BROSSARD - Jacques Martin souhaite que le passage des Devils du New Jersey au Centre Bell, jeudi, marque le réveil de Scott Gomez.

"Vous espérez que ce soit la bonne équipe en ville...", a glissé l'entraîneur du Canadien, mercredi, quand on lui fait remarquer que Gomez avoue lui-même connaître un lent début de saison.

"C'est l'équipe qui lui a donné sa première chance dans la Ligue nationale, avec laquelle il a joué pendant plusieurs saisons et il a eu beaucoup de succès.

"Ça arrive souvent que des joueurs soient plus motivés, mieux préparés et qu'ils offrent une solide performance quand ils affrontent leur ancienne équipe", a-t-il résumé.

Quand il s'adresse aux journalistes, Martin n'est pas doué pour la citation punchée ou imagée. Mais l'expérimenté entraîneur est en voie de développer l'art de passer ses messages avec raffinement. On le sent plus à l'aise avec les médias montréalais, à sa deuxième saison à la barre du Tricolore.

Samedi dernier, après la brillante performance d'Andrei Kostitsyn dans la victoire de 4-3 contre les Sénateurs d'Ottawa, il a lancé sur le ton de la boutade que le Bélarusse avait sans doute une source motivation additionnelle de se défoncer cette saison parce qu'il en est à sa dernière année de contrat.

Mercredi, il a envoyé le message subtil à Gomez qu'il est à peu près temps qu'il se mettre en marche.

Même quand on lui a posé des questions au sujet de Benoît Pouliot, confiné à un trio à caractère défensif, Martin a répondu: "c'est injuste pour Pouliot de mettre l'accent sur lui au sein de son trio plutôt que sur des joueurs expérimentés qui devraient être des meneurs de l'équipe". Une autre flèche finement décochée.

Gomez a d'abord passé ses sept premières saisons dans la LNH dans l'uniforme des Devils, entre 1999 et 2007. Il a ensuite disputé deux saisons chez les Rangers du New York, avant que le CH ne fasse son acquisition en 2009.

En cinq matchs cette saison, l'Américain âgé de 30 ans, qui touche un salaire de 8 millions$ US, n'a que deux points (1-1) à sa fiche.

"Les Devils connaissent un mauvais début de saison, mais je suis davantage préoccupé par ce qui se passe ici: mon propre rendement et l'inertie du jeu de puissance", a admis Gomez, mercredi.

"J'ai quitté le New Jersey depuis longtemps, a-t-il repris. L'équipe est complètement différente. Tout ce que je peux dire, c'est que tant que M. Lamoriello (Lou, le directeur général) sera là, les Devils vont tout mettre en oeuvre afin de remporter des championnats. C'est l'attitude qu'ils ont toujours adoptée. L'équipe mise encore sur d'excellents joueurs. Zach Parise est un des meilleurs de la Ligue nationale. Et une équipe qui a Martin Brodeur dans ses rangs aura toujours une chance de l'emporter."

Au tour de Pyatt

Les Devils (1-4-1) connaissent leur pire début de saison en 27 ans, mais Martin se méfie énormément de la bête blessée.

"Les Devils sont une puissante équipe qui misent sur deux trios ayant énormément de potentiel à l'attaque", a-t-il affirmé, en fournissant l'explication de la présence de Tom Pyatt à l'aile gauche dans le trio de Gomez et de Brian Gionta.

"Tom est fiable défensivement et il possède les aptitudes pour compléter les efforts des deux autres."

Pyatt a joué brièvement en compagnie de Gomez et de Gionta en séries éliminatoires, le printemps dernier. Martin a souligné que le trio avait bien fait.

Laissé de côté samedi, Pyatt effectuera un retour au centre de l'action dans un des deux trios offensifs de l'équipe. Il tentera de faire mieux que Pouliot et Travis Moen, qui ont défilé aux côtés des deux anciens des Devils.

"Je suis fébrile de me retrouver avec ces deux-là, a-t-il commenté. On a eu du succès ensemble en séries. Je ne vais rien modifier à mon style, en utilisant ma vitesse et en redoublant d'ardeur dans les coins de patinoire."