BROSSARD - Alors qu'Ian Schultz semble destiné à passer la saison avec les Bulldogs de Hamilton, Lars Eller, l'autre joueur des Blues de St. Louis obtenu en retour de Jaroslav Halak, pourrait donner un coup de main au Canadien dès cette saison.

C'est du moins dans cette intention que le Danois de 21 ans a effectué ses premiers coups de patin dans l'uniforme tricolore, mardi, à l'occasion de la première séance d'entraînement de la semaine au camp de perfectionnement du Canadien.

"Je me sentais un peu bizarre aujourd'hui, mais je sais que ça va aller mieux (mercredi), a dit Eller à l'issue de la première journée du camp, qui se déroulera jusqu'à vendredi. Je viens ici avec l'intention de viser un poste avec l'équipe et de faire aussi bien que je le peux. Et si je suis suffisamment bon, je vais jouer."

Lors de l'acquisition d'Eller, le 17 juin dernier, le directeur général Pierre Gauthier l'avait décrit comme un joueur qui pourrait éventuellement pivoter un deuxième trio dans la LNH. Sauf qu'avec la présence de Scott Gomez et Tomas Plekanec, il est évidemment exclu qu'on envisage un tel scénario dès cette année. Ce joueur de centre pourrait quand même occuper un poste au sein d'un des deux trios de soutien du Canadien, d'autant plus que cet athlète qui lance de la gauche peut également évoluer à l'aile.

"Si j'avais le choix, je préférerais jouer au centre, a indiqué Eller. Mais ce n'est jamais mauvais de pouvoir jouer à plusieurs positions, parce que ça donne des options à l'entraîneur."

L'attaquant de six pieds deux pouces et 198 livres s'est dit prêt à accepter un rôle de second plan avec la grande équipe dès cette saison, à la condition que cela ne nuise pas à son développement.

"Je me vois comme un joueur qui doit continuer de se développer, et tant et aussi longtemps que je continue de m'améliorer au fil de la saison, de façon à être meilleur à la fin que je ne l'étais au début, cela importe peu où je commence (dans la hiérarchie des trios)", a-t-il indiqué.

Eller a reconnu avoir étudié la composition de l'équipe dans le but de voir s'il avait des chances réelles de percer l'alignement. En même temps, il dit ne pas trop s'en faire avec cela.

"J'ai regardé un peu la composition de l'équipe, mais c'est difficile de prédire ce qui va arriver, bien des choses peuvent encore survenir d'ici le camp d'entraînement, a-t-il souligné. Il pourrait y avoir des transactions, bien des choses du genre. Alors c'est difficile à dire."

Après être passé par la Ligue élite de Suède, Eller a franchi une autre étape dans son développement, l'an dernier, quand il a passé la majorité de la campagne dans la Ligue américaine, à Peoria, avec le club-école des Blues. Il a alors enregistré 18 buts et 39 aides en 70 rencontres. Il a eu droit à un séjour de sept parties à St. Louis, marquant deux buts et affichant un différentiel de plus-2.

"J'y suis allé étape par étape jusqu'ici et la saison dernière a été un autre pas dans la bonne direction, alors je me sens prêt à franchir un autre pas cette saison, a affirmé Eller. Je crois être vraiment près (de la LNH)."

La pression à Montréal

Eller n'est arrivé à Montréal que lundi, si bien qu'il n'avait pas encore eu le temps de réaliser pleinement ce que signifie pratiquer le métier de hockeyeur professionnel dans la métropole québécoise. Ni de prendre la mesure de la pression qu'il aura sur les épaules parce que les partisans chercheront à évaluer s'il sera aussi utile à l'équipe que l'a été Halak. Le Danois s'est toutefois dit confiant qu'il réagira de la bonne façon à ce chapitre.

"On verra bien, mais j'ai un bon pressentiment", a-t-il d'abord répondu, reconnaissant qu'il est normal, à ce stade des événements, que les amateurs de hockey aient des doutes à son sujet. "Je n'ai pas joué beaucoup dans la LNH, alors je ne suis pas aussi connu que Jaroslav. Par ailleurs, c'est un gardien et je suis un centre. Ce sont deux choses très différentes, jamais je ne pourrai faire ce qu'il a fait, alors ce sera difficile de comparer de cette façon. Mais je vais faire du mieux que je peux pour montrer ce que j'ai en moi.

"Quand je serai sur la glace, je vais me concentrer strictement sur le hockey, sur mon jeu. Quant aux attentes, je devrai composer avec ça en dehors de la glace le moment venu. Je dois juste apprendre à me concentrer sur les bonnes choses aux bons moments.

"J'aime mieux que les gens aiment le hockey qu'ils ne soient indifférents, a ajouté Eller. Je sais qu'il y aura beaucoup d'attentes. Mais je vais avoir des hauts et des bas cette saison, c'est toujours le cas pour n'importe quel athlète. Il s'agira de bien composer avec les bas et de ne pas trop se laisser abattre."