BROSSARD, Qc - C'est tout juste si P.K. Subban n'a pas garanti une victoire du Canadien, mardi. Le défenseur recrue s'est simplement dit confiant de voir son pote Carey Price mettre fin à une séquence personnelle de sept défaites au Centre Bell en séries.

« La statistique est trompeuse parce que Carey n'a presque pas gardé les buts en séries, l'an dernier, et qu'il a perdu les deux seuls matchs disputés à Montréal cette année », a souligné Subban, lundi, à l'issue de la séance d'entraînement du CH.

« Il a été notre meilleur joueur cette saison, et il a été très solide depuis le début de la série. J'ai toute la confiance au monde qu'il va renouer avec la victoire, mardi. »

Price n'a pas le choix de remporter un premier match de séries à Montréal depuis le 24 avril 2008 parce que le Canadien risque l'élimination dans le match numéro six de la série contre les Bruins de Boston.

Subban est soit d'une grande naïveté ou fort confiant de nature. La crainte de perdre, il ne connaît pas ça.

« On ne doit jamais avoir peur, a-t-il opiné. Tout ce que devez vous appliquer à faire, c'est de vous défoncer à tous les matchs et de fournir l'effort maximum. Quand vous abordez chacun des matchs avec cette mentalité de jouer comme si c'est un match sans lendemain, c'est plus facile de composer avec des situations de matchs sans lendemain quand elles se présentent réellement. »

Le Canadien joue la carte de l'équipe décontractée qui sait exactement ce qu'elle doit faire, en dépit de l'urgence de la situation.

L'entraîneur Jacques Martin continue de souligner que l'équipe est passée au travers de plusieurs moments d'adversité, et que le groupe qu'il a sous la main a énormément de caractère et de leadership.

Sa principale tâche est de voir à ce que tout le monde demeure concentré sur la tâche à accomplir, et non le résultat à tout prix. Subban a bien saisi le message.

« Les deux dernières défaites ont été dures à avaler, je ne le cache pas. Nous aurions évidemment préféré gagner ces matchs, a-t-il avoué. Mais nous devons vite tourner la page et nous préparer en vue du match à venir. Nous devons tout centrer sur les choses que nous devons faire, et persévérer sans nous soucier du résultat. »

Ne rien précipiter

L'attaquant Mathieu Darche a ajouté que ses coéquipiers et lui doivent résister à la tentation de vouloir aller trop vite en affaire ou de vouloir tout faire en même temps.

« Nous ne pouvons pas marquer trois buts à l'aide d'un seul tir, a-t-il imagé. Il nous faut rester patient et nous en tenir à notre style méthodique.

« Nous tirons de l'arrière dans la série, a-t-il enchaîné, mais les cinq premiers matchs auraient pu être remportés par une équipe ou l'autre. Notre plan de match est bon. »

Darche et quelques autres joueurs, comme Scott Gomez, ont parlé de l'importance pour le CH d'avoir des bonds favorables.

« Dans les derniers matchs, les Bruins ont eu plus de bonds favorables que nous, a relevé Gomez. Ça n'enlève en rien à leur mérite. Ils ont travaillé fort pour en avoir (des bonds).

« Nous devrons travailler avec plus d'acharnement qu'eux afin que la chance nous favorise davantage. Quand vous êtes confrontés à l'élimination, vous devez travailler plus fort que vos rivaux.

« Nous ne voulons pas que ça se termine. Nous ne voulons pas rentrer à la maison. Nous voulons rester à Montréal le plus longtemps possible. C'est une superbe ville. »

Les équipes qui ont mis leurs adversaires au bord du précipice affirment souvent que la quatrième victoire est la plus dure à obtenir. À Boston, samedi soir, les Bruins le disaient déjà. Ils savent de quoi ils parlent. L'an dernier, en avant 3-0 et à un gain d'éliminer les Flyers de Philadelphie en demi-finale de l'Association Est, ils ont subi quatre défaites en succession.

Ils savent qu'ils devront afficher l'instinct du tueur dans le sixième match, mardi.