BROSSARD, Qc - Les joueurs du Canadien souscrivent plus ou moins à la théorie voulant que le quatrième match soit le plus important d'une série au meilleur de sept rencontres.

L'affrontement actuel entre le Tricolore et les Bruins de Boston illustre parfaitement l'impact qu'aura le quatrième affrontement de jeudi, au Centre Bell, sur le reste de la série. Si le CH l'emporte, il prendra une avance de 3-1 et pourrait passer au deuxième tour éliminatoire dès samedi à Boston. Si les Bruins s'imposent, ils égaleront à 2-2 et cela donnera lieu à une longue série.

« Trois à un au lieu de deux à deux, c'est très différent », a convenu le vétéran défenseur Hal Gill après l'entraînement de mercredi à Brossard. « Sauf qu'en se présentant sur la patinoire (jeudi), nous devrons d'abord et avant tout nous concentrer à bien mettre en pratique les aspects du jeu que nous sommes en mesure de bien réussir. Et ce, sans se préoccuper tellement des résultats que ça donne en cours de route. »

« Le quatrième match d'une série, c'est l'équivalent du match de quatre points en saison régulière, a fait remarquer Mathieu Darche. C'est un match de deux matchs, si on peut dire.

« C'est vrai que le quatrième match est le plus important, mais après ça, c'est le cinquième match qui va devenir le plus important », a ajouté le vétéran attaquant.

C'est là exactement la même approche qu'adopte Michael Cammalleri.

« Peu importe quel match tu joues dans une série, une fois que tu l'as disputé, peu importe que tu l'emportes ou que tu le perdes, le match suivant devient le plus important », a souligné le numéro 13 du Canadien.

« La manière que j'aime le décrire, c'est ainsi : le match que nous avons disputé lundi était le match le plus important de la saison, et de loin. Mais maintenant, le match (de jeudi) devient le match le plus important de la saison, et de loin, a ajouté Cammalleri. Si tu prends l'avance 3-1 dans la série, le match suivant devient le plus important de tous parce que tu veux mettre fin à la série. Et si ça tombe à 2-2, le match suivant est le plus important parce que tu veux prendre les devants 3-2.

« Alors, ça ne finit jamais », a résumé celui qui a amassé deux aides dans le match de lundi.

« Je ne crois pas que ce soit utile à moi ou à notre équipe de penser de cette manière, parce que ça n'a aucun impact sur ce qu'il faut faire pour remporter le match », a par ailleurs dit Cammalleri de la théorie du quatrième match. « La seule chose dont il faut se préoccuper, c'est de disputer du bon hockey en se disant que les résultats vont finir par venir. »

La série actuelle entre le CH et les Bruins a ceci de particulier que le Tricolore a remporté les deux premiers matchs, disputés à Boston, avant de perdre le troisième affrontement, lundi au Centre Bell. C'est là un contexte qui fournira un élément de motivation supplémentaire aux joueurs montréalais, selon Darche.

« Ce n'est pas comme si on avait divisé les deux matchs là-bas et gagné ici, à Montréal, a-t-il noté. On a gagné les deux matchs là-bas et on ne veut pas se faire faire le même coup ici. On a travaillé tellement fort pour aller chercher ces matchs-là à Boston, alors on veut tirer profit de l'avantage de la patinoire qu'on s'est donné et de la présence de nos partisans. »

Le premier but

Jusqu'ici dans cette série, le premier but fait foi de tout puisque l'équipe qui l'a inscrit l'a emporté à chaque occasion. Mais ça condamne pas pour autant le Canadien à marquer le premier but à tout prix, jeudi, à l'occasion du quatrième affrontement.

« C'est sûr que c'est un avantage certain de marquer le premier but, a reconnu Darche. Jusqu'à maintenant, ç'a été le point tournant dans chacun des matchs de la série.

« Et dans les trois matchs jusqu'ici, le premier but est venu assez tôt dans le match. On dirait qu'après ça, l'autre équipe s'est mise à pousser un peu trop, à commettre d'autres erreurs, a souligné Darche. Lundi, après leur premier but, on s'est mis à jouer encore pire et ils ont pu en marquer un deuxième.

« Mais ce qu'il faut faire dans ces cas-là, c'est d'oublier aussitôt et de continuer à respecter le plan de match. »

« Tu ne contrôles pas les moments où des buts vont se marquer, a de son côté noté Jacques Martin. Ça peut survenir après une erreur ou après un jeu bien construit. L'important, c'est de continuer à bien travailler et à ne pas paniquer, de chercher à bien s'ajuster aux événements qui peuvent arriver au cours d'un match. »