Après avoir offert une performance décevante la veille, le Canadien s'est une fois de plus écrasé devant un adversaire plus physique et plus intense s'inclinant face aux Flyers pour la deuxième fois en autant de jours, mais cette fois par la marque de 6 à 2.

Comme la veille, les Montréalais ont offert du jeu inégal. Tantôt menaçant et la plupart du temps effacé, ils semblaient tout simplement être inférieurs à leurs adversaires.

C'est donc dire que pour la deuxième fois en deux jours, le Canadien a laissé deux points à une équipe contre laquelle il bataille pour une place en séries.

« Par notre jeu mou hier comme aujourd'hui, nous leur avons donné de la vie, a déclaré un Jaroslav Spacek débiné. Nous avions l'opportunité de les laisser à quelques points derrière nous, mais nous les avons plutôt laissés prendre trois points d'avance et ils ont toujours trois matchs en mains. »

Maintenant en congé jusqu'au retour des Jeux olympiques, Montréal trône au huitième rang du classement de l'Est, mais a disputé plus de matchs que tous ses concurrents.

En conférence de presse, le pilote du Canadien s'est voulu réaliste sur les causes du classement actuel de son équipe.

« Lorsqu'on analyse notre situation, il faut donner le crédit à nos gardiens et à nos unités spéciales pour notre actuel place au classement, a dit Martin. Il faudra améliorer notre rendement à cinq contre cinq et, pour les 19 dernières parties, avoir la pédale au fond. »

Contrairement à la veille où le Canadien tirait de l'arrière par un but après vingt minutes, les Montréalais n'ont pas été capables d'aussi bien s'en tirer cette fois en allouant trois buts coup sur coup aux visiteurs.

« Ce n'est évidemment pas le début de match qu'on souhaitait avoir, a laissé glisser Brian Gionta au terme de la rencontre. On a mal commencé hier et encore aujourd'hui, vraiment ce n'est pas ce qu'on souhaitait avoir comme début de rencontre. »

Connaissant de bon moment en début de deuxième et étant même parvenu à diminuer l'écart entre les deux équipes, Montréal s'est tiré dans le pied en allouant un but plutôt bête alors qu'il évoluait en avantage numérique.

À partir de ce point, soit à mi-chemin dans le deuxième tiers, le match a été celui des Flyers qui se sont servis de leur talent et de leurs épaules pour dominer le Canadien et lui infliger un deuxième revers sans équivoque en moins de 24 heures.

« La rondelle rebondissait partout, par-dessus nos bâtons et nos pieds, a commenté Spacek qui était à son poste malgré avoir subi une sévère mise en échec la veille. Ce n'est pas le genre de rencontre que l'on espérait avoir. »

Même si les joueurs ne voulaient pas l'avouer au terme de la rencontre, l'alignement incomplet que le Canadien doit présenter match après match en raison des nombreuses blessures commence assurément à influencer les performances de l'équipe.

"Il faut être réaliste, a philosophé Martin après le match. Ce n'est pas nécessairement le nombre de blessés, mais plutôt qui est blessé. Quand un joueur comme Markov doit s'absenter... il faut dire qu'il est difficile à remplacer."

Grande vedette de la rencontre, Daniel Brière a réussi un tour du chapeau qu'il a complété sur un tir de pénalité en troisième période.

Plus ça change, plus c'est pareil.

Loin de commencer la rencontre sans énergie comme il l'avait fait la veille, le Canadien est sorti avec beaucoup plus d'ardeur, mais a tout de même trouvé le moyen de tiré de l'arrière 3 à 0 après 20 minutes.

Les deux équipes ont repris l'action exactement où elles l'avaient laissé la veille. Dès la quatrième seconde du match, Ian Laperrière et Ryan O'Byrne ont jeté les gants. Le vétéran des Flyers a eu le meilleur assénant une bonne droite qui a fait plier les genoux du défenseur montréalais.

À la cinquième minute de jeu, Daniel Brière a récolté un retour de lancer d'Oskars Bartulis et a glissé le disque juste hors de la portée de Jaroslav Halak qui a pourtant frôlé le disque sur la séquence.

Montréal ne s'est toutefois pas laissé intimider par ce recul et a continué son bon travail en appliquant un échec-avant efficace et en forçant Michael Leighton à faire quelques beaux arrêts, dont un à bout portant sur Brian Gionta.

Comme il l'avait fait la veille et depuis le début de la rencontre, les Flyers ont continué à faire preuve d'opportunisme.

Profitant de leur premier avantage numérique du match, une gracieuseté de Glen Metropolit, Philadelphie a doublé son avance grâce à Jeff Carter.

Le disque traînait au pied de Halak avant de bondir sur la palette de Carter qui a eu tout juste le temps de tirer la rondelle derrière le gardien montréalais qui a une fois de plus passé à un cheveu de stopper le disque.

Puis, avec moins de cinq minutes à faire en première période, Carter a porté l'avance des siens à trois en inscrivant son deuxième de la rencontre.

Se servant de son gros physique pour gagner la bataille de position devant le filet, l'attaquant a une fois de plus profité d'un retour de lancer pour battre Halak du côté du bloqueur.

L'art de se tirer dans le pied

Alors que le Canadien semblait vouloir revenir dans la rencontre, une bête erreur de Roman Hamrlik a permis aux Flyers de reprendre la maîtrise du match.

Le Tricolore venait de réduire l'écart à deux et profitait d'une supériorité numérique lorsque le vétéran défenseur du Canadien a laissé filer le disque en zone neutre. Blair Betts en a profité pour le battre de vitesse et se diriger seul devant Halak.

S'amenant dans l'enclave à vive allure, Betts a laissé partir un lancer dans la partie supérieure qui a battu le gardien du côté de la mitaine.

Ce but a semblé couper les ailes des Montréalais qui n'ont fait rien qui vaille pour le reste de leur avantage numérique, permettant même à Simon Gagné de s'amener en échappé au cours de la même pénalité, et qui n'ont plus réellement menacé au cours du deuxième vingt.

"J'ai aimé la façon qu'on est sorti en deuxième période, a analysé le Jacques Martin. On venait de marquer un filet en avantage numérique et on menaçait, mais un mauvais bond est arrivé et a coupé notre vol."

Le Canadien semblait véritablement avoir trouvé son rythme dans la première moitié de la période et se servait volontiers de sa rapidité pour contrôler le disque et diriger de bons tirs vers Michael Leighton.

Gionta était même parvenu à marquer son 17e en trompant la vigilance du gardien en faisant dévier un tir de loin de Hamrlik alors que le Canadien évoluait avec un homme en plus.

Alors qu'il restait moins de dix secondes au cadran, Brière a habillement fait dévier un tir de la pointe de Chris Pronger pour inscrire son deuxième du match pour porter la marque à 5 à 1.

Le reflet du match en troisième

Changement mineur en troisième période alors que Carey Price s'est amené devant le filet du Canadien en troisième période. Halak a stoppé seulement 12 des 17 lancers auxquels il a fait face.

Même avec une avance de quatre buts, les Flyers n'avaient pas l'intention de lever le pied pour la dernière période de cet affrontement, surtout pas sur le plan physique.

Darroll Powe s'est même permis un petit écart de conduite en plaquant par derrière Tomas Plekanec qui est resté étendu quelques secondes sur la patinoire avant de se relever légèrement ébranler.

Le Canadien a alors eu un petit sursaut de vie en profitant de cet avantage numérique pour marquer son deuxième but de la rencontre.

C'est Scott Gomez qui a déjoué Leighton en sautant sur un disque laissé libre à la gauche du gardien à la suite d'un lancer de Hamrlik. Sur la séquence P.K. Subban a inscrit un deuxième point en autant de matchs.

Déjà auteur de deux buts dans la rencontre, Brière a mérité un tir de pénalité après que Ryan O'Byrne l'eut fait trébuché alors qu'il s'amenait seul devant Price.

Brière a complété son tour du chapeau en déjouant habilement le gardien du Canadien d'une feinte du revers.