MONTRÉAL - Jacques Martin n'est pas du genre à être facilement impressionné. L'entraîneur du Canadien affichait un calme olympien, comme Jaroslav Halak devant son but lundi, au moment où il s'est présenté devant les médias.

"C'est une des meilleures performances d'un gardien que j'ai vues, a-t-il affirmé quand on lui a posé la question d'entrée de jeu. Mais j'en ai vu d'autres. Ce soir, nous avons reçu une très belle performance de Jaroslav."

Les Capitals ont tiré rien de moins que 94 fois vers le but du Tricolore. Si Halak a eu à maîtriser 54 lancers, 17 ont raté la cible et 23 autres ont été bloqués chemin faisant.

Martin a fait remarquer que la majorité de ces tirs ont été décochés en situations de supériorité numérique. Les Caps ont été blanchis en sept occasions sur le jeu de puissance, et ils n'ont marqué qu'une fois en 31 occasions depuis le début de la série.

"Nous avons disputé une très bonne première période, a poursuivi l'entraîneur. Les pénalités nous ont quelque peu mis dans le pétrin par la suite. Nous avons bien bagarré et le but de Maxim Lapierre au début de la troisième période a fait le plus grand bien."

Martin a corroboré l'analyse selon laquelle le repos qu'a eu Halak à l'occasion du quatrième match de la série lui avait été bénifique.

Interrogé au sujet des trois pénalités pour plongeon intentionnel que l'équipe a eues, une situation pour la moins inhabituelle, Martin a simplement dit que les arbitres ont une tâche difficile à accomplir.

"L'émotivité est à son comble. C'était une question de vie ou de mort pour nous. Nos partisans ont été merveilleux. Les arbitres ont un travail difficile à faire."

Maxim Lapierre, qui a écopé deux pénalités, s'est également tourné la langue à sept reprises avant de commenter les appels de l'arbitre Dan O'Rourke.

"C'est arrivé que d'autres gars ont fait des plongeons et ils n'ont pas été punis, a-t-il dit. Nous allons nous concentrer sur le match numéro sept. Ça ne sert à rien de faire tout un plat avec le travail de l'arbitre."

Gonflé à bloc comme on ne l'avait pas vu cette saison, Lapierre a mentionné que l'atmosphère qui a régné au Centre Bell lui a rappelé celle qui a animé la remontée historique que le CH a réalisée contre les Rangers de New York en saison régulière, il y a quelques années. L'équipe avait comblé un retard de 5-0, avant de l'emporter 6-5 en prolongation.

L'exploit de Halak a quasiment fait oublier que le Canadien a mis fin à une séquence de six défaites à domicile en séries éliminatoires.

Lapierre a dit avoir assisté à une performance de gardien du tonnerre, il y a quelques saisons, lors de la finale de la Coupe Calder entre les Bulldogs de Hamilton et les Bears de Hershey. Carey Price avait été tout simplement étincelant dans la victoire des Bulldogs.

"C'est le 'fun' que Jaroslav se présente à Washington confiant de la sorte en vue du septième match", a avancé le numéro 40.

C'est bien beau tout ça, mais les joueurs ont souligné l'importance de resserrer le jeu en défense afin de minimiser les chances de marquer des Capitals.

N'empêche qu'un fort doute semble s'être installé dans le camp des champions du Trophée du Président en saison régulière.

"Nous sommes excellents pour donner au confiance aux gardiens que nous affrontons, a relevé le capitaine Alexander Ovechkin, qui a dirigé huit lancers. Quand nous avons joué contre les Flyers de Philadelphie, il y a quelques années, Martin Biron a été très bon. Henrik Lundqvist a été bon, la saison dernière, quand nous avons affronté les Rangers de New York. Et cette année, nous permettons à Halak de se sentir à l'aise. Cela dit, j'ai confiance que nous remporterons le dernier match. Il n'y a aucune raison de céder à la panique."

Utilisé dans 10 minutes d'action, en plus d'amasser une aide, le jeune défenseur P.K. Subban a connu un bon match à ses débuts en séries de la coupe Stanley.

"Je ne m'attendais pas d'être rappelé. On m'a annoncé la nouvelle après notre victoire de dimanche contre le Moose du Manitoba qui nous a permis d'atteindre le deuxième tour des séries. Je n'ai pas eu le temps d'être nerveux. J'étais quelque peu fatigué, mais j'ai tenté de faire du mieux que je peux. Je suis content du résultat."

Subban a dit qu'il en sera à sa première visite à Washington.

"Qui sait? Peut-être qu'Obama (le président américain Barack Obama) viendra voir le match", a conclu à la blague le jeune athlète de race noire.