BROSSARD - Andrei Markov a patiné légèrement en survêtement pendant une vingtaine de minutes, dimanche, mais on est peu confiant chez le Canadien de saluer le retour au jeu de son as en défense, lundi, en vue du sixième match de la série contre les Penguins de Pittsburgh.

Tout indique également que le Tricolore devrait être privé du géant Hal Gill, victime d'une lacération à l'arrière de la jambe gauche dans la défaite de 2-1 des siens, samedi. Gill devait rentrer à Montréal, dimanche, après être demeuré à Pittsburgh en compagnie du médecin de l'équipe, David Mulder, samedi soir, afin de subir des traitements.

L'entraîneur Jacques Martin a affirmé que les chances de voir un des deux vétérans dans la formation, voire les deux, ou encore Paul Mara, qui a patiné avec Markov mais en uniforme lui, "sont très minces".

Réserve-t-on une surprise aux Penguins? Pourrait-on assister à des guérisons miraculeuses semblables à celle de Jordan Staal, des Penguins?

Les partisans du CH le souhaitent ardemment, mais pour être franc c'est très improbable.

"Le statut (des Markov et Mara) demeure inchangé, c'est-à-dire qu'on ne sait pas à quel moment ils pourront revenir, a laissé savoir Martin. Gill, lui, a dû rester à Pittsburgh et son cas est analysé sur une base quotidienne."

Martin a toutefois échappé une phrase révélatrice, vers la toute fin du point de presse qu'il a donné, dimanche.

"Nous en avons perdu un autre (vétéran défenseur). Nous espérons en ravoir un autre (lundi)", a-t-il affirmé, en évoquant le retour, quasi assuré celui-là, de Jaroslav Spacek.

Le vétéran tchèque a raté neuf matchs depuis qu'il a été mis K.-O. par un virus, tout autant sournois que mystérieux, au cours de la série de premier tour face aux Capitals de Washington.

"Je me sens presque prêt. J'ai pris beaucoup de mieux au cours de la dernière semaine, a-t-il commenté, en prenant soin de ne pas confirmer sa présence dans la formation, lundi. Je ne ressens pas de pression additionnelle de revenir en raison de l'absence des autres. La décision me revient essentiellement."

Spacek a gardé secrète la nature du virus qui l'a affligé. Il a dit ne pas l'avoir dévoilé même à ses parents en République tchèque.

"Il n'y a que mon épouse qui sait. J'ai eu la frousse. Le hockey était secondaire. C'est le pire sentiment qu'on peut ressentir. Des athlètes ont dû mettre un terme à leur carrière en raison de cette maladie."

Il a expliqué s'être senti très amorphe par moments. Il a ajouté qu'il a aggravé son cas en tentant peut-être de revenir au jeu un peu trop tôt.

"Le moment était très mal choisi pour tomber malade, a-t-il dit. Si c'était arrivé en début de saison, on en aurait pas fait état comme actuellement. C'est frustrant de voir vos coéquipiers se démener et tomber au combat sans que vous puissiez rien faire."

Pour revenir à Markov, qu'on dit blessé au genou droit, il n'a pas poussé la machine très forte. Se ménageait-il? Comme Staal, des Penguins, l'a fait, la semaine dernière. Le jeune joueur de centre ne paraissait pas à l'aise à son retour sur patins, mercredi dernier, après avoir raté deux matchs en raison d'une blessure au pied droit. Il était de retour dans la formation, le lendemain.

À l'écart du jeu en raison d'une blessure à une épaule depuis le 22 janvier, Mara chausse les patins depuis quelque temps déjà. Mais il est loin d'un retour au jeu.

Les joueurs parlent comme si Markov et Mara pouvaient s'amener en renfort advenant que l'équipe franchisse une étape additionnelle.

"Plus on se rendra loin en séries, meilleures seront les chances de les revoir dans le feu de l'action", a résumé l'ailier Brian Gionta.