Il y a évidemment bien loin de la coupe aux lèvres, mais le Canadien s'est donné une certaine marge d'erreur, aussi minime soit-elle, grâce au succès qu'il connaît depuis le retour de la pause olympique.

Après avoir gagné cinq de ses six derniers matchs, la troupe de Jacques Martin est installée au septième rang du classement de l'Association Est avec 74 points, à égalité avec les Flyers de Philadelphie. Son avance est de sept points sur les Rangers de New York, neuvièmes.

Il est trop tôt pour qualifier cette situation de confortable, mais ça pourrait être pire.

"C'est sûr que dernièrement, notre niveau de confiance est élevé. Mais en même temps, il nous reste 13 matchs et on ne veut pas trop s'enfler la tête. On prend ça un match à la fois", dit sagement Benoît Pouliot, qui maintient une moyenne d'un point par partie depuis la reprise des activités dans la LNH.

"On n'a pas vraiment regardé combien de points ça nous prenait, mais tout ce qu'on sait présentement, c'est qu'avec la petite série de victoires qu'on vient de connaître, on contrôle maintenant notre destinée, observe Mathieu Darche. Surtout avec les équipes qui sont présentement écartées du portrait des séries. Même avec leurs matchs en main, il ne peuvent pas nous rattraper. C'est ça qui est important."

Pas le temps de s'arrêter pour souffler. Déjà que la motivation n'est jamais très difficile à trouver contre les Bruins, le Canadien affrontera ses grands rivaux samedi soir avec une raison additionnelle de bien faire. Boston a seulement deux points de moins que Montréal au classement, avec trois matchs de plus à disputer.

"Ce sera un match difficile, prévoit Brian Gionta. Eux aussi jouent bien et la lutte est très chaude entre les deux équipes. La plupart de nos affrontements ont été âprement disputés et je ne m'attends pas à ce que ça soit différent demain."

"En gagnant demain, on élimine un de leurs matchs en main et on se donne un petit coussin de plus, analyse Darche. À cette étape de la saison, tous les matchs sont importants, mais ceux contre les équipes avec lesquelles tu te bats directement le sont doublement."

Le retour de Lapierre

Contre les Bruins, Maxim Lapierre effectuera un retour au jeu après avoir raté quatre matchs en raison d'une suspension que lui a value sa mise en échec sur Scott Nichol, des Sharks de San Jose, le 4 mars.

"Quand tu regardes des matchs de la passerelle, tu réfléchis tout le temps. Tu vois ce que tu pourrais faire différemment, ce que tu pourrais apporter à l'équipe. Un peu comme l'an passé, quand ça m'était arrivé, j'ai vu les choses différemment d'en haut", a raconté Lapierre.

"On est heureux de ravoir Maxim, a commenté Jacques Martin. Il avait connu un gros match au retour de la pause contre Boston. C'est un vétéran, un gars qui va nous aider à renforcer nos trios."

Price devant le filet?

Il ne serait pas étonnant que Carey Price soit de retour devant le filet, samedi, même si Jaroslav Halak a signé les quatre dernières victoires de l'équipe.

L'entraîneur des gardiens du CH, Pierre Groulx, a eu un long entretien avec Halak vers la fin de la séance d'entraînement. Groulx a ensuite discuté avec l'entraîneur Jacques Martin. Price, lui, s'est présenté sur la glace une bonne trentaine de minutes avant le début de la séance, en compagnie de Groulx et de l'attaquant Mathieu Darche. Price a vaincu les Bruins 4-1, le 2 mars.

"J'ai demandé à Pierre de me prévenir quand il veut travailler avec un des gardiens, a expliqué Darche. J'estime que c'est une belle occasion pour moi également de peaufiner mes lancers."

Moore en donne plus

L'acquisition de Dominic Moore comme pivot d'un trio à caractère défensif a contribué au réveil à l'attaque des troisième et quatrième trios, selon Jacques Martin.

"Depuis l'arrivée de Moore, le vétéran Glen Metropolit a moins de responsabilités, moins de temps de glace, et ça l'aide, a-t-il commenté. Glen joue mieux, sa production à l'attaque est meilleure depuis le retour de la pause. Il éprouvait des problèmes, il en arrachait au cours des dernières semaines avant les Jeux olympiques."

Outre la contribution des troisième et quatrième trios, Jacques Martin estime que la stabilité des trois duos en défense est l'autre facteur important expliquant les succès actuels du CH.

"Nous envoyons les trois duos (O'Byrne-Markov; Spacek-Hamrlik; et Gorges-Gill) dans la mêlée l'un après l'autre, sans se soucier d'en jumeler un contre le gros trio de l'équipe adverse, a-t-il expliqué. Ça incite nos défenseurs à se porter davantage à l'attaque. Ils sont plus impliqués dans le jeu."

"Un autre facteur, c'est le rendement du trio de Scott Gomez", a-t-il ajouté.