BROSSARD - Le Canadien n'estime pas avoir semé le doute chez les Capitals de Washington, après sa victoire de vendredi soir qui provoque la présentation d'un sixième match au Centre Bell, lundi, dans la série de premier tour entre les deux équipes.

"Non", a répondu d'emblée l'entraîneur Jacques Martin quand on lui a posé la question, samedi, au lendemain de la courte victoire de 2-1 que le Tricolore a acquise au Verizon Center.

"On n'a qu'à voir ce que les Capitals ont accompli cette saison, toute la profondeur qu'ils possèdent. C'est une équipe de premier plan, l'équipe numéro un de la ligue et on assiste à une bonne série.

"L'important pour nous, a-t-il continué, c'est de mettre notre concentration sur les choses qu'on peut contrôler. Nous allons nous reposer aujourd'hui (l'équipe a eu congé de glace samedi, mais tous les joueurs se sont déliés les muscles en gymnase) et nous préparer dimanche en vue du match de lundi."

Pas question, donc, chez le bleu-blanc-rouge de réveiller la "bête" qui sommeille.

"Nous n'avons gravi que le début de la montagne. Il reste beaucoup de travail à faire avant d'arriver au sommet", a imagé le joueur de centre Dominic Moore, en évoquant le retard de 3-2 que l'équipe accuse.

"Nous devrons afficher le même sentiment d'urgence devant nos partisans, lundi. Nous n'aurons pas le choix", a poursuivi Moore, qui a été un des trois joueurs - en compagnie de Travis Moen et de Hal Gill - qu'on a rendu disponibles aux médias.

Plus de pression?

On a cherché à savoir si la pression ne venait pas de basculer quelque peu du côté des Capitals.

"La pression est sur eux en raison de leur statut d'équipe favorite, mais nous devrons être prêts à rivaliser lundi", a glissé Martin.

Moen, un des héros de la victoire de vendredi, a argué que la pression continue de reposer uniquement sur le Canadien.

"Peu importe ce que les gens disent, c'est nous qui avons toute la pression, a soutenu Moen. Nous voulons gagner et nous devons remporter deux matchs de suite."

Le géant défenseur Gill a exprimé une opinion "hybride", se rapprochant de celle de son coéquipier Moore.

"On peut dire sans risque de se tromper que les deux équipes sont sous une forte pression, a-t-il commencé par dire. Nous sommes dans une situation de vie ou de mort tandis qu'eux sont sensés l'emporter. La pression est ce que vous en faites. Si vous vous en imposez beaucoup et que vous vous effondrez, c'est négatif. Si, à l'opposé, vous vous nourrissez de la pression et que vous l'utilisez comme défi, à ce moment c'est agréable."

Meilleur sur la route

Curieusement, le Canadien a livré ses meilleures performances à Washington. Avec un peu de chance, il aurait pu remporter les trois matchs disputés dans la capitale américaine. Au Centre Bell, il n'a pas si mal fait. C'est qu'il a été incapable de fournir un rendement constant pendant 60 minutes.

"Nous avons été compétitifs dans les deux matchs disputés ici, mais ça n'a pas donné de résultat, a souligné Moore. À ce stade de l'année, vous devez être constant du début jusqu'à la fin des matchs. C'est là-dessus qu'on doit centrer les efforts, peu importe qu'on soit à l'étranger ou à domicile."

Gill a fait remarquer que l'équipe a sans doute connu une de ses meilleures périodes de la saison au cours de la première du premier match à Montréal, avant que tout ne s'écroule au deuxième tiers.

Le CH n'a pas de succès en séries éliminatoires au Centre Bell, ayant subi six défaites d'affilée depuis avril 2008. Cette année, il a savouré un seul gain dans ses six dernières rencontres jouées à Montréal - incluant quatre en saison régulière.

Martin a minimisé l'importance des insuccès de l'équipe à Montréal ce printemps, en disant que les gars vont être "anxieux" d'évoluer devant leurs partisans, lundi.

"Nos partisans sont exceptionnels, ça augure bien, a-t-il mentionné. Nous allons réviser les aspects du jeu que nous devons améliorer et nous efforcer de rester concentrés pendant tout le match, lundi."

Gill, qu'on a utilisé dans 25 minutes de jeu vendredi, a souligné l'importance pour ses coéquipiers et lui de ne pas tenter de trop en faire.

"Vous voulez bien paraître devant votre public, a-t-il noté. Il arrive parfois c'est une question de pression et que vous essayiez de trop en faire. Nous savons que nous devons respecter le plan élaboré et préconiser un style de jeu fort simple. C'est dans ce temps-là que nous sommes à notre mieux."

Vendredi, le Tricolore a offert une performance sans bavure à l'étranger. L'entraîneur a rapidement "raccourci son banc", en utilisant à outrance ses vétérans. Martin a surtout fait appel à quatre défenseurs en troisième période, au moment où l'équipe s'accrochait à une avance d'un but.

Le vétéran Roman Hamrlik (12:10 de temps de jeu) et le Québécois Marc-André Bergeron (10:54) ont vu moins d'action que le jeune Ryan O'Byrne (16:53).

À l'attaque, les jeunes Benoit Pouliot (4:35) et Sergei Kostitsyn (3:13) ainsi que le vétéran Glen Metropolit (7:29) ont été contraints à des rôles de figurants.

"Ma plus grande satisfaction vendredi, c'est la combativité et le leadership que nous avons démontrés, a relevé Martin. Nos meilleurs éléments ont élevé leur niveau de jeu, et notre exécution a été solide."

Martin a déclaré en terminant que le Canadien aura besoin de la contribution de "20 soldats" dans le match numéro six, s'il veut étirer sa saison.

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Alexander Ovechkin devra déroger de sa routine d'avant match ou un autre jeune sera aspergé de neige, lundi, à l'entrée des équipes sur la patinoire au Centre Bell. Le Canadien ne modifiera pas la mise en scène impliquant des jeunes du fan club qui précède l'arrivée des joueurs sur la glace, avant chacun des matchs de l'équipe à domicile.

"Nous n'avons aucune raison cette fois de croire qu'Alexander Ovechkin va manquer de respect à l'endroit du jeune qui va se trouver près du banc de l'équipe adverse", a déclaré, samedi, Donald Beauchamp, vice-président aux communications et aux relations communautaires du CH.

Avant le match numéro quatre, la supervedette des Capitals avait aspergé de neige, en freinant brusquement, le jeune âgé d'à peine six ans qui tenait le drapeau du Canadien tout près du banc de l'équipe visiteuse.

Un porte-parole des Caps avait par la suite présenté des excuses au nom d'Ovechkin, tout en expliquant que ça faisait partie de la routine du joueur de se rendre au banc des siens à toute vitesse et de freiner brusquement. Il laissait entendre que le Canadien devrait faire les choses autrement, advenant qu'il y ait un autre match. Or, il n'en est absolument pas question.

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Jaroslav Spacek a patiné en solitaire pendant une quinzaine de minutes, samedi. Le défenseur tchèque a raté les deux derniers matchs en raison d'un virus.

Après la réunion d'équipe, le gardien Carey Price a chaussé ses patins de joueur afin d'aller décocher quelques tirs sur la patinoire.