La petite touche magique développée par le Canadien pendant son court séjour dans le sud des États-Unis n'a pas fait le voyage de retour à Montréal.

À Phoenix jeudi dernier, Josh Gorges avait réservé l'un de ses rares buts pour une grande occasion alors qu'il avait trouvé le fond du filet en prolongation. Deux jours plus tard, à Nashville, Max Pacioretty s'était placé sous les projecteurs en déjouant Pekka Rinne en temps supplémentaire.

Mais pour son retour au Centre Bell, le Canadien n'a trouvé personne pour enfiler le chandail du héros. Il a laissé filer une avance de deux buts en troisième période et a baissé pavillon en fusillade, 3-2 face aux Sabres de Buffalo.

Thomas Vanek et Brad Boyes ont déjoué Carey Price en tirs de barrage tandis que seul Max Pacioretty est parvenu à déjouer Jhonas Enroth à l'autre bout de la patinoire.

Price, qui a réalisé 32 arrêts dans les 65 premières minutes de la rencontre, a été battu quatre fois en autant d'occasions cette saison en fusillade.

Enroth, qui a fait face à 27 tirs, remplaçait Ryan Miller, qui souffre d'une commotion cérébrale depuis qu'il a été la cible de Milan Lucic samedi. Le jeune cerbère suédois est demeuré parfait en six matchs cette saison.

Le Canadien (7-7-3), qui a manqué l'occasion de montrer une fiche supérieure à ,500 pour la première fois de la saison, traîne un piètre dossierde 2-4-3 à domicile.

Erik Cole et Pacioretty avaient donné une avance de deux buts au Canadien en deuxième période, mais Derek Roy et Jason Pominville avaient nivelé la marque en troisième.

Cole a bouclé son premier match de deux points avec le Canadien. Avec une récolte similaire, Pacioretty a rejoint Tomas Plekanec au premier rang du classement des compteurs de l'équipe.

Relâchement en troisième

Pominville a réduit l'avance du Canadien de moitié dès la 53e seconde du troisième vingt. Laissé sans surveillance entre les cercles de mises en jeu, il a laissé partir un puissant tir sur réception qui a battu Price entre les jambières.

Roy, qui avait été à l'origine du but de son capitaine, a lui-même fait le reste du dommage alors qu'il restait sept minutes et demies à écouler à la période. Il a profité de la confusion en territoire ennemi, notamment défendu par P.K. Subban et Alexei Emelin, et s'y est pris à deux reprises pour finalement enfiler son sixième de la saison.

Le Canadien a été dominé 10-4 au chapitre des tirs au but en troisième période.

"Nous nous sommes éloignés de ce qui faisait notre succès en troisième période, a critiqué Pacioretty. Avec une avance de deux buts, nous avons été trop passifs et ils ont capitalisé sur nos erreurs. Nous ne devons jamais arrêter de mettre de la pression, peu importe le pointage."

"Nous nous sommes éloignés de notre plan de match. Ils ont soudainement joué avec un sentiment d'urgence et pour une raison que je m'explique mal, nous avons été incapables de suivre", a répété Subban.

Les explications des deux jeunots, par contre, n'ont pas trouvé écho dans celles de leur entraîneur.

"Quand vous regardez leurs deux buts, ils sont le résultat d'erreurs que nous avons commises. Et si nous ne faisons pas ces erreurs, eh bien il n'y a pas de but", a souligné Jacques Martin, balayant du revers de la main la théorie d'un changement de stratégie néfaste en troisième période.

"On est peut-être encore un peu fragiles quand on a une avance, a admis David Desharnais sans qu'on lui torde un bras. Ils ont compté un but rapide en début de troisième. C'est le genre de but qui ébranle toujours un peu une équipe, mais on n'avait pas de raison de perdre ce match."

L'infirmerie déborde

Déjà privé des services de Michael Cammalleri (bas du corps), Andrei Kostitsyn (aine) et Hal Gill (malade), le Canadien a vu trois autres joueurs se faire escorter au vestiaire par le soigneur. L'un est resté dans le match, l'autre n'a effectué qu'un retour partiel et l'autre ne s'est jamais pointé le bout du nez de nouveau.

Plekanec, qui avait fait une frayeur à son entraîneur en quittant momentanément le match contre les Coyotes de Phoenix après être entré en contact avec la bande jeudi dernier, a encore dû recevoir les soins du personnel médical de l'équipe en première période. Il est parvenu à terminer la rencontre, mais on l'a vu grimacer à maintes reprises au banc des siens.

Jaroslav Spacek a semblé ébranlé par une mise en échec de Patrick Kaleta en deuxième période. Il a repris sa place au banc pour les dernières minutes de l'engagement, mais brillait par son absence pour le début du troisième vingt.

"En réalité, on a fini le match avec un seul vétéran à la ligne bleue, soit Josh (Gorges), a fait remarquer Jacques Martin. Les autres sont tous des jeunes, il n'y a rien qu'on puisse y faire. Markov, Campoli, Gill et Spacek ne sont pas là, alors il faut travailler avec les joueurs à notre disposition et essayer d'en obtenir plus de nos joueurs d'avant."

Martin serait surpris de voir Spacek en uniforme mercredi contre les Hurricanes de la Caroline et a évoqué la possibilité qu'un autre arrière soit rappelé du club-école de Hamilton.

Andreas Engqvist a connu le même sort que Spacek. Le joueur de centre suédois, qui avait justement été rappelé des Bulldogs en début de journée pour permettre à Martin de remplir son alignement, a mal encaissé un contact avec Paul Gaustad et a quitté la rencontre en deuxième période.