BROSSARD - Josh Gorges à la droite d'Andrei Markov à cinq contre cinq; Michael Cammalleri à la pointe aux côtés du vétéran russe au sein du jeu de puissance; et Lars Eller au sein du trio pivoté par Tomas Plekanec, tant à armes égales qu'en avantage numérique... Jacques Martin a sérieusement brassé la sauce, jeudi à l'entraînement, dans l'espoir qu'elle prenne en vue du match de vendredi à Buffalo, contre les Sabres.

"Parfois, il faut changer des choses pour tirer le meilleur de tout le monde", a souligné l'entraîneur du Canadien à la suite de l'entraînement de jeudi midi au Complexe sportif Bell de Brossard, qui a suivi la journée de congé de mercredi.

En insérant Eller aux côtés de Plekanec et Cammalleri, ainsi qu'Andrei Kostitsyn avec Scott Gomez et Brian Gionta, Martin n'a fait que confirmer des changements apportés pendant la troisième période du pénible match de mardi à Columbus.

Et en plaçant Cammalleri à la pointe durant les exercices impliquant les unités spéciales, jeudi, il a répété sa brève expérience de samedi dernier, quand il avait placé le petit attaquant à la ligne bleue lors d'un double avantage numérique en début de troisième période, face aux Panthers de la Floride.

L'entraîneur a toutefois poussé son désir de changements plus loin encore, jeudi, quand il a démembré le duo composé de Gorges et Hal Gill, qui a connu un match difficile contre les Blue Jackets. Martin a jumelé le premier à Markov et le deuxième à P.K. Subban.

Subban jouait avec Markov depuis que celui-ci était revenu au jeu de sa blessure au genou, samedi.

"Ça permet à Markov de jouer avec un homme d'expérience au lieu d'une recrue", a expliqué Martin.

"On ne peut jamais se plaindre de jouer avec un joueur de ce calibre-là", a dit Gorges de sa "promotion" aux côtés du meilleur arrière du CH. "Il est l'un de ces athlètes qui rend meilleurs les joueurs qui sont autour de lui."

Gorges a reconnu qu'en délaissant Gill, son partenaire habituel, il devra apporter quelques ajustements à son jeu. Mais rien de dramatique, a-t-il souligné.

"Un joueur ne peut pas changer sa façon de jouer tant que ça, a-t-il noté. Peut-être que le fait de jouer avec (Markov) va mener à des jeux différents sur la glace, parce que c'est un joueur qui aime contrôler la rondelle un peu plus longtemps, tandis que Hal a davantage tendance à donner la rondelle aux avants rapidement. Mais je ne veux pas trop changer mon jeu. Je vais jouer à ma manière, en espérant que nous nous compléterons bien."

Martin a souligné qu'il ne voyait pas l'ajout de Kostitsyn au duo Gomez-Gionta comme une solution miracle. Il a simplement indiqué qu'il avait décidé de démembrer le trio Plekanec-Cammalleri-Kostitsyn parce que celui-ci n'avait pas produit depuis trois matchs, et que le temps était venu de "trouver des solutions".

Le vétéran pilote a ajouté qu'il revenait à tous les joueurs, et pas seulement à Kostitsyn, d'aider l'équipe à retrouver ses bonnes habitudes de début de saison.

Martin a été plus précis quant à ses attentes à l'endroit d'Eller.

"Ce que j'aimais de lui dernièrement, c'est qu'il travaillait fort et que son jeu se faisait en direction nord-sud. C'est important pour lui, s'il veut rester sur ce trio-là, de continuer à faire la même chose. Il a de bonnes habitudes de travail, il fonce au filet, et je pense que c'est important qu'il conserve un style de jeu direct."

Eller, lui, était conscient de cette occasion unique qui s'offre à lui.

"(Plekanec) m'a dit (jeudi) matin de ne pas trop m'inquiéter, de ne pas trop réfléchir, que la première réaction est habituellement la meilleure. Il m'a dit de ne pas hésiter avant de poser un geste, de foncer et de continuer de travailler fort, de jouer mon jeu."

"Ce que Lars fait de bien pour compléter notre trio, c'est qu'il fonce beaucoup au filet, il apporte une bonne présence devant le filet et en échec-avant. Ça va nous aider, c'est sûr", a commenté Cammalleri.

Cammalleri, une expérience

Martin a reconnu qu'il "tente une expérience" en plaçant Cammalleri à la pointe du jeu de puissance.

"Évidemment, notre jeu de puissance doit être meilleur, a souligné l'entraîneur. Ce n'est pas seulement un joueur, c'est l'unité dans son ensemble qui doit mieux faire."

"J'ai déjà joué pas mal à cette position, même si ça remonte à quelques années, a dit Cammalleri de sa mutation. C'est une sensation différente d'y être de retour, mais j'aime bien brasser les cartes et y revenir de temps à autre, question de voir les choses d'un autre angle.

"Parfois, voir les choses d'un autre angle permet de réaliser beaucoup de choses. En espérant que ça donne des résultats pour notre jeu de puissance."

Reste à voir ce que tout cela donnera vendredi face aux Sabres, une équipe qui occupe le dernier rang du classement général de la LNH. Buffalo n'a toujours pas remporté de match à domicile cette saison (0-5-1).