MONTRÉAL - Depuis le parcours éliminatoire du Canadien l'an dernier, le caractère refait souvent surface au sujet de la troupe de Jacques Martin et la sixième partie contre les Bruins peut maintenant s'ajouter à la liste d'exemples éloquents.

Devant ses partisans, le Tricolore est parvenu à pousser les Bruins vers un match ultime sans les services de deux autres joueurs, James Wisniewski et David Desharnais.

«C'est excitant! C'est pour ça que l'on joue. Quand on était jeune, on pensait toujours à ces moments en séries de la coupe Stanley», a confié Mathieu Darche dans le vestiaire.

«Avec l'importance de ce match, on peut probablement affirmer que c'est notre meilleur effort en tant que groupe», a renchéri Michael Cammalleri qui continue de s'imposer en séries.

Même s'il est décimé par les blessures, le Canadien n'a pas besoin de chercher bien loin pour dénicher une source d'inspiration. Lors des dernières séries, le CH a disputé deux matchs ultimes et il a été en mesure de vaincre les Capitals de Washington au compte de 2 à 1 et les Penguins de Pittsburgh par le pointage de 5 à 2.

«Quand on est acculé au mur, on fait tout en notre possible pour s'en sortir et on regarde vers l'avant. Dans ce match, on a bataillé désespérément pour obtenir la victoire», a soutenu Carey Price après avoir vanté ses coéquipiers sans retenue.

Le Canadien peut aussi se targuer d'avoir gagné ses quatre derniers matchs numéro sept. Outre l'an dernier, l'organisation montréalaise a éliminé les Bruins en 2008 et en 2004 dans de telles circonstances.

«Les deux équipes vont se reposer et nous serons prêts pour le septième match», a assuré le capitaine Brian Gionta au terme d'une performance inspirée.

Dans le camp adverse, la situation est à l'opposé puisque les Bruins se sont inclinés à leurs quatre derniers matchs ultimes dont l'an dernier lors de la remontée de quatre victoires consécutives des Flyers de Philadelphie.

«On possède l'expérience des matchs numéro sept et on espère l'emporter», a soutenu Tim Thomas à ce sujet.

La mission sera toutefois encore plus complexe en l'absence d'une journée de congé entre les deux parties.

«Ce sera le même défi pour les Bruins», a simplement expliqué Jacques Martin. «De notre côté, on sera prêt à batailler.»

Le caractère dans la douleur et malgré un but refusé

Encore une fois, le Canadien et les Bruins se sont livrés un duel très corsé et une erreur de l'arbitre Kevin Pollock aurait pu changer l'issue de la partie. Tôt en première période, Pollock a refusé un but à Gionta qui avait poussé dans le filet une rondelle laissée libre par Thomas sur un retour de lancer.

Si la foule a démontré son mécontentement avec des huées d'une extrême puissance, les joueurs du Canadien ont su retrouver leur calme rapidement.

«Évidemment, c'était décevant. Nous étions un peu frustrés par la décision, mais l'arbitre a dit qu'il ne voyait plus la rondelle. Il fallait reprendre notre concentration et utiliser cela positivement pour se donner de l'énergie. Nous sommes tous des professionnels et ça fait partie de notre métier», a admis Gionta.

«On peut rien faire dans une telle situation ni changer la décision alors ça ne donne rien qu'on se casse la tête», a exprimé Darche avec réalisme. «C'est dommage et l'arbitre le regrette, mais la réaction de Thomas - qui pensait avoir la rondelle - a incité l'arbitre à siffler. Ça ne donne rien de se frustrer et l'erreur est humaine.»

À l'autre bout de la patinoire, Price a été témoin de la décision de l'officiel, mais il comprenait la situation.

«C'est un jeu difficile pour un officiel parce qu'il croyait que le gardien avait la rondelle en sa possession», a-t-il exprimé.

En plus de cet obstacle, le Canadien a vu Lars Eller et Jaroslav Spacek (sur une mise en échec menant à une expulsion de Milan Lucic) subir des blessures pendant la rencontre, mais ces deux joueurs ont réussi à revenir aider leurs coéquipiers.

«Je me sentais correct pour continuer et j'ai discuté avec les thérapeutes. Ils ont fait un très bon travail pour les quelques points de suture et j'ai pu revenir rapidement», a raconté Spacek coupé près de l'œil droit.

«Ça fait partie du jeu… Si jamais il était suspendu, ce serait bien pour nous, mais ce n'est pas moi qui décide», a-t-il ajouté.

Privés de Wisniewski et Desharnais, Yannick Weber et Paul Mara ont sauté dans la mêlée pour le Canadien et ils ont joué un rôle important selon leurs partenaires.

«Weber a fait un travail fantastique et il amène plusieurs qualités semblables à Wisniewski. Il a bien choisi ses jeux dont en avantage numérique et ce n'était pas facile pour lui de s'amener comme cela dans la série», a conclu Cammalleri avec gratitude.