MONTRÉAL - Par Éric Leblanc - Tout au long du match, les Bruins de Boston ont refusé de se laisser abattre et ils sont revenus de l'arrière à trois reprises pour créer l'égalité 2-2 dans cette série grâce à un but rapide de Michael Ryder en première prolongation.

Ryder a compté son deuxième du match à 1 :59 de la première période supplémentaire pour casser la fête au Centre Bell.

«C'est très excitant d'avoir gagné ce match et c'est tout ce qui compte», a déclaré Ryder sans vouloir prendre le crédit pour sa soirée de travail contre son ancienne équipe.

«Quand Ryder a compté, je n'étais pas heureux, mais c'est la réalité de la prolongation en séries. Il faudra rebondir et on aurait certes aimé en remporter une ici à Montréal, mais… », a commenté Tomas Plekanec sans perdre espoir.

Tout comme en 1996 et en 2006, le Canadien perd les matchs no 3 et 4 après avoir gagné les duels no 1 et 2 sur la route.

«On a commis des erreurs et on ne peut pas se le permettre face à une équipe comme les Bruins. On n'a pas joué de la même façon pendant la deuxième moitié du match et ils ont réussi à s'ajuster», a avoué Hal Gill.

«C'était la partie la plus importante et maintenant c'est la prochaine qui le devient. Nous avions un bon feeling pour la prolongation, on sentait qu'on jouait bien», a admis Patrice Bergeron.

Chris Kelly avait jeté une douche froide sur les partisans montréalais en poussant une rondelle libre derrière Carey Price alors que Brent Sopel cherchait ce disque. Ce but inscrit à 13 :42 de la troisième période a forcé la période de prolongation et les Bruins ont vogué sur cette vague de confiance jusqu'à la fin.

Price venait pourtant d'effectuer quelques petits miracles face aux coriaces Bruins, dont un bijou de la mitaine aux dépens de Johnny Boychuk, pour protéger l'avance de son équipe obtenue par le premier but de P.K. Subban en séries 2011. Bergeron devait s'en vouloir car il avait offert ce jeu de puissance à son adversaire.

Dennis Seidenberg a également commis une énorme gaffe en étant chassé pour obstruction avec 2 :19 à écouler en temps régulier, mais les Bruins ont résisté.

Le Canadien a aussi échappé une priorité de 3-1 au second tiers quand Patrice Bergeron et Andrew Ference ont touché la cible. Excité au maximum par ce but pivot, Ference a d'ailleurs effectué un doigt d'honneur à l'endroit des spectateurs.

Michael Cammalleri et Andrei Kostitsyn ont marqué les deux buts rapides (en 57 secondes) pendant la période médiane pour insuffler une énorme dose de confiance aux partisans du CH. Claude Julien a toutefois demandé son temps d'arrêt et les Bruins ont renversé la vapeur.

«Je ne pense pas que nous avons arrêté de jouer. C'était à nous de capitaliser quand c'était le moment comme la supériorité en fin de match», a soutenu Cammalleri.

«J'ai seulement dit à mes joueurs de relaxer et que même si le Canadien avait pris le momentum, nous avions encore un demi-match à jouer», a dévoilé Julien au sujet de son court discours.

Brent Sopel avait procuré le premier coussin au Canadien en étant le premier à trouver le fond du filet dans ce duel offensif parsemé de quelques erreurs coûteuses dans les deux camps.

C'est nul autre que Ryder qui avait été en mesure de relancer sa troupe avec son premier de la partie à 2 :13 de la deuxième période.

Le Canadien a pu compter sur le retour au jeu de Jeff Halpern ce qui a relégué Benoit Pouliot sur la passerelle.

Pour la première fois, les adversaires se relancent

Contrairement aux trois premiers affrontements, les deux équipes possédaient les munitions offensives pour répliquer tout au long de la rencontre et à l'inverse de lundi soir, le Tricolore s'est nourri de l'appui de ses bruyants partisans même si ce fut insuffisant pour l'emporter.

Étrangement, le Canadien a peut-être échappé ce match en première période en comptant une seule fois malgré une multitude de menaces vers Thomas. Les efforts du CH ont mené au premier but d'un défenseur dans cette série quand Sopel a profité de beaucoup de temps pour s'avancer et tromper la vigilance de Thomas du côté de sa jambière droite.

Ce but a incité les partisans à tenter de déconcentrer le gardien américain en scandant son nom avec véhémence et répétition. Mais le vétéran cerbère a tenu le coup et il a réussi à frustrer Brian Gionta et Travis Moen à quelques reprises.

Les Bruins auraient pu créer l'égalité durant un avantage numérique, mais la brigade défensive montréalaise a résisté aux attaques orchestrées par Zdeno Chara et ses coéquipiers. David Desharnais a particulièrement embêté Goliath durant cette punition.

La troupe de Claude Julien a puisé dans ses ressources pour revenir en force au second tiers. Ses joueurs ont amorcé cette période de la façon idéale quand Ryder a battu Price à 2 :13 à l'aide d'un tir parfait dans le haut de sa cage. Tomas Kaberle a initié ce jeu avec une longue et précise remise ce qui a surpris Jaroslav Spacek.

Quelques secondes plus tôt, Price avait volé un but au géant Chara avec un redoutable arrêt de la mitaine.

Pour la première fois de la série, les Bruins venaient de créer l'égalité, mais le Canadien s'est relevé avec brio. Cammalleri a d'abord mis la touche finale à une impressionnante séquence offensive du Canadien. Le numéro 13 venait de rater de peu un but quand Brian Gionta lui a permis de se reprendre avec une passe vive.

Seulement 57 secondes plus tard, Tomas Plekanec et Andrei Kostitsyn ont profité d'un mauvais changement de Johnny Boychuk et d'une erreur de Brad Marchand pour filer à deux contre un. Fidèle à son habitude, Plekanec a repéré Kostitsyn qui a déjoué Thomas entre les jambières.

Les buts de Ference et Bergeron ont encore encore une fois ramené les deux équipes à la case départ.

Tôt au troisième tiers, Subban a alors soulevé la foule en battant Thomas d'un habile tir des poignets et il a célébré en ouvrant les bras pour recevoir l'amour des partisans.

Price a ensuite appuyé les siens en volant un but à Boychuk, mais Kelly a ramené tout le monde sur terre quand il s'est défait de la couverture de Sopel devant le filet du Canadien pour enfiler l'aiguille.

Ryder a finalement clos cet excitant spectacle à la vitesse de l'éclair en prolongation.