ses coéquipiers dès les premiers instants de l'engagement médian. Plekanec et Cammalleri venaient de rater des chances en or quand Ovechkin s'est présenté seul devant lui après avoir créé un revirement à sa ligne bleue. Le Tsar a tenté de déjouer Price en le faisant glisser à sa gauche, mais le déplacement latéral était parfait et le match toujours à la portée du CH.

Le Canadien a ensuite profité d'un jeu de puissance et alors que les deux minutes d'avantage tiraient à leur fin, Jaroslav Spacek a finalement fait ce que Bob Gainey attendait de lui quand il est allé le chercher sur le marché des joueurs autonomes. Posté à la ligne bleue, il a laissé partir un boulet qui s'est frayé un chemin derrière Varlamov. Il s'agissait seulement de son deuxième but de la saison et de son deuxième point en avantage numérique.

"Je pense que mon lancer a dévié devant le filet. Mais nous avons créé cette chance parce que les gars sont de plus en plus présents devant le filet, on crée de la circulation, se réjouit Spacek. Ce fut le cas sur nos deux buts en avantage numérique. C'est toujours plus difficile de marquer quand le gardien voit la rondelle."

À mi-chemin dans la période, Ovechkin s'est moqué de Marc-André Bergeron en entrée de zone et s'est pointé devant Price. Son tir a été bloqué, mais le retour est arrivé sur le bâton de la recrue Jay Beagle qui a été frustré par un arrêt spectaculaire du portier en rouge.

Plekanec a fait 2-2 à 13:50 quand il a récupéré un retour de tir bondissant dans l'enclave, est passé sur son revers et a faufilé le disque derrière le gardien.

Le Canadien s'est vu accordé un jeu de puissance de deux joueurs en début de troisième période et en a profité pour prendre les devants pour la première fois de la soirée. Frustré à ses deux tentatives précédentes, Bergeron a décoché un lancer qui a été dévié derrière Varlamov par Travis Moen.

Autre point positif, donc : le Canadien a capitalisé sur la moitié de ses quatre jeux de puissance, même si l'exécution laissait à désirer par moments.

Les locaux n'avaient pas l'intention de s'arrêter là. Glen Metropolit a fait une belle incursion entre deux défenseurs à la reprise du jeu. Varlamov a bloqué son tir du revers et s'est étendu de tout son long pour arrêter le retour repris par Moen.

Varlamov a été solide et a terminé la rencontre avec 20 arrêts.