BROSSARD, Qc - Max Pacioretty veut qu'on cesse de s'en faire pour lui dès qu'on le met en échec. Il est en parfaite santé, tout va bien pour lui au camp d'entraînement et il n'est pas soudainement devenu un joueur de porcelaine.

Piqué dans son orgueuil, le jeune Américain n'a guère apprécié qu'on fasse grandement état des dures mises en échec que le défenseur Alexei Yemelin lui a appliquées au cours de la première journée du camp, samedi.

«J'ai vu les séquences à la télévision en boucle. Vous étiez en manque d'informations, faut croire, a-t-il lancé, à l'attention des journalistes. Ces mises en échec ne m'ont aucunement affecté. Mon cou n'a pas été touché. C'était simplement positif d'être impliqué dans du jeu physique.»

Pacioretty sait qu'on épie tous ses faits et gestes sur la patinoire à son retour au jeu depuis l'accident qui a marqué l'imaginaire des partisans du CH. Il souhaiterait qu'on tourne la page pour de bon sur l'agression de Zdeno Chara, des Bruins de Boston, à son endroit.

«Je veux mettre ça derrière moi au plus tôt, a-t-il affirmé, en se disant chanceux de ne pas avoir subi une commotion cérébrale plus grave. Je veux que les gens me reconnaissent pour mes aptitudes de hockeyeur. Je ne veux pas qu'on se rappelle de moi comme ayant été celui qui a encaissé LA mise en échec (The hit).»

À Montréal, Pacioretty peut miser sur le soutien du nouveau venu Erik Cole, qui a déjà subi une sérieuse blessure au cou à l'époque où il portait les couleurs des Hurricanes de la Caroline l'année de leur conquête de la Coupe Stanley, en 2006.

Pacioretty, auteur d'un but lundi, s'est dit satisfait de sa performance dans les matchs intra-équipe. Il a avoué que ç'a été comme un soulagement pour lui d'encaisser et de donner des coups d'épaule en situation de match.

«La prochaine étape, ce sont les matchs hors-concours, a-t-il dit, en précisant qu'il ne serait pas de la partie mardi. Ce sera plus rapide et plus intense.»

Il ne voit pas pour quelles raisons il ne retrouverait pas le niveau de jeu qu'il affichait au moment d'être blessé, quand il faisait flèche de tout bois (24 points en 37 matchs) aux côtés des vétérans Scott Gomez et Brian Gionta. Il n'est aucunement craintif le long des bandes et il ne modifiera pas son style.

«Je sais ce que je dois faire, et je suis confiant de réussir. Je veux reprendre là où j'avais laissé», a-t-il mentionné, après s'être porté à la défense de Gomez.

«`Gomer' a été durement blâmé (pour son manque de production), la saison dernière. Mais je lui dois énormément parce qu'il avait fait de moi le joueur que j'étais devenu.»

Depuis le début du camp, le patineur âgé de 22 ans héberge chez lui deux de ses anciens coéquipiers à l'Université du Michigan, qui sont à l'essai chez le Canadien. Ben Winnett et Philip DeSimone ne sont pas passés inaperçu. L'entraîneur Jacques Martin a parlé en bien de DeSimone, âgé de 23 ans. Tous deux visent un poste à Hamilton, où on doit regarnir la relève de l'organisation.

«Ce sont d'excellents joueurs qui n'ont jamais pu se faire valoir. Je suis content que le Canadien leur offre l'occasion. C'est une coïncidence. J'avais parlé d'eux à Trevor Timmins (directeur du recrutement) mais ultimement c'est le Canadien qui fait les invitations.»