BROSSARD - Le Canadien a-t-il jeté l'éponge dans le cas d'Andrei Kostitsyn? Ou Kostitsyn, lui-même, a-t-il décidé d'emprunter la « méthode bélarusse », qui a fait ses preuves, afin d'inciter l'organisation à se départir de ses services?

Toujours est-il que l'énigmatique « Andrei K » est comme l'ours en hibernation, c'est-à-dire inerte.

Un but à ses 19 derniers matchs depuis le 1er décembre, zéro point à ses huit derniers, Andrei aurait-il fermé les livres dans l'attente de jours meilleurs... ailleurs? Comme ses compatriotes Mikhail Grabovski et son jeune frère Sergei Kostitsyn l'ont fait ces dernières années.

Après avoir connu un début de saison en fanfare (10 points en neuf matchs), ce qui avait fait dire à l'entraîneur Jacques Martin que Kostitsyn avait sous doute réalisé qu'il en était à sa dernière année contractuelle, AK46 ne dégaine plus, ne patine plus, ne s'implique plus.

Ses coéquipiers sont même à court de mots quand on les questionne au sujet de Kostitsyn.

« J'ai dû répondre à tellement de questions au sujet d'Andrei cette saison, vous n'avez qu'à rembobiner vos cassettes et les faire rejouer, a affirmé Tomas Plekanec, jeudi. Il n'y a rien d'autre à ajouter. »

Jacques Martin ne doit plus savoir à quel saint se vouer, après l'avoir retranché de la formation le 21 décembre afin de le fouetter, tandis que le directeur général Pierre Gauthier a dû cogner à toutes les portes afin de tenter de l'échanger.

À sa dernière année contractuelle, Kostitsyn doit encore toucher la moitié de son salaire annuel de 3,25 millions $ US. À la conclusion de la saison, le Bélarussien qui fêtera son 26e anniversaire de naissance le 3 février pourra obtenir le statut de joueur autonome avec restrictions.

L'attitude désintéressée de Kostitsyn rappelle celles de Grabovski et de «Serge K» avaient adoptée au cours des derniers mois de leur association au sein du CH.

Mécontent de son temps d'utilisation, Grabovski avait même été jusqu'à manquer délibérément un vol de l'équipe après un match à Phoenix, en mars, il y a quelques années. À l'issue de la saison, le Canadien l'échangeait aux Maple Leafs de Toronto, en retour des droits sur l'obscur Greg Pateryn et d'un choix de deuxième tour au repêchage.

La saison dernière, c'est Sergei qui s'est laissé traîner les bottines jusqu'à ce que Martin l'écarte même de l'entourage de l'équipe vers la fin de la saison et en séries éliminatoires. À la fin de la saison, le Tricolore l'a cédé aux Predators de Nashville, en retour des droits de négociation ayant trait à Dustin Boyd.

« Serge le terrible » connaît du succès dans l'uniforme des Preds, avec une récolte de 23 points (11-12), comme Andrei, en 38 matchs. Après avoir amorcé la saison à Montréal, Boyd, lui, évolue actuellement dans la Ligue américaine.

Le pire, c'est que le Canadien est coincé avec Kostitsyn, comme il l'a été avec Grabovski et «Sergei K» parce qu'on ne se bouscule pas afin de s'enquérir de sa disponibilité. D'autant qu'il coûte cher.

Il reste à espérer que Kostitsyn réalise que sa carrière est peut-être en péril, s'il ne secoue pas sa torpeur sous peu.

L'aspect positif pour le CH, c'est que si la tendance se maintient, il devrait connaître un autre de ses sursauts d'énergie passagers bientôt.

L'équipe en aurait bien besoin, elle qui vient au 27e rang de la LNH au chapitre des buts marqués.