MONTRÉAL - Lars Eller a beau dire qu'il n'était pas inquiet, il était visiblement soulagé, mercredi, après avoir marqué son premier but dans l'uniforme du Canadien.

"Oui, je suis content que ce soit chose faite, a reconnu le Danois de 21 ans après la victoire de 4-1 du Tricolore contre les Kings de Los Angeles. Mais il y a aussi d'autres éléments dans mon jeu qui sont tout aussi importants que marquer des buts, alors ce n'est pas la seule priorité.

"Reste que lorsque ça arrive, c'est formidable. C'était évidemment plaisant de marquer un but et, surtout, d'obtenir la victoire."

Eller, qui avait le sourire facile, a bien apprécié l'ovation de la foule lors de l'annonce de son but.

"J'étais juste heureux, a dit Eller en décrivant ses émotions du moment. Quand la foule t'encourage de la sorte, il n'y a guère de meilleures sensations que celle-là. Surtout que jamais, auparavant, je n'avais eu une foule de 22 000 personnes qui criait ainsi pour moi!"

Jacques Martin, comme tous les autres joueurs du Canadien d'ailleurs, était visiblement heureux de voir le jeune attaquant marquer pour la première fois depuis que la formation montréalaise l'a obtenu des Blues de St. Louis en retour de Jaroslav Halak.

"C'est bien de le voir être récompensé de la sorte, a affirmé l'entraîneur du Canadien. Son niveau de jeu ne cessait de s'améliorer dans son ensemble. En espérant que ce but lui enlèvera un poids des épaules et lui permettra de continuer à s'améliorer."

"C'était clair, par la réaction sur le banc que tout le monde l'aime et était content pour lui, a commenté Scott Gomez. C'est un jeune homme formidable et il va être un bon joueur, aucun doute. Souvent, un premier but, c'est tout ce que ça prend comme déclic. Vous verrez, il va être un joueur spécial."

"C'est un joueur qui a une bonne vision du jeu, qui est responsable dans les phases de jeu sans la rondelle, qui va au filet et qui gagne plusieurs batailles individuelles", a ajouté Martin, qui a presque toujours décrit Eller en termes élogieux depuis le début de la saison.

Scott Gomez magnanime

Le but de Michael Cammalleri, mercredi, a initialement été accordé à Scott Gomez. Celui-ci a toutefois vite signalé aux arbitres, ainsi qu'à son coéquipier, qu'il n'a jamais touché à la rondelle tirée depuis la ligne bleue par le numéro 13.

"Je sais que j'ai un gros derrière, mais habituellement tu la ressens quand même quand elle te touche, a lancé Gomez après la rencontre. Et puis, je ne voulais pas m'attirer un mauvais karma. Les plus vieux dans un club de hockey le rappellent toujours: quand ce n'est pas toi le marqueur, il faut le reconnaître, sinon tu cours après les problèmes. Et puis, quelle différence un autre but va-t-il faire à ce stade de ma carrière? 'Cammi. le méritait bien.

"J'étais plus inquiet qu'on annule le but que de chercher à en avoir le crédit, a ajouté Gomez. On a eu les deux points et c'est tout ce qui compte."

Même si la léthargie de Gomez s'est officiellement prolongée à six matchs - il n'a qu'un but à ses 20 derniers affrontements - l'Américain originaire de l'Alaska a montré des signes encourageants face aux Kings. Il a paru davantage impliqué dans le jeu, fonçant plus souvent au filet, comme par exemple sur le but de Cammalleri. Il a alors clairement gêné le travail de Jonathan Bernier, se plantant les deux pieds dans la zone du gardien des visiteurs.

Le vétéran attaquant n'a pas hésité à reconnaître que cet éveil, qui lui a valu une soirée d'une aide avec un différentiel de plus-1 en 18:05 de jeu, survient à la suite d'un long tête-à-tête avec l'entraîneur adjoint Kirk Muller, plus tôt cette semaine.

"(Muller) m'a montré tout ce que je faisais de mal, ç'a fait du bien de le voir en images, a reconnu Gomez. Aucun doute, je trichais trop souvent, je m'éloignais trop de la rondelle dans l'espoir de pouvoir profiter d'une ouverture à l'attaque. Il fallait que je me concentre plus sur ma défensive.

"Je ne crois pas qu'on mentionnera un jour mon nom dans le même souffle que (le trophée) Frank-Selke, mais il faut quand même revenir aider ses défenseurs", a-t-il par ailleurs lancé.

"J'avais tendance à tourner en rond, à ne pas me replier à fond, à attendre qu'une ouverture à l'attaque se crée toute seule. Je ne paniquais pas, mais ç'a fait du bien de voir ce que je ne faisais pas bien. J'apprécie que Kirk ait pris le temps de le faire."

Gomez a répété qu'il ne s'inquiétait pas de ses piètres statistiques, lui qui a deux buts et cinq aides en 22 matchs, ce qui l'exclut des 10 premiers pointeurs du club. Il s'est dit confiant de vivre de meilleurs moments tôt ou tard.

"Le seul temps où je n'ai pas eu de léthargie, je pense, c'est à ma première saison, a-t-il raconté. Je me rappelle que j'avais pensé à l'époque, 'wow, comme c'est facile!'. Puis, la deuxième année... Je ne sais pas trop... La clé, c'est le travail. Je sais que je dois mieux faire, mais en même temps, le plus important, ce sont les deux points au classement."