MONTRÉAL - Il se fait tard. Le Canadien n'a plus qu'un match préparatoire afin de se remettre sur les rails. Des vétérans montrent des signes d'impatience, incluant le capitaine Brian Gionta qui déteste perdre, que ça compte ou pas.

«Oui, la situation est frustrante. Et je suis tanné de perdre», a lancé Gionta, à l'issue de la sixième défaite en sept rencontres du Tricolore.

«Les matchs précédents, ça pouvait se tolérer parce qu'il manquait plusieurs vétérans. Mais, au cours des deux derniers, la majorité des vétérans ont été de la partie et nous tentons d'être le plus prêt possible en vue de la saison régulière. Mais nous n'avons pas été à notre mieux ce soir.»

Le CH manque nettement de cohésion dans les trois zones et de finition près du filet ennemi. Mais le pire problème, selon Gionta, c'est le manque de soutien entre coéquipiers.

«À plusieurs reprises, nous faisons le mauvais jeu. Au lieu de faire une passe à un joueur à découvert, nous envoyons la rondelle à un coéquipier qui doit battre trois rivaux.»

L'inefficacité du jeu de puissance n'est pas une source de préoccupation pour lui, tant que l'équipe créera des occasions de marquer, comme ç'a été le cas jeudi.

Gorges a eu chaud

Le défenseur Josh Gorges a eu un gros moment de frayeur en troisième période quand il a effectué une mauvaise chute en compagnie d'un rival. Sa jambe droite a encaissé l'impact, se repliant sous son poids. C'est à cette jambe, précisément à ce genou, qu'il a été opéré au début de 2011.

«J'ai réellement craint le pire. Ça s'est passé comme au ralenti. J'ai senti ma jambe se replier et je me disais que ça ferait mal. D'ailleurs, ma réaction initiale en a été une de douleur, mais c'est surtout au coeur que j'ai eu mal. J'ai eu des palpitations, je croyais que j'étais foutu. Quand j'ai réalisé que mon genou avait tenu le coup, j'ai poussé un soupir de soulagement et je me suis dit 'dieu merci, tout est correct'.

«D'être sorti indemne d'un incident semblable, c'est merveilleux sur le plan psychologique», a-t-il résumé.

Moins loquace

Si l'entraîneur Jacques Martin n'hésitait pas à souligner les bons coups des jeunes aspirants en début de camp d'entraînement, il se montre avare de commentaires au moment où les prises de décisions se corsent.

Martin n'a pas voulu dire si le match plus difficile que Brendan Gallagher a connu venait de lui coûter un poste en début de saison. Ni si le défenseur Alexei Yemelin était en voie d'être relégué à un poste de réserviste, ou pire d'être retranché.

«Nous ne basons pas nos décisions que sur un seul match, mais sur l'ensemble du camp d'un joueur, a répondu Martin, en parlant de Gallagher. La compétition est plus vive vers la fin du camp et nous pouvons faire une meilleure évaluation quant à savoir si le joueur est prêt à jouer dans la Ligue nationale.»

Au sujet de Yemelin, l'entraîneur a rappelé qu'il a besoin de temps avant de s'adapter à son nouvel environnement, tant sur la glace qu'à l'extérieur.

«Nous apprécions certains aspects de son jeu. Il a joué dans une ligue professionnelle et il doit s'adapter à de nouvelles surfaces de jeu et à de nouveaux coéquipiers. Nous devons continuer de travailler avec lui.»