BROSSARD - Mauvaise nouvelle pour Marc-André Bergeron : le jeune Yannick Weber s'est amené à Montréal animé de l'intention ferme de prouver au Canadien qu'il n'aura pas à engager un défenseur de l'extérieur de l'organisation cette saison afin de combler la perte d'Andrei Markov.

"Je ne veux pas donner raison à l'équipe d'aller chercher du renfort ailleurs, a-t-il affirmé, vendredi. Je suis heureux d'avoir été rappelé et je ferai de mon mieux si on me fournit l'occasion de jouer."

Le Suisse âgé de 22 ans a dit afficher une confiance renouvelée par rapport à la saison dernière quand on lui a accordé la chance de se faire valoir en début de saison, tout de suite après la perte de Markov.

"J'étais peut-être trop nerveux, a-t-il reconnu. La confiance était à un plus bas niveau, en tout cas. Cette saison, tout est différent. J'ai eu un bon camp et un bon début de saison."

Un an plus tard, après avoir effectivement connu un excellent camp d'entraînement, Weber brûlait la Ligue américaine au moment de son rappel, avec une récolte de 12 points en 15 matchs. Et, au cours des 10 derniers jours, il a pris du galon au sein de l'organisation. D'abord, il y a eu l'échange de Ryan O'Byrne à l'Avalanche du Colorado. Ensuite, la blessure grave de Markov.

"L'échange de O'Byrne au Colorado m'aide beaucoup, a-t-il admis. J'avais commencé la saison comme le huitième défenseur de l'organisation (en excluant Markov qui était blessé) et me voilà maintenant septième."

Les astres seraient-ils alignés afin qu'il fasse sa place dans la formation?

"J'espère bien parce que j'en suis à ma dernière année contractuelle, a-t-il fait remarquer. C'est une saison très importante pour moi. Je dois montrer au Canadien et aux autres équipes que je peux évoluer dans la Ligue nationale."

En attendant, il ne sait pas à quoi s'attendre. L'entraîneur Jacques Martin ne lui a rien dit quant à son temps d'utilisation.

"On m'a simplement dit que j'avais bien fait à Hamilton, a-t-il confié. Peu importe qu'on fasse appel à mes services samedi, dans trois jours ou une semaine, je serai prêt."

Weber s'est même dit prêt à effectuer des présences à l'attaque, si on le lui demande, comme il l'avait fait à ses débuts chez le Tricolore en 2008-09.

À Hamilton, Weber misait sur la confiance aveugle de l'entraîneur Randy Cunneyworth. Utilisé dans toutes les situations, il passait en moyenne plus de 25 minutes par match sur la glace.

"Ça allait très bien dans tous les aspects de mon jeu, pas uniquement en supériorité numérique, a-t-il précisé. J'estime que le Canadien ne m'a pas rappelé uniquement pour que je participe au jeu de puissance."

Weber a expliqué que le nouveau personnel d'entraîneurs préconise une approche très différente de celle que Guy Boucher et ses adjoints québécois avait instaurée.

"C'est comme passer du noir au blanc", a-t-il imagé, en précisant apprécier autant une approche que l'autre.

"Guy parlait beaucoup avec les joueurs et il était très intense avant les matchs, a-t-il décrit. Il était structuré et il nous motivait à l'aide de grands discours. Randy est plus calme, mais tout autant organisé. Tout le monde sait ce qu'il a à faire.

"Les Bulldogs ont à peu près le même groupe de joueurs que la saison dernière. Nous voulons avoir autant de succès."

Weber n'estime pas être en compétition avec le jeune P.K. Subban, un défenseur à caractère offensif qui lance de la droite comme lui.

"Je n'estime pas avoir joué dans l'ombre de P.K., la saison dernière, a-t-il argué. Au contraire, de l'avoir côtoyé m'a poussé à me surpasser. Comme ma présence le motivait. Nous préconisons des styles semblables, et l'expérience ensemble a été positive sur toute la ligne pour nous deux. Et nous sommes de bons amis à l'extérieur de la patinoire."