MONTRÉAL - Une équipe cherche toujours à s'inscrire la première. C'était doublement plus vrai dans le cas du Canadien, jeudi, après avoir été blanchi dans les deux premiers matchs de la série à Philadelphie. Le filet de Michael Cammalleri, à 7:05 du premier vingt, a enlevé une forte pression sur les épaules des joueurs.

"Je ne veux pas en minimiser l'importance, nous en avions besoin c'est sûr, a avancé Cammalleri. Nous devions marquer pour l'emporter. Mais c'était sans doute plus important pour vous tous et les partisans de l'équipe que pour nous. Nous avions fait de bonnes choses dans le deuxième match, et ce n'était que la continuité. Nous savions que nous finirions par marquer, en continuant de la sorte. La foule a apprécié. Sa réaction nous a donné plus d'élan, et ça nous a été profitable."

L'équipe a déployé beaucoup plus d'entrain que dans la rencontre numéro deux. L'entraîneur Jacques Martin l'a relevé, mais pour l'ailier Brian Gionta c'est davantage parce que les joueurs affichaient une meilleure cohésion qu'elle a paru plus rapide et plus combative.

"Tout a mieux été. Nous avons fait avancer la rondelle plus efficacement. Nous nous sommes mieux soutenus les uns les autres. Nous entrions avec plus de vitesse dans la zone des Flyers. Notre échec-avant était très bon.

"Quand tous ces élements sont réunis, c'est nettement plus facile de créer de la circulation devant le filet adverse. Nous avons eu de bons lancers, de bonnes occasions. Tout ça avait commencé dans le match numéro deux. Nos efforts ont rapporté des dividendes."

Gionta a apprécié que l'équipe ait gardé le pied sur l'accélérateur pendant toute la soirée.

"C'est arrivé cette saison que nous nous soyons mis dans la pétrin en connaissant des relâchements après avoir pris les devants, a-t-il relevé. Nous avons bien réagi ce soir (jeudi), principalement au début de la troisième période. Nous avons continué d'exercer de la pression en échec-avant, et nous sommes une bien meilleure équipe quand nous le faisons."

Le gardien Jaroslav Halak n'a pas manqué de souligner que le Canadien l'a emporté pour la première fois des séries en ayant dominé au chapitre des lancers.

"C'est énorme, a-t-il lancé. Nous voulions obtenir le premier but, et nous l'avons eu. Tout le monde a patiné et s'est acquitté de sa tâche."

Le message que martèle Martin, selon lequel on doit mettre l'accent sur le processus plutôt que sur le résultat, a été bien saisi. On dirait que les joueurs sont plus réceptifs quand l'équipe a le dos acculé au mur, ou presque.

"L'effort était au rendez-vous", a mentionné le joueur de centre Scott Gomez, qui a été relégué au sein de la seconde vague du jeu de puissance après avoir écopé de mauvaises pénalités en supériorité dans chacune des deux premières rencontres.

"Nous ne voulions pas nous retrouver en recul 0-3 dans la série. Nous aurions été dans le gros pétrin. Les Flyers ont gagné leurs deux matchs à domicile. Nous voulons gagner nous aussi à la maison. Le prochain match sera encore crucial pour nous. Les Flyers sont encore en bonne position. Nous voudrons égaler la série."

Le Canadien estime avoir signé le type de performance qui devrait lui permettre de connaître du succès face aux Flyers d'ici à la conclusion de la série.

"On peut oublier le match numéro un parce que nous n'étions tout simplement pas là, mais nous avons commencé à jouer comme nous le souhaitions dans le match numéro deux. Nous avons été bien meilleurs au chapitre de l'exécution ce soir (jeudi). Les Flyers sont une équipe vaillante, solide en échec-avant. Nous devons faire en sorte de sortir la rondelle rapidement de notre zone et faire travailler leurs défenseurs. Nous avons fait du bon travail à ce chapitre."

Le défenseur Marc-André Bergeron a fait remarquer que Canadien ne s'en sortira pas sans obtenir la contribution de tout le monde.

"C'est une des raisons des succès que nous connaissons en séries, a résumé Bergeron. La plupart des matchs que nous avons gagnés ont été le résultat d'efforts collectifs. Nous ne sommes pas une équipe de vedettes. Nous nous serrons les coudes. C'est la clé de notre réussite."