MONTRÉAL - Peter Laviolette avait martelé après la défaite de jeudi que ce n'était qu'un match. Et bien il avait finalement raison.

Pouvant compter sur les retours au jeu du Québécois Ian Laperrière et de Jeff Carter, les Flyers de Philadelphie ne sont maintenant plus qu'à une victoire d'une participation à la finale de la coupe Stanley après avoir pris la mesure du Canadien 3-0, samedi après-midi au Centre Bell.

« Cette équipe relève tous les défis qui se présentent à elle », a dit Laviolette. « Le retour de Laperrière et Carter n'a pas été qu'émotif, les deux joueurs ont excellé sur la patinoire. »

Les Flyers mènent maintenant 3-1 la série finale de l'Association de l'Est, qui pourrait très bien se conclure lundi soir à Philadelphie.

« Ça devient une mauvaise habitude », a déclaré Marc-André Bergeron en faisant référence à la série quart de finale contre les Capitals de Washington. « Ce n'est pas l'idéal mais nous sommes déjà sortis victorieux de cette situation-là. »

« Nous sommes en terrain connu », a ajouté Michael Cammalleri. « C'est à nous de répéter ce que nous avons fait depuis le début des éliminatoires. »

Comme cela avait été le cas lors deux première rencontres présentées dans la Ville de l'amour fraternel, le Tricolore n'a pas été capable de marquer une seule fois contre le gardien Michael Leighton, qui n'a même pas eu à multiplier les bijoux pour enregistrer son troisième blanchissage de la série.

Les Glorieux lui ont en effet grandement facilité la tâche en ne dirigeant que 17 lancers en sa direction, dont un seul en deuxième période. À l'autre bout de la surface glacée, Jaroslav Halak a repoussé 22 des 24 rondelles dirigées vers lui, étant battu par Claude Giroux et Ville Leino après que les deux joueurs eurent réussi à s'échapper. Giroux a ensuite ajouté un deuxième but dans un filet désert.

« Nous n'avons certainement pas disputé notre meilleure rencontre », a avoué Halak. « C'est frustrant, mais nous devons relever nos manches et recommencer à travailler dès demain. »

Blessé au haut du corps, Tom Pyatt n'a pas joué en troisième période. Son état de santé sera réévalué quotidiennement.

Un départ à la hauteur des attentes pourtant

Gonflé à bloc après la victoire de jeudi, le septième joueur a exactement repris là où il avait laissé en se faisant entendre dès la période d'échauffement en scandant le nom du gardien des Flyers.

Les hommes de Jacques Martin ont profité de l'occasion pour rapidement donner une autre raison de se manifester à leurs partisans en prenant rapidement d'assaut le territoire des visiteurs. Le Canadien a ainsi complètement dominé la première moitié de l'engagement initial, mais n'a étonnement pas obtenu un grand nombre de chances de marquer.

Le trio formé de Cammalleri, Tomas Plekanec et Andrei Kostitsyn a de loin été le plus menaçant, le petit joueur de centre tchèque ratant notamment une occasion en or après une mise en scène parfaite de son ailier bélarussien.

Mais alors que son éclosion ne semblait plus être qu'une question de temps, le Tricolore a vu le vent changer complètement de côté en raison de son indiscipline. D'amorphes et hésitants, les patineurs des Flyers sont devenus entreprenants, mais surtout extrêmement confiants.

Car après avoir été frustrés par un Hal Gill étendu de tout son long et un Halak en pleine possession de ses moyens pendant une supériorité numérique qui a donné des sueurs froides aux adeptes de la Saint-Flanelle, les Flyers sont revenus plus forts que jamais en deuxième.

Profitant du fait que la présence de Gill et Josh Gorges sur la patinoire s'éternisait, Claude Giroux a décampé sur l'aile gauche et facilement battu Gorges, également victime d'un bris d'équipement, de vitesse avant de tromper la vigilance de Halak à 5:41 à la suite d'une belle feinte.

Et les hommes de Peter Laviolette ne se sont pas arrêtés là. Oh que non! Alors que P.K. Subban tentait désespérément de provoquer les choses, Ville Leino s'est isolé en zone neutre avant de recevoir le disque de Chris Pronger et de battre Halak à 14:53.

Pendant ce temps, à l'autre extrémité de la patinoire, Leighton n'entendait soudainement plus son nom et ne faisait face qu'à un seul lancer, obtenu alors qu'il ne restait que 6:26 à jouer à la période. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, les Glorieux s'en sont bien tirés, car Daniel Brière a manqué trois très belles chances de marquer pendant l'engagement.

Le Canadien a tenté tant bien mal de créer l'égalité en troisième période, mais il n'a obtenu qu'un tir en deux chances en supériorité numérique. Giroux a finalement cloué le dernier clou dans le cercueil du Tricolore en inscrivant son deuxième du match à 18:47.